Jean 1 / Noël 2013 / Homélie

Écoutez la voix des guetteurs,
leur appel retentit, c'est un seul cri de joie ; ils voient de leurs yeux le Seigneur qui revient à Sion.
Aujourd'hui est un jour de joie. Aujourd'hui, se lit sur nos visages la joie d'appartenir au Christ. 
Aujourd'hui, brille dans nos yeux, encore plus fort, la lumière du Christ. 
Aujourd'hui, se dessine sur nos lèvres la joie de l'incarnation.
Ce matin, en répondant à l'invitation du Seigneur, nous sommes invités à fêter Noël autrement.
Hier soir, à la messe de la nuit de Noël, nous avons adoré l'enfant dans la crèche. Nous avons contemplé l'enfant-Dieu dans sa puissance et dans sa faiblesse. Mais ce matin, nous laissons la Parole toucher notre chair par le mystère de l'incarnation. Dieu se fait homme. Dieu qui descend jusqu'à l'homme pour se laisser toucher par l'homme.
Dès l'origine, Dieu prépare ce moment. Dès l'origine où une parole soufflée sur la chair de l'homme fait de lui un être capable d'aimer, Dieu s'invite à rejoindre sa créature pour se révéler en vérité : "après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ." Nous dit Jean.
Nous avons fait de Noël une fête de famille. Pour la plus part d'entre nous Noël, c'est l'occasion de rassembler grands-parents, parents et petits-enfants autour du sapin. La joie de Noël, nous la traduisons par l'échange de cadeaux, par un bon repas partagé. Tout cela est bien. Mais, au milieu de la fête, au milieu des musiques et des chants, éblouis par les lumières, nous oublions que Noël c'est avant tout célébrer le mystère de l'incarnation.
Après que Dieu se soit révélé par les prophètes, Dieu nous envoie son Fils pour partager notre condition d'homme.
Cette nouvelle met de la joie dans le cœur de tout homme mais nous en oublions bien souvent l'origine. Et pourtant cette joie de Noël, c'est la même que celle qui remplit le cœur des parents qui portent leur enfant au baptême. Cette joie c'est la même que celle que ressentent les confirmands qui reçoivent le sacrement.
Quand le ciel rejoint la terre, mystérieusement, la joie habite le cœur des hommes. On ne sait pas d'où elle vient mais elle est là, bien présente, bien réelle. Cette joie exprime cette part de nous qui frémit à l'approche du Seigneur.
"Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu."
Enfant de Dieu, nous le sommes par notre baptême. Nous le méditions, il y a quelques semaines avec le nom de Jésus. La grâce d'être enfant de Dieu ne nous retranche pas du monde mais nous invite à une responsabilité immense. Nous sommes appelés comme le fit Jean à rendre témoignage de la Lumière, à témoigner du Christ vivant dans chacune de nos rencontres.
Nous sommes invités comme Jean à rendre témoignage afin que tous croient.
N'ayons pas peur de rendre témoignage. N'ayons pas peur pour deux raisons.
La première, le monde espère une bonne nouvelle. Le monde attend des paroles vraies qui le tirent de cette spirale qui le concentre sur lui-même sans la possibilité d'une issue.
Dans notre frénésie de consommation de Noël, je ne voudrais citer qu'un seul exemple : Chaque seconde, 570 sacs plastiques sont distribués en France et 16000 dans le monde... pour durer 20 minutes. Dans la nature, ils mettront entre 100 et 400 ans pour se dégrader ! Dans cet appétit pour dépenser pour des futilités, nous oublions l'essentiel ! Est-ce à cette démesure que Dieu nous convie ? Dieu s'incarne pour dire la beauté de la création. Pour dire que la création nous est certes confiée mais que nous devons la partager avec tous les êtres vivants qui peuplent notre planète. Dieu s'incarne pour nous rappeler que nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes, que le nom de Jésus signifie Dieu sauve.
La seconde raison pour laquelle nous ne devons pas avoir peur, c'est que Dieu nous donne à connaître sa Gloire comme le dit l'évangéliste : "Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.". Cette Gloire elle nous rejoint et nous fortifie quand nous communions à son corps et que nous buvons à la coupe.
Ne gardons pas la joie de cette rencontre intime pour nous. Nous devons en faire une force pour la mission. François, notre Pape, nous invite fortement depuis qu'il a été assis sur le trône de Pierre à devenir un peu plus missionnaire. Cette année nous fêtons les cinquante ans de Vatican II, et nous sentons bien que l'Esprit missionnaire qui a soufflé sur le concile se ravive. Alors mettons nous en chemin, ouvrons grand les portes de l'Église, sortons nous de notre confort pour annoncer la Bonne Nouvelle : Dieu se fait homme en Jésus, Dieu Sauve.
Que la force de la Gloire du Père fasse de nous des femmes et des hommes de douceur capables de dire la tendresse de Dieu pour tous.
Que cette force fasse de nous des femmes et des hommes d'écoute capables d'accueillir en vérité ce que vivent les personnes que le Seigneur met sur notre chemin.
Et la joie du guetteur emplira nos cœurs,
notre appel retentira,
nous verrons de nos yeux le Seigneur qui vient.
Dominique Bourgoin, diacre.

Is 52, 7-10 // Ps 97 // He 1, 1-6 // Jn 1, 1-18

Homélie de la nuit de Noël 2013

Frères et sœurs, chers amis en cette nuit nous avons quitté nos maisons décorées pour la fête.
Nous sommes venus jusqu’ici, non pas simplement parce que nous aurions vu de la lumière en passant, et que l’endroit paraissait chaleureux. Nous sommes venus à un rendez vous. Chacune, chacun a rendez vous avec tous ceux qui sont ici, rassemblés en une famille sans frontière, appelés en ce lieu par le SIGNE qui nous est donné, un signe à entendre, à interpréter, à diffuser, à vivre :
« Vous trouverez un enfant nouveau né, emmailloté, couché dans une mangeoire ».
Nous sommes venus à l’appel des anges : «  Il vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur »
Dans les champs avec les anges, la terre et le ciel se rejoignent.
Ce nouveau né, qui sans doute pleure et sourit comme tout bébé, mais qui ne parle pas encore, ce nouveau né là est cependant une Parole qui fait irruption dans la nuit des hommes. Dieu parle maintenant dans tout homme, comme à des fils.

C’est une Bonne Nouvelle pour tout le peuple, c’est une grande joie pour toute la terre. C’est un cri d’amour pour notre monde d’aujourd’hui.
Au début de notre célébration nous avons fermé les portes de la salle pour notre confort.
Mais à présent ouvrons nos cœurs.
Que soient avec nous ici, ceux que nous avons laissés chez nous, ceux qui sont seuls, ceux de nos maisons de retraite, de nos hôpitaux. Que soient avec nous nos frères et sœurs des prisons (la maison d’arrêt) ue soient avec nous les bénéficiaires de nos institutions de solidarité, que soient avec nous ceux qui subissent la guerre, l’intolérance, la pauvreté, le chômage, la dépression, l’exclusion. Ils sont tous à l’image du Signe qui nous est donné, l’enfant emailloté couché dans une mangeoire pour lequel il n’y a pas de place dans la salle commune.( bref moment de silence)
Noël c’est Dieu qui vient nous déranger, car Dieu a besoin de chacun de nous. Il a besoin de nous pour que le monde entre dans le fleuve de joie dont parle le Pape François. Il a besoin de nous pour que « le peuple qui marche dans les ténèbres voit se lever une grande lumière ». Il a besoin de nous, non pas dans l’agitation médiatique ou commerciale, dans la recherche du succès mais dans le silence où se forment les chemins de l’amour.
Noël c’est le silence  ( Stille Nacht, silent night)
Ce n’est pas le silence devant la souffrance des hommes, devant les inégalités ou les injustices. C’est le silence du face à face avec soi même et le Seigneur. Le silence qui permet, la rencontre en vérité et qui fait voir au delà des apparences et des visages, du conformisme et des événements quotidiens ce qui germe du Royaume, ce qui se réalise du Signe donné dans nos vies dans notre monde.
Frères et sœurs ne manquons pas ce rendez vous du silence, cette rencontre avec  la Parole faite chair : elle fait vivre.
Osons laisser affleurer en nous le désir du peuple qui marche dans les ténèbres.
N’ayons pas peur d’affronter notre nuit, puisqu’elle nous fait désirer la vraie lumière.
Ne passons pas nos vies sous le fouet du chef de corvée, mais accueillons la loi d’amour.
Ne nous habituons pas au bruit des bottes qui piétinent le sol, soyons artisans de paix.
Efforçons nous à retrouver notre source en Dieu avec le goût pour ce qui sans cesse germe dans nos vies et dans tout homme. En don nous aurons la joie de l’Evangile

(Noël c’est l’inauguration du mystère pascal)

Je me souviens d’un ami qui se disait non pratiquant mais qui se faisait un devoir de venir chaque année à la messe dite de minuit et qui disait « Noël est la fête la plus importante, c’est la fête de la lumière ».
Comme je m’efforçais de lui montrer un signe encore plus grand, la Croix, et d’exprimer que la vrai lumière nous était donnée à Pâques par la célébration de la résurrection., il m’a répondu « sans Noël il n’y aurait pas Pâques ; Noël c’est comme une inauguration »
Nous qui avons reçu le SIGNE et sommes venus pour inaugurer, nous entrons dès maintenant dans la contemplation de Jésus mort et ressuscité, le mystère pascal que nous célébrons tous les dimanches de l’année et à chaque Eucharistie.
Noël tout seul n’a pas de sens sans Pâques.
Dans les gestes de la messe que nous allons célébrer ensemble vivons les étapes de cette rencontre avec le Père, à laquelle nous invite l’enfant de Betleem
Laissons venir en nous, avec les paroles qui nous touchent, le désir d’être aimés de lui.
Recevons les Paroles de Jésus sur le pain et le vin et ravivons notre désir d’être nourris de sa présence.
Accueillons les gestes de la paix qui passeront par nos propres mains.
Et quand nos mains et nos cœurs s’ouvriront pour accueillir le corps et le sang du Christ que ce soit la rencontre de deux désirs
Le désir du Père de venir dans nos ténèbres et de trouver en nous ce qui était perdu.
Notre désir à nous d’être des vivants, répondant joyeusement à l’Amour qui nous est donné par notre Père en ce signe «  un enfant emmailloté couché dans une mangeoire »

Et nous nous efforcerons de partager avec les hommes de notre temps, l’amour et la paix qui nous sont donnés. La joie de l’Evangile sera la grâce dont nous serons comblés.

Robert Zimmermann

24 décembre 2013

Avec les bergers, allons à la rencontre du nouveau-né !

A l’occasion de la fête de Noël, nous entendons résonner dans nos oreilles la Voix de Dieu à travers les chants des anges et les mots qu’ils adressent aux bergers.
Dieu a tellement aimé le monde qu’il nous a donné son Fils.

Ce mystère originaire du don que Dieu fait aux hommes de son Fils, qui est sa parole toute puissante, commande notre façon d’ouvrir nos cœurs, nos yeux et nos bras pour accueillir la joie du Ciel qui fait régner la paix sur la terre. La venue du Sauveur, Christ et Seigneur, dans la ville de David se fait dans l’humilité de ce nouveau né enveloppé de langes et couché dans une crèche.
Les bergers accueillent la manifestation du mystère. Ils sont enveloppés de lumière. Leurs oreilles entendent les anges chanter et leur dire quelque chose qui vient d’en haut. Et la réaction des bergers indique le mouvement de notre foi et de notre amour.
Et il advint quand les anges les eurent quittés pour le ciel, que les bergers se disent entre eux « Allons jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur m’a fait connaître. »
Ce déplacement est le fruit de la décision de prendre au sérieux les chants et les paroles des anges. Ce déplacement est signe d’obéissance et de confiance pour aller jusqu’au lieu de la rencontre du ciel et de la terre, là où se trouve le nouveau né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire.
C’est ce lieu de la naissance que le Seigneur nous fait connaître. Mais surtout c’est l’enfant nouveau-né couché dans une crèche, entouré de Marie et Joseph qui va être désormais le centre de nos recherches pour recevoir la grâce et le don de Dieu. Là où se trouve le nouveau né, là se manifestent l’amour et la joie qui vient du Ciel.
Ils firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant. Et tous ceux qui les entendaient furent étonnés de ce que leur dirent les bergers.
Et l’évangile note la réaction de Marie, sa mère, comme faisant partie de ce mystère « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son coeur »

Cette venue de l’enfant annoncé par les anges du ciel et les bergers de chez nous, méditée par la Vierge en son cœur, nous ouvre au mystère de l’accueil de la parole proclamée pour notre salut.
Un texte de Saint Paul sur l’accueil de la Parole proclamée peut nous aider à méditer, à faire des démarches nouvelles à la lumière de la venue du Christ dans ce monde : « et voilà pourquoi nous rendons grâce à Dieu sans relâche, de ce qu’ayant reçu la parole de Dieu que nous puissions entendre : vous l’avez accueillie, non comme une parole d’homme, mais selon ce qu’elle est vraiment, comme une parole de Dieu qui agit en vous les croyants. »

Que l’accueil de parole soit toujours pour nous la rencontre avec une personne, ce Sauveur, ce Christ Seigneur qui nous est donné dans la ville de David.
Puissions-nous bénéficier de cet accueil qui est communion avec lui et reconnaissance de celui qui l’a envoyé. A ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.
Oui, la naissance du Christ nous ouvre à cette nouvelle naissance d’enfants de Dieu
Jean-Pierre Ranga

Curé

La liturgie par le Frère Prétot

Intervention du Frère Prétot du 16 décembre 2013, à l'occasion de l'anniversaire du texte du concile sur la liturgie.

Matthieu 11 / Homélie

Es-tu celui qui doit venir ?
Es-tu celui qui doit venir ? Comment Jean le Baptiste peut-il poser cette question ? Nous le suivions dimanche dernier. Jean affirmait avec force : "Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales." Comment donc peut-il poser cette question ?
Jean est en prison. Jean est au plus bas dans un cachot. Jean serait-il pris par le doute ? Lui qui tressaillit dans le ventre de sa mère à la présence de Jésus lui-même dans le ventre de Marie. Serait-il pris par le doute ? Lui qui préparait la venue du Seigneur ? Lui, la voie qui criait dans le désert de Judée ?
Comment ne pas douter seul dans son cachot ? Comment ne pas douter alors que Jean sent la fin approcher ? Il a besoin d'être rassuré. Il a besoin de savoir si sa vie a servi à quelque chose. L'Évangile nous livre aujourd'hui un passage plein d'humanité. Jean, ce roc, cet homme qui parle avec assurance et force semble être pris par une sorte d'angoisse. La prison a-t-elle eu raison de cet homme ? L'Évangile casse le mythe du héros dont on pourrait vêtir Jean. Jean héros, s'éloignerait de nous. Son engagement serait pour nous au-dessus de nos forces. Son questionnement le rapproche et fait de lui un frère. Il nous signifie que nous aussi nous sommes appelés à l'annonce de la bonne nouvelle. Le baptême qui fait de chacun de nous un prophète. Il nous invite a annoncé comme Jean la venue du Seigneur.
Mais peut-être n'est-ce pas un doute que jean exprime depuis le soupirail de sa prison ? Ce qui étonne dans ce passage, c'est que Jean n'est pas coupé du monde. Il continue de recevoir la visite de ceux qui le suivaient. On peut imaginer sans trop s'éloigner du texte que Jean est au courant de ce qui se passe dehors. Peut-être a-t-il pris connaissance des foules que Jésus rassemble notamment sur la montagne. Peut-être un de ses disciples lui a rapporté ce que Jésus dit sur la montagne dans les béatitudes : " Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés." Comme ces mots ont dû le réconforter s'il les a entendus. Il doit savoir les miracles que Jésus fait comme autant de signes de la venue du Royaume. Il sait que Jésus guérit les paralytiques, les sourds, les aveugles.

Jean ne peut pas douter que Jésus est le Christ. Jean garde son attachement à celui dont la mission a été confirmée lors de son baptême au Jourdain Mais Jean a besoin que cela lui soit dit. Jean a faim d'entendre la bonne nouvelle.

Jean ne demande pas à ses disciples que Jésus en personne se déplace pour confirmer qu'il est le messie. Il ne ressent pas le besoin d'un contact. Il n'a pas besoin d'entendre de la bouche même de Jésus qu'il est bien celui qui doit venir. Il ne cherche pas à voir Jésus pour savoir qu'il n'y en a pas un autre à attendre. Jean a besoin d'entendre de la bouche de ses frères que le Christ parcourt la Galilée et la Judée pour annoncer le salut. Le simple témoignage de ses amis suffit.



Là encore comment ne pas être touché par ce passage qui rend Jean si proche de nous ? Car nous aussi nous avons besoin de la parole d'une sœur ou d'un frère dans la foi pour que nous entendions les paroles qui sauvent. C'est pour nous une nécessité que résonne dans nos oreilles par une voie humaine des mots tels que :
"Heureux ceux qui ont une âme de pauvre,
car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux les doux, car ils posséderont la terre.
Heureux les affligés, car ils seront consolés."

Pas des mots lus seul dans la Bible mais des mots prononcés par une personne qui témoigne du Christ.

Et de la même manière que Jean révèle en nous notre faim de paroles vraies, de la Bonne Nouvelle, de la même manière, nous sommes appelés à tenir la place des disciples de Jean qui n'hésitent pas à visiter un homme au plus bas pour témoigner de Celui qui vient.

Le monde espère une Bonne Nouvelle. N'ayons pas peur de dire que ce qui interroge les femmes et les hommes que nous rencontrons est en eux. Ne craignons pas de dire que Dieu est un Père qui les cherche. N'ayons pas peur de nous risquer au large, le Christ y est déjà, il nous précède en Galilée et il nous demande d'être les témoins de sa présence dans toutes nos rencontres. Dans nos rencontres les plus inattendues, dans nos rencontres les plus éloignées du centre.
Pas besoin d'avoir étudié longuement la théologie. Pas besoin d'être un exégète expert. Nous avons ce qu'il faut, le Christ nous invite tous les dimanches à venir puiser des forces à la source.
Réunis autour de cet autel, le Christ nous fait la grâce de sa présence pour qu'une fois fortifiés nous puissions partir au large témoigner de sa présence.
Témoigner de sa présence en nous et témoigner de sa vie dans celui que nous rencontrons.
Prophète du Très-Haut, Jean est venu préparer la route devant le Seigneur
et rendre témoignage à la Lumière.
Amen !
Dominique Bourgoin, Diacre
Isaïe35, 1-6a.10 ; Ps 145 ; Jc 5, 7-10 ; Mt 11, 2-11


Le monde espère une Bonne Nouvelle


Il y a peu, faisant suite aux craintes qu'ils exprimaient, je demandais aux étudiants de La Paillère, lors d'une soirée aumônerie, si leur engagement chrétien ne suscitait pas une curiosité mêlée d'une certaine admiration ? Après réflexion, ils convenaient que les questions que certains de leurs camarades leur posaient étaient teintées d'admiration voire d'envie.
Ce sentiment, je le connais dans ce que je vis sur mon lieu de travail. Je l'ai particulièrement relevé à l'approche de mon ordination. De la joie s'est exprimée quand cela s'est su que bientôt l'évêque m'imposerait les mains pour m'ordonner diacre. J'ai ressenti la même joie à mon travail que celle qui a traversé la paroisse et pourtant la direction informatique qui m'emploie n'est pas un lieu d'expression de la foi.

Quand le ciel rejoint la terre, il y a de la joie. C'est inexplicable aux yeux du monde et c'est naturel quand on sait que tout homme est créé à l'image de Dieu. Quand le Seigneur passe, le corps de tous les êtres humains vibre à l'unisson de sa présence.
C'est pour cela que le 23 novembre, Monseigneur Ricard rassemble toutes les EAP de son diocèse pour partager sur la nouvelle Évangélisation, sur tout ce qui se fait dans ce domaine dans les différents secteurs.

Le monde espère une Bonne Nouvelle. N'ayons pas peur de dire que ce qui interroge les femmes et les hommes que nous rencontrons est en eux. Ne craignons pas de dire que Dieu est un Père qui les cherche. N'ayons pas peur de nous risquer à la périphérie, Le Christ y est déjà, il nous précède en Galilée et il nous demande d'être les témoins de sa présence dans toutes nos rencontres. Dans nos rencontres les plus inattendues, dans nos rencontres les plus éloignées du centre.
Il ne s'agit pas de développer une catéchèse, ni d'expliquer la foi, le temps viendra. Il s'agit juste d'être là et de se réjouir de la présence du Seigneur.

Et comme le développe le cardinal Ricard, mettons un pied dans l'entrebâillement de la porte. Laissons la porte de l'Église ouverte pour qu'on y entre et pour que nous sortions pour l'aventure de l'annonce de la Bonne Nouvelle.

Dominique, diacre.

Luc 21 / homélie

A cause de mon Nom
A cause de mon nom, à cause du nom de Jésus Christ. Quel est le mystère de ce Nom ? Que nous révèle ce Nom ?
Depuis quand portons-nous ce Nom ? Ce Nom nous a été donné par le Seigneur lui-même le jour de notre baptême, le jour où nous avons revêtu le Christ. Le jour où le Seigneur a fait de nous tous, un prêtre, un prophète et un roi. Le jour où Dieu s'est penché sur nous et nous a fait frère de son Christ. Le jour de cette adoption où il a murmuré à notre chair : "tu es mon fils bien-aimé."
De ce jour, le Nom de Christ est inscrit au plus profond de nous. Cette inscription a trouvé sa place à l'endroit qui lui était destinée dès la création. Et pour les baptisés rien n'est plus comme avant. Ils ne sont plus fils du monde mais fils de la lumière.
Quand portons-nous son Nom ? Le portons-nous à chaque instant ? Certes oui, nous ne pouvons effacer cette inscription gravée dans notre chair. Mais nous savons bien que nous agissons parfois en ignorant notre baptême, en le niant.
Nous salissons ce Nom quand nous en faisons un étendard pour imposer nos propres convictions politiques, sociétales. Nous salissons ce Nom quand chez nous dominent nos idées, notre volonté, en ignorant ce qui se vit au nom du Christ dans le regard de ceux que nous rencontrons. Et surtout chez ceux qui ne partagent pas nos opinions.
C'est ce dont Jésus nous prévient quand il dit: " Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : 'C'est moi "
Il s'agit là bien d'agir à cause de son nom et non sous son nom. Ils n'agissent pas au nom de Jésus ceux qui insultent Christiane Taubira ! Et pourtant, les mouvements, comme le printemps Français, disent agir selon leur foi, au nom du Christ. Ils n'agissent pas au nom de Jésus, ils s'emparent du Nom de Jésus, ils brandissent le nom du Christ comme un étendard. C'est comme s'ils prétendaient que le Christ leur appartenait. Comme s'ils avaient convaincu le Seigneur de la justesse de leurs opinions. Mais le Christ n'appartient à aucun camp. Il inscrit en nous le signe de sa présence pour nous rassembler et non pas pour nous diviser.
Ce que les hommes construisent en leurs noms ne durera pas, il ne restera pas pierres sur pierres, tout sera détruit. Et même les constructions que les hommes réalisent au nom du Christ disparaîtrons, il ne restera que le l'essentiel, le Nom du Seigneur qui est de toute éternité.
Au risque de vous choquer, un jour, cette église que nous aimons tant, disparaîtra. De cette église dans laquelle Le Christ nous invite tous les dimanches, il ne restera que nos prières qui imprègnent le lieu. Il ne subsistera mystérieusement que le nom de Jésus.
Ce que nous vivons là est plus important et plus durable que ce qui nous abrite.
D'autres espaces permettent au Nom du Seigneur de s'exprimer. Dans notre relation avec notre frère le plus petit, le Nom du Seigneur grandit. Le Secours catholique fait partie de ces lieux.

Les membres de l'équipe du Secours Catholique de Gradignan me font l'honneur de m'accueillir parmi eux, me donnant la possibilité d'accomplir mon ministère de diacre auprès de ceux vers qui je suis envoyé.
Lors de la première réunion à laquelle j'assistais, j'ai été frappé par l'histoire de cette jeune personne qui n'a pas de quoi financer son billet de train pour aller signer son contrat de travail. Le peu qu'elle avait, elle l'a dépensé pour se loger sur Paris. Elle l'a dépensé pour acheter les vêtements nécessaires à son activité. Les services sociaux lui refusent l'aide dont elle a besoin car la règle veut qu'on aide une personne dans sa démarche de retour à l'emploi, uniquement si un contrat de travail est signé.
Alors, comment les travailleurs sociaux résolvent-ils le dilemme ? Ils trouvent la solution en envoyant, cette personne trouver de l'aide auprès du Secours Catholique. Car en ce lieu, où est inscrit le Nom de Dieu, il n'y a plus les mêmes constructions, il n'y a pas la même organisation. Ce lieu est structuré pour accueillir, écouter, entrer en relation, en dialogue.
Les services sociaux sont une bonne chose et nous pouvons être fiers du travail qu'ils font chaque jour. Et les règles sont nécessaires pour que les aides soient équitables et pour éviter les dérives. Mais au-delà de ces règles, il y a un nécessaire besoin que la dimension de la relation humaine trouve sa place, et que s'exprime le Nom du Seigneur.
Chers frères et sœur, dans un instant, nous allons nous rassembler autour de l'autel pour célébrer l'Eucharistie au Nom du Seigneur. Mettons-nous bien dans cette dynamique que c'est bien le Seigneur qui nous rassemble en son Nom. Que c'est bien lui qui vient nous rejoindre pour nous inviter à communier à son Corps et à son Sang. Que c'est lui le Christ qui fait vivre en nous son nom, signe de sa présence parmi nous jusqu'à la fin des temps.
Acclamez le Seigneur, car il vient
pour gouverner la terre,
pour gouverner le monde avec justice,
et les peuples avec droiture !
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.
33°dimanche du Temps Ordinaire. Année C
Ml 3, 19-20a ; Ps 97 ; 2 Th 3, 7-12 ; Lc 21, 5 - 19


Luc 18 / homélie

À lui la gloire pour les siècles des siècles.
C'est ainsi que se termine le texte de Paul. "À lui la gloire pour les siècles des siècles." Pourtant dans le début du texte, Paul semble se jeter des fleurs, "je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur" mais la première impression s'efface peu-à-peu, Paul est certain de recevoir la récompense. Il est de ceux qui veulent manifester la Gloire du Seigneur. Il n'est pas de ceux qui étalent leurs propres gloires.
Il n'a pas non plus d'amertume envers ceux qui, au début de son ministère, étaient sceptiques de le voir partir annoncer l'Évangile dans le monde, de le voir parcourir le pourtour méditerranéen pour annoncer la venue du Royaume.
Il a rempli sa mission de baptisé grâce à la force du Seigneur. Il a échappé à de nombreuses situations périlleuses grâce à Dieu. Et dans la dernière situation, la plus difficile à passer, Paul reste dans l'Espérance, le Seigneur est avec lui, il la traversera sans danger.
La disposition dans laquelle se tient Paul, au soir de sa vie, éclaire la lecture de l'Évangile.
L'attitude de l'homme qui se dit juste est en fait à l'opposé de celle de Paul. Il commence par rendre grâce Dieu. Bien, très bien même, cette attitude est louable. Mais à l'inverse du parcours de Paul, cette bonne impression s'efface peu-à-peu. Sa prière finit par se centrer sur lui-même. Je, je, moi je, "je verse ce que moi je gagne"
Alors Dieu, tu vas bien être avec MOI. Tu ne vas pas être avec ces voleurs, ceux qui sont injustes, ceux qui sont adultères, ou encore avec ce publicain, cet homme d'affaire véreux.
L'homme qui se dit juste semble s'adresser à Dieu pour lui dire : "tu es pour moi seul et pas pour les autres" parce que tu peux voir combien je suis droit et juste. Mais comme le dit l'antienne avant l'Évangile : "Dieu ne regarde pas l'apparence, comme font les hommes : il sonde les reins et les cœurs".
Percevons-nous bien qu'un appel, plus fort que nous, nous pousse à venir rendre gloire à Dieu comme le samaritain lépreux ?
La célébration de ce dimanche à laquelle nous invite le Seigneur ne se tient pas pour notre propre satisfaction.
Le Seigneur nous rassemble aujourd'hui pour lui rendre Gloire.
Unis à lui autour de cet autel, il nous invite à venir boire à la source pour étancher notre soif du désir de le rencontrer. Mais, surtout, il veut renforcer la foi, pour nous envoyer en mission dans le monde.
Et cette mission elle commence là, aujourd'hui, dans l'église saint-Pierre.
Tout d'abord, pour remplir cette mission, la liturgie nous propose de prendre la place du publicain. Nous avons pris son attitude en chantant au début de cette messe, "Kyrie eleison". La phrase" Kyrie eleison" signifie en Grec "Seigneur, prends pitié". "Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !"
La prière de pardon nous restaure dans notre condition d'homme pécheur qui a besoin de la force du Seigneur. Nous avons besoin du regard miséricordieux du Seigneur pour que sa Bonne Nouvelle soit annoncée en vérité et en son nom.
Nous avons besoin du pardon du Père pour nous débarrasser de ce qui nous encombre, pour nous laver de tout ce qui nous empêche de laisser percer sa lumière à travers nous.
Il est nécessaire à cette heure de déposer au pied de cet autel notre orgueil, toutes nos images de nous-même et nous laisser pénétrer de la Parole, de sa parole.
Alors, l'instant présent, nous pouvons être envoyés en mission. Nous ne sommes pas là pour nous mais pour Lui. C'est dans cette attitude que nous sommes justifiés. C'est dans cette attitude que nous sommes ajustés à Lui.
Alors, chacun d'entre nous, avec nos différences, avec nos parcours différents, avec nos histoires plus ou moins cabossées, nous sommes orientés dans la même direction, nous sommes orientés vers la lumière.
Si nous nous tournons les uns vers les autres pour le geste de paix ce n'est pas pour nous juger, les uns les autres, mais bien pour reconnaître en chacun de nous l'appel du Seigneur à prendre sa suite.
Le Seigneur nous convoque aujourd'hui pour que brille dans le monde sa lumière, pour que sa lumière brille au cœur de Gradignan. Il nous convoque pour l'annonce de sa parole au milieu de la communauté urbaine de Bordeaux. Cette lumière rejoint les autres lumières qui brillent en Gironde, en France, en Europe et dans le monde entier. Elle fait naître l'Espérance du salut dans le monde. "À lui la gloire pour les siècles des siècles."
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !
AMEN !
Dominique Bourgoin.
Dimanche 27 octobre 2013 – Année A
Si 35,12-14 ; Ps 33 ; 2 Tm 4,6-8,16-18 ; Lc 18, 9-14


Requiem

J’ai fait un rêve, un rêve sans visage, un cauchemar.
Un être très cher : mère, épouse, enfant, allez donc savoir,
gisait dans son cercueil impossible à refermer.
Me débattant, je cherchais en vain une église, un prêtre
à qui confier, par le Christ époux de notre mère l’Eglise,
le soin de l’accueillir, de le chérir, de prier avec nous
pour accomplir  sa Pâque vers le dernier repos.
Dans cette folle nuit, par quelque aberration,
un clocher m’apparut, sans aube et sans étole.
Il reste, me dit-il, encore quelques bancs, quelques icônes aussi
et un bâton d’encens
mais des prêtres je n’en ai point. Les derniers se reposent
épuisés par toutes tes demandes.
Qu’as tu fait pour les aider et pour aider tes frères
dans leur quête de l’amour du Seigneur?
La panique m’envahit. L’angélus me réveille !
Ô joie! Un prêtre est encore là! Et puis aussi un diacre.
Mais ils ne sont pas seuls.
Des frères, des sœurs en Jésus les soutiennent
pour conduire le deuil, accueillir et demander le pardon;
écouter, et dire la parole et bénir la poussière qui retourne au limon
en confiant au Père tout le désir de lumière dans la nouvelle vie.
Ce sont des Laïcs portés par l’Espérance.
En accomplissant les rites qui apaisent les vivants
Ils les aident à entrer dans le deuil et le vivre dignement,
ils se font Serviteurs.
Nous sommes de ces Serviteurs ; ils vieillissent. Ils ont besoin d’un sang neuf pour un jour prendre leur relève. Et bien que n’étant pas des « Ministres ordonnés » la parole du Pape François nous est à tous adressée :
« Les ministres de l’Evangile doivent être des personnes capables de réchauffer le cœur des personnes, de descendre dans leur nuit, dans leur obscurité, sans se perdre ».


Participer à l'atelier Obsèques, pour moi, c'est bien sûr me préparer à célébrer les obsèques d'un frère, d'une soeur en Jésus Christ, apprendre à écouter ceux qui leur étaient proches mais c'est aussi retrouver un groupe d'amis où la parole circule en toute liberté, comme une eau vive et joyeuse, parce qu'au fil des rencontres, sous la houlette du Père Jean-Pierre Duplantier, nous nous apprivoisons à la Parole de Celui qu'un jour nous aussi nous verrons face à face.

Une retraite à Verdelais

Quelques bouchons à l'allée, un peu de retard au retour … mais entre les deux que de bonheur!
L’accueil n'est pas un mot creux pour la communauté Marianiste de Verdelais !  Nous avons étés accueillis par des gens souriants dans des locaux accueillants. La communauté a pris le temps de nous intégrer à la prière du matin et deux prêtres sont venus participer à notre cérémonie de la réconciliation.
Il y a eu des temps forts 
-autour du chemin de croix le mercredi matin : notre curé nous a aidés à regarder les différentes stations : le cadre avec les Romains et les grands prêtres, les personnes que Jésus croise sur ce chemin : sa mère, les femmes, Véronique, Joseph, Simon, les deux autres condamnés... 
- autour du chemin de vie avec les disciples d 'Emmaüs qui ont le coeur brûlant, les yeux ouverts et qui croient ! Nous avons réalisé un triptyque pour nous souvenir de cette parole
-autour de la réconciliation avec cette petite peur d'y aller et le grand bonheur d'être réconcilié.
- Autour de l’évangile des « dix lépreux » Jean-Pierre Duplantier nous a aidés à voir le geste et la parole qui ont permis au samaritain purifié de laisser le Seigneur prendre place dans sa vie.
-et puis la messe avec les parents, les chants qui deviennent prière.
Nous avons aussi approché la parole, en écoutant Marie France venue spécialement nous raconter l'évangile des 10 lépreux, et Marie-Jo nous raconter l'histoire de Naaman. Et toute l'équipe de la retraite a mis en scène le chemin des disciples d' Emmaüs.

Les enfants avaient l’air heureux mais les adultes aussi ! Alors aujourd’hui que la joie des premiers communiants soit aussi celle de leurs familles et de toute notre assemblée.

Laissons aussi le Seigneur prendre place dans nos vies !

Luc 16 / homélie

Quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts :
ils ne seront pas convaincus.
Ils ne seront pas convaincus. Mais de quoi ne seront-ils pas convaincus ? De vivre comme Lazare ? Difficile de faire ce choix. Et pourtant c'est ce à quoi Jésus semble nous inviter. Mais, à la chute, la parabole dit bien que cela ne marche pas.
La situation est-elle bloquée ? Rien ne peut-il sauver cet inconnu et ses cinq frères ?
Contemplons d'un peu plus près le texte et laissons-nous surprendre par certains aspects. Notamment, regardons ce qui s'oppose. En premier lieu, l'homme riche ne porte pas de nom tandis que le pauvre a une identité. Puis, regardons les disproportions, l'homme riche vit dans l'opulence extrême tandis que Lazare se contenterait d'un rien, seulement des miettes qui tomberaient de la table. Et plus loin, Lazare vit dans la consolation et le bonheur à côté d'Abraham (le père des croyants) tandis que l'homme se contenterait du bout d'un doigt humide pour rafraîchir son gosier.
Certes, nous pouvons bien dire que cet homme est plutôt égoïste. Nous pouvons souligner qu'il ne voit pas la misère à sa porte. Nous pouvons noter son manque de sens du partage.
Mais Lazard qu'a-t-il fait dans sa vie, nous ne le savons pas. Nous pourrions dire qu'il n'a pas été égoïste mais Jésus ne dit rien de cela. Alors, probablement, que ce n'est pas là que se situe l'enseignement. Ce n'est pas dans le choix d'une vie édifiante que veut nous entraîner la parabole. Peut-être, nous invite-t-elle à chercher plus profond, plus loin au fond de nous.
L'homme riche est condamné, rien ne le sauvera. L'abîme est infranchissable. Cela est surprenant surtout quand on sait que Jésus ne cesse de nous parler de la miséricorde de son Père et nous savons par notre expérience humaine, qu'il n'y a pas de vie totalement mauvaise et qu'il n'y en a pas non plus de totalement bonne.
Nous avons relevé que l'homme riche vit dans l'opulence. Il vit à l'abri du besoin et pire encore il vit sans avoir faim. Il vit sans désir d'autre chose que la satisfaction de ses besoins triviaux. Lazare, lui, à la porte aspire à du peu. Il ne rêve pas du trop. Il demande juste quelques miettes.
Une fois passé par la mort, que demande l'homme ? Il aspire aux mêmes besoins. Et que reçoit Lazare, au ciel, il reçoit la consolation. Il vit dans la relation.
Par cette parabole, c'est comme si Jésus nous indiquait que la faim est bonne. Une faim particulière, une faim qui ne se rassasie pas de nourriture mais d'un pain qui est relation.
L'attitude de l'homme riche nous la connaissons, tous nous avons cherché et nous cherchons encore à satisfaire une soif de pouvoir, à amasser, à nous contempler nous-même. Nous oublions que cela ne suffit pas à construire un homme. Tandis que, parfois comme Lazare, connu de Dieu par son nom, une faim se creuse en nous. Parfois se réveille en nous un manque, un manque douloureux qu'on ne sait pas combler, un manque que nous-même ne pouvons combler, un manque qui ne se comblera jamais. Car ce manque est infini en nous. Il y a de la place pour l'infini en nous.
Cet infini, c'est ce qui nous a conduits aujourd'hui ici, autour de la table du repas auquel nous invite le Christ. C'est à cette table que nous allons recevoir du peu, une miette de pain. Une miette de pain qui contient tout l'amour du Père. L'amour du Père s'exprime dans le don de son Fils, dans le pain de l'Eucharistie.
Mais ne croyons pas que nous partirons rassasier, repus, sans désir et sans manque jusqu'à dimanche prochain. Sinon, comme les cinq frères, nous ne serons pas convaincus, alors ne cherchons pas la satiété.
Non, ce pain va creuser encore plus le désir de Dieu en nous, il dilate encore plus l'infini. Mais, ne pleurons pas sur nous qui ne serons pas comblés mais réjouissons-nous.
Réjouissons-nous car l'Eucharistie nous envoie en mission vers une multitude de frères qui ne savent pas encore qu'il existe une source inépuisable à cet autel. Alors trouvons les ressources dans ce que nous recevons du Père pour aller à leur rencontre, pour les inviter.
Témoignons que cette source révèle que cette faim d'infini que nous avons parfois, est une consolation. Ne laissons pas cet inconnu dans l'ignorance. Sachons reconnaître en lui ce manque, cette place que Dieu cherche. Cet espace que Dieu veut visiter.
Témoignons de notre Foi, de notre Espérance, de notre Charité et de notre manque signe que Dieu nous cherche.
"Toi, l'homme de Dieu, cherche à être juste et religieux, vis dans la foi et l'amour, la persévérance et la douceur. Continue à bien te battre pour la foi, et tu obtiendras la vie éternelle ; c'est à elle que tu as été appelé, c'est pour elle que tu as été capable d'une si belle affirmation de ta foi devant de nombreux témoins."
AMEN !

Dominique Bourgoin
26° Dimanche du Temps ordinaire – Année C
Am 6, 1a, 4-7 ; Ps 145 ; 1 Tm 6,11-16 ; Luc 16, 19-31

L'équipe Saint Vincent

Ce mouvement d’Eglise existe depuis 1617. Un dimanche d’août, Vincent de Paul lance un appel aux fidèles de sa paroisse à Chatillon les Dombes, pour aller secourir une famille malade, dans la misère.
De nombreuses femmes répondent à son appel. Il est émerveillé par toutes ces bonnes volontés, et très rapidement il éprouve le besoin de les organiser en équipes. Le 8 décembre 1617, l'institution de la première Charité est née.
A Gradignan, l’équipe Saint Vincent composée d'une vingtaine de personnes, œuvre autour de deux pôles en direction de familles démunies :
La distribution de denrées alimentaires fraîches, congelées ou en conserves, le mardi après midi.
La vente à prix très modiques de vêtements récupérés en bon état, ceci autour d’un soutien humain des bénéficiaires vivant des situations de précarité, de conflits familiaux et/ou de misère humaine.
Nombre de ces personnes bénéficiaires sont des croyantes, espérant de leur Dieu une aide pour mieux vivre. Notre engagement caritatif nous emmène sur leur chemin de vie difficile, balisé souvent par de multiples souffrances ; notre foi en Christ nous invite à Le reconnaître en elles, souffrant encore aujourd’hui, et nous interpellant pour participer à la construction d’une société plus juste, mais aussi du Royaume de Dieu.
L’activité « vestiaire » hebdomadaire et deux « braderies » par an, permettent de financer en partie le coût de l’organisation de la distribution alimentaire.

Vous pouvez déposer vos dons (vêtements chaussures, jouets etc…) le lundi de 14h à 17h… Vous pouvez également offrir de votre temps en rejoignant l’équipe de bénévoles, ou  effectuer un don financier…  Nous avons besoin de tout cela ! Comme St Vincent de Paul, soyons émerveillés par toutes les bonnes volontés actuelles.

Contact :
Tel : 05.56.89.26.10. (Lundi et mardi après midi)