Qui
n'a pas dit ou entendu dire : « Moi, je ne prie plus
parce que ça ne sert à rien. On peut toujours prier, Dieu est sourd
et on n'obtient jamais ce que l'on demande ». Je ne parle
pas de demandes anodines, je parle des prières qui engagent nos
vies : je t'ai prié Seigneur, et pourtant celui que j'aimais n'a pas échappé aux
souffrances de la maladie, je t'ai prié et pourtant cet enfant est
parti, je t'ai prié et pourtant rien ne soulage ma douleur...
Alors
quoi ? Le ciel serait vide ? Dieu serait sourd ?
Indifférent à nos vies ? Et il faudrait croire à l'Evangile
quand il nous dit « quiconque demande reçoit, qui cherche
trouve, à qui frappe on ouvrira » ?!
(...)
Nous
sommes là devant une question vertigineuse et nous ne pouvons
l'aborder qu'en tremblant et parce que l'évangile nous y invite.
Voyez la fin du texte : « Si donc vous qui êtes
mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien
plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui
demande ».
Et
si à toutes nos demandes, le Père ne pouvait donner qu'une seule
chose ? Toujours la même : L'Esprit-Saint.
Le
texte place l'Esprit comme le don parfait. Le seul qui comble la faim
de ses enfants... Toutes leurs faims.
Le
Père répond à toutes nos prières.
Pas
une ne se perd dans le silence.
A
toutes nos prières, Dieu donne tout ce qu'il peut donner, absolument
tout, c'est à dire lui-même.
Dieu
n'est qu'amour, il ne peut que donner son amour.
Et
il le donne à qui le lui demande sans pudeur. Il le donne sans
mesure...
Le
voilà le troisième pain ! C'est celui de la surabondance,
celui qui dépasse la demande, celui pour la joie de la fête.
Peut-être
que pour découvrir que Dieu a répondu à toutes nos prières, il
faut changer notre regard. « Vous étiez des morts et Dieu
vous a donné la vie » !
Si
nous sommes déjà passés de la mort à la vie et que nous
l'ignorons,
nos
prières, sans que nous le sachions, ont peut-être gagné la Vie de
celui que nous avons vu mourir.
Nos
prières ont peut-être obtenu la réconciliation de ceux que nous
avons vu s'éloigner,
nos
douleurs ont peut-être reçu toutes consolations ??
mais
nous l'ignorons.
Ne
cessons pas de demander, prions sans cesse et sans fatigue, prions
avec impudence, avec maladresse, demandons le plus
gros, le plus grand, l'impossible, prions en fils et en disciples.
« quiconque
demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira » !
╬ Amen
Sylvain, diacre
Sylvain, diacre