Luc 11 1-13 / Quand vous priez, dites / Une homélie

Qui n'a pas dit ou entendu dire : « Moi, je ne prie plus parce que ça ne sert à rien. On peut toujours prier, Dieu est sourd et on n'obtient jamais ce que l'on demande ». Je ne parle pas de demandes anodines, je parle des prières qui engagent nos vies : je t'ai prié Seigneur, et pourtant celui que j'aimais n'a pas échappé aux souffrances de la maladie, je t'ai prié et pourtant cet enfant est parti, je t'ai prié et pourtant rien ne soulage ma douleur...
Alors quoi ? Le ciel serait vide ? Dieu serait sourd ? Indifférent à nos vies ? Et il faudrait croire à l'Evangile quand il nous dit « quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira » ?!

(...)

Nous sommes là devant une question vertigineuse et nous ne pouvons l'aborder qu'en tremblant et parce que l'évangile nous y invite.
Voyez la fin du texte : « Si donc vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demande ».
Et si à toutes nos demandes, le Père ne pouvait donner qu'une seule chose ? Toujours la même : L'Esprit-Saint.
Le texte place l'Esprit comme le don parfait. Le seul qui comble la faim de ses enfants... Toutes leurs faims.
Le Père répond à toutes nos prières.
Pas une ne se perd dans le silence.
A toutes nos prières, Dieu donne tout ce qu'il peut donner, absolument tout, c'est à dire lui-même.
Dieu n'est qu'amour, il ne peut que donner son amour.
Et il le donne à qui le lui demande sans pudeur. Il le donne sans mesure...
Le voilà le troisième pain ! C'est celui de la surabondance, celui qui dépasse la demande, celui pour la joie de la fête.

Peut-être que pour découvrir que Dieu a répondu à toutes nos prières, il faut changer notre regard. « Vous étiez des morts et Dieu vous a donné la vie » !
Si nous sommes déjà passés de la mort à la vie et que nous l'ignorons,
nos prières, sans que nous le sachions, ont peut-être gagné la Vie de celui que nous avons vu mourir.
Nos prières ont peut-être obtenu la réconciliation de ceux que nous avons vu s'éloigner,
nos douleurs ont peut-être reçu toutes consolations ??
mais nous l'ignorons.

Ne cessons pas de demander, prions sans cesse et sans fatigue, prions avec impudence, avec maladresse, demandons le plus gros, le plus grand, l'impossible, prions en fils et en disciples.
« quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira » !

Amen
Sylvain, diacre