Les annonces de la semaine
Les mots pour le dire
Comment bien parler de LUI et utiliser les mots qui conviennent ? Autant cette question vaut pour chacun et chacune d’entre nous, autant c’est beaucoup plus complexe pour parler de Celui dont le nom l’emporte sur tout nom (Phil 2, 9) : le Christ Jésus. Les évangiles utilisent des noms, des qualificatifs, des titres et souvent nous les mélangeons ou nous utilisons l’un pour l’autre. Je propose ici quelques repères.
Je mot ‘Jésus’, seul, désigne cet enfant né de Marie (Lc 2,6) annoncé à Joseph (Mt 1, 21), ce fils du charpentier qui sera baptisé par Jean dans le Jourdain (Mc 1,9), qui aura des disciples, prêchera et mourra sur une croix (Jn 19,30). Être de chair et de sang, rempli d’Esprit Saint dont le nom en hébreu veut dire ‘Dieu sauve’. Puis, des hommes et des femmes de Palestine vont reconnaître en lui un prophète (Jn 6, 14), vont vouloir le faire roi, l’Envoyé de Dieu, le Messie an-noncé par les prophètes, Celui qui allait restaurer Israël.
Nos traductions confondent souvent Messie et Christ. S’ils traduisent l’un en hébreu (Messie) et l’autre en grec (Christ) Celui qui est l’Oint de Dieu, celui qui a reçu l’onction, signe de son élection par le Très Haut, ces deux mots disent deux réalités bien différentes. Avec le Messie, c’est une fonction royale et sacerdotale que Jésus refuse et fuit (Jn 6, 15), espérance du peuple d’Israël que les disciples auront du mal quitter (Ac 1, 6). Avec le mot Christ, c’est une autre réalité, ouverte vers un monde au-delà des frontières … Ce mot que nous portons en tant que chrétiens, enfants de la diversité du monde, ayant également reçu l’onction à notre baptême.
Jésus est Seigneur et nous le prions : Kyrie eleison, Seigneur prends pitié, dans le ‘Gloire à Dieu’ et dans le ‘Credo’… Reconnaissant en Lui cette double nature humaine ‘Jésus’ et divine ‘Christ’ : Jésus-Christ, ressuscité, à la droite du Père, Parole qui a créé toute chose (Prière Eucharistique n°2), le Vivant (Ro 6,10), le Seigneur-Jésus dont nous attendons la venue, (Ap 22,20).
Nous qui sommes le Corps du Christ (1 Co 12,27), qui disons Amen quand nous accueillons en nos corps l’Eucharistie et veillons en présence du Saint Sacrement, discernons le Corps du Christ avec la présence de tous et toutes, jusqu’aux malades, aux infirmes et les morts (1 Co 11,29-30). Quand Jésus re-connait pour lui-même le titre de Fils de l’Homme (Dn 7, 13 & Mt 26, 24), il nous invite probablement à entendre cette place de Fils unique désignant un Père (Mt 6,9) et l’humanité dont il est issu et qu’il sauve : une humanité aimée, accueillant la Paix. (Lc 2,14). C’est la jubilation des anges à Noël, puisse-t-elle devenir la nôtre.
Vincent GARROS
Le vitrail du Bon Samaritain
Fidèles à son Nom / Lc 21 5-19 / Une homélie
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| Saint Laurent distribuant les trésors de l'Eglise aux pauvres |
Ce dimanche de la journée mondiale de la pauvreté, nous accueillons des paroles fortes de Jésus. Il annonce la fin de bien des choses construites par l’homme. Il prophétise des guerres, des famines, des persécutions. Cependant au cœur de ces annonces, Jésus promet un soutien à ceux qui se réclament de son nom. Pas un cheveu de leur tête ne sera perdu, c’est en persévérant à la fidélité à son nom qu’ils sont sauvés.
Dédicace de la Basilique du Latran / Jn 2, 13-22 / Une homélie
Selon saint Jean, c’est le premier pèlerinage de Jésus après son baptême à Pâque. La Pâque c’est l’anniversaire de la rentrée en Terre promise après la traversée du désert avec Moïse pendant quarante ans.
Expérience du chemin
Ce fût un apprentissage pour chacun, avec ses découvertes : la vie en collectivité avec la promiscuité des dortoirs, les repas frugaux parfois à base de nouilles chinoises mal cuites… mais surtout, “la marche”. Ça nous a permis d'en apprendre davantage sur nous même, mais aussi de passer de super moments à chanter ou à discuter de tout et n'importe quoi avec les autres, se faire de nouveaux amis, même si la marche était rude.
Entre l'entrain du petit jour où le pas est léger et les derniers kilomètres dans la peine et l'impatience, la journée du pèlerin s'égrène au fil du paysage et des rencontres. On alterne les traversées de villages avec celles des champs où l'on vit parfois un passage de désert propice aux méditations, aux échanges en petits groupes ou à la cohésion de la troupe soutenue par une enceinte portative. Avec les jeunes, le chemin se vit rarement en silence, bien que certains ont goûté à l'expérience du silence en s'isolant pendant quelques kilomètres ou lors des haltes dans les églises.
Les ampoules et les strappings de genoux étaient au rendez-vous mais aussi les rencontres avec les marcheurs ou les paroissiens soucieux de notre confort et très accueillants, malgré nos connaissances très approximatives de la langue de Cervantes. La fatigue accumulée se transforme bientôt en fierté d'avoir accompli ce bout du Chemin jusqu’à Logroño. Notre foi en ressort fortifiée, nos amitiés renforcées et cette envie d’aller plus loin a pris racine dans nos cœurs.




