Ce
dimanche, Jésus nous apprend à quoi comparer le règne de Dieu. Et
même si on est peu familiarisé comme moi avec les processus
agricoles, on perçoit quelques traits caractéristiques.
Il y a
d'abord comme de l'enfouissement. Il y a ensuite de la croissance.
Puis il y a comme un processus inexorable qui échappe au
cultivateur. Et enfin, il y a de l'utilité bien pratique à ce
processus.
L'enfouissement.
Les
semences ou la graine de moutarde sont jetées en terre.
Le règne
de Dieu ça commence par un peu de hasard, Jésus évoque juste le
geste de jeter, il ne parle pas d'un choix particulier. Même si mes
connaissances en matière agricole sont faibles, je sais qu'il
convient de semer dans une terre préparée pour recevoir les
semences.
Dans ce
passage, point de préparation, "Il en est du règne de
Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence"
il suffit de jeter la semence en terre.
Le petit
mot "en" de "en terre" a attiré mon attention.
J'y ai vu
comme une nécessité. Autant la préparation de la terre ne semble
pas un impératif autant, il semble important que la semence soit
enfouie. Cela crée du mystère, on ne sait pas ce qui se passe dans
le secret de la terre. Et puis ça rejoint ce qui est en bas, ça
tombe et ça s'enterre.
C'est
comme pour chacun de nous, il y a quelque chose de semer dans le
terreau de notre chair. On ne sait pas ce que c'est mais on sent que
ça frémit quand le Seigneur passe. C'est semé en nous, c'est
révélé à notre baptême, c'est confirmé à notre confirmation et
ça nous pousse aujourd'hui, ici, ça nous invite à répondre à
l'invitation du Christ.
La
croissance.
Il y a
une croissance.
Il y a
une croissance qui est présentée comme disproportionnée.
Jésus
souligne la croissance entre la petitesse de la graine et la taille
de la plante.
Je suis
allé voir des images de plantes de moutardes sur internet. Il me
semble que Jésus exagère quand il dit que des oiseaux y nichent.
Certes la plante grandit jusqu'à hauteur d'homme mais elle ne
devient pas aussi grande qu'un arbre. Alors j'ai vu dans cette
exagération comme le désir de montrer que le règne de Dieu est
comparable à quelque chose qui part du tout petit et qui nous
dépasse.
La graine
de moutarde on peut la tenir dans la main, le règne de Dieu non. Le
règne de Dieu, on peut le contempler dans nos mains, mais on ne peut
pas le prendre.
Un
processus inexorable.
"Nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la
semence germe et grandit." Là encore mes maigres
connaissances sont trompées. Il me semble que le travail agricole
est plus dur que ne semble le dire Jésus. Mais, accueillons sa
parole avec confiance car ce que Jésus veut nous dire c'est que le
règne de Dieu se construit.
Quoiqu'on
fasse il grandit. Il grandit sans nous à notre grand désespoir.
Dieu n'a
pas besoin de nous pour faire venir son règne. Il se construit
parfois malgré nous.
A nous,
il revient deux attitudes.
La
première. Nous ne devons pas aller contre la venue du règne de
Dieu. Nous ne devons pas participer à sa destruction ni même
désirer la destruction. Et c'est si facile quand on pense à la
pollution et au gaspillage.
La
seconde. Il nous revient de l'accueillir. Il nous revient de louer le
règne de Dieu. Il nous revient de faire monter notre louange dans la
prière. Il nous revient de contempler Dieu dans la création, dans
nos rencontres.
L'utilité.
Le règne
de Dieu est comparable au blé qui nourrit les hommes.
Le règne
de Dieu est comparable à la plante de la moutarde qui protège les
oiseaux.
Le règne
de Dieu ce n'est pas un concept éthéré. Ce n'est pas une vue de
l'esprit inutile.
Le règne
de Dieu c'est du concret, c'est du solide, ça sert, ça nourrit et
ça protège.
Dieu fait
venir son règne pour nous pour nous sauver.
Le règne
de Dieu qui vient tout petit en moi,
Qui
grandit au-delà de toute mesure sans que je n'y puisse rien, et bien
malgré moi
Et qui
ouvre mes lèvres pour publier la louange :
Qu’il
est bon de rendre grâce au Seigneur,
de
chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d’annoncer
dès le matin ton amour,
ta
fidélité, au long des nuits.
Amen !
Dominique
Bourgoin, diacre.
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