Jean 6 51-58 Le pain vivant / l'homélie

 « Comment cet homme là peut-il nous
donner sa chair à manger ? » 


 Qui ne réagirait pas de la sorte en entendant ce que Jésus dit ? Comment ne pas sentir un malaise quand Jésus compare son sang à une boisson ? C'est si vrai que beaucoup de ceux qui le suivent vont se détourner de lui après avoir entendu ce discours. Plus loin, dans l'Evangile de Jean, on lit : "A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en retournèrent et cessèrent de l'accompagner."

Toutes les civilisations, toutes les religions opposent des interdits autour de la nourriture. L'interdit du cannibalisme est le plus répandu. Comment le Christ peut-il alors proposer a ses interlocuteurs qu’ils consomment sa chair ?
Car, avant de consommer la chair d'un être vivant, généralement on le tue. Jésus s'adresse à ses disciples, il parle à ceux qui le suivent et qui l'aiment. Comment peuvent-ils envisager de le tuer ?
Et pourtant, Jésus sera tué. Il sera crucifié. Il sera saigné par une lance qui percera son côté, d'où coulera du sang et de l'eau.
Le discours de Jésus annonce déjà ce que sera sa destinée aux yeux des hommes. Mais Il annonce bien plus. Sa mort n'est pas la fin. Sa mort est un passage qui nous appelle à la vie, à la vie éternelle.

Plus haut dans le texte, Jésus reproche à ceux qui le suivent de n'être là que parce qu'il les a nourris, et il leur propose une nourriture venue du ciel : "Car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-la. »
Les disciples demandent, Jésus donne sa réponse : "Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie."
Le Christ ressuscité se donne tout entier. Le Christ ressuscité est chair et sang. Il est vivant et il est parmi nous. Il vient en nous : "Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui."

Pour avoir la vie éternelle, le Christ nous invite à l'unité. Il nous invite à l'unité autour de son autel à son repas.
Qu'est-ce qui unit plus qu'un repas partage ? Nous le savons tous et nous l'avons tous expérimenté lors du repas de la famille. Le dîner prit tous ensembles parents et enfants autour de la table. Qui n'a pas entendu ces mots résonner dans la maison: "A table !" C’est parfois difficile de se réunir. Chacun à ses occupations. Mais le moment arrive et tous les membres de la famine font un autour de la table. Pour celui ou celle qui a préparé le repas, le sentiment de rassembler est fort. Ceux qui se réunissent autour de la table, éprouvent le sentiment de partage. Là, la parole peut se libérer. Les membres de la famille mangent les mêmes aliments. C'est là un moment de communion.

Et les grands repas de famille pour les mariages, les baptêmes ou les premières communions ne sont-ils pas de vraies occasions de faire l'unité de la famille au sens large. Les générations se retrouvent. Les cousins se réjouissent de se retrouver et de partager un moment ensemble. Qui imaginerait fêter un tel moment sans un bon et grand repas.
Qui n'a pas connu ces histoires de retrouvailles qui offrent l'occasion de se pardonner ? Comme cet oncle, avec lequel la famille est fâchée depuis on ne sait plus combien de temps, qui vient renouer pour ce grand repas de famille.

Aujourd'hui, ce que nous vivons pour cette messe est du même ordre. Nous avons reçu un carton d'invitation et nous sommes venus. Même si nous sommes comme cet oncle dont je parlais, nous avons répondu à l'invitation du grand repas de famine.
Nous venons nous réjouir au repas de la famille des frères du Christ. Nous venons manger le même aliment et boire la même boisson.

Le corps et le sang du Christ comme l'écrit Paul fait notre unité. "Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain." Nous ne sommes pas là pour communier à un corps crucifié et à un sang répandu, nous trouvons notre joie dans le corps et le sang qui nous offrent la vie éternelle.

Le Christ nous appelle et nous rassemble dans son action de grâce pour le repas de fête, la nappe est tendue sur l'autel, dans un instant le pain et le vin seront chair et sang. Nous sommes loin de l'horreur du cannibalisme évoqué plus haut et pourtant il a bien fallu que Jésus soit crucifié, soit mort et soit enseveli pour que nous fêtions sa venue parmi nous, entre nous et en nous.

Dans les grands repas de famille que j’évoquais, il y a l'oncle qui vient. Mais, il y a aussi ce lointain cousin qui refuse toujours de venir. Ne l’oublions pas. Notre tache n'est pas seulement de nous régaler du repas, elle est aussi de continuer à l'inviter à répondre à l'appel du Seigneur. Le corps du Christ ne demande que la réunion de tous ses membres. Le repas de fête n'est pas une fin en soi mais un départ pour la mission, il y en a tant qui ont faim de la vie éternelle.
Le voici, le pain des anges,
il est le pain de l'homme en route,
Le vrai pain des enfants de Dieu,
qu'on ne peut jeter aux chiens...
Amen

Dominique Bourgoin, diacre.


Un parcours diocésain que nous vivons en paroisse

 « La joie de croire et de vivre dans le Christ » nous a mis sur un chemin commun depuis le 29 septembre 2009.
Avec la lecture des Actes de apôtres, nous avons contemplé l’Esprit à l’œuvre dans les premières communautés chrétiennes et nous avons recueilli les fruits de ce même travail aujourd’hui dans nos communautés.
Grâce à Diaconia 2013 nous avons poursuivis la recherche et la mise en œuvre d’une solidarité plus concrète et plus centrale pour notre vie chrétienne.

Des chantiers ont été ouverts ensuite.
La paroisse a vu naître le chantier « Solidarité » en lien avec le chantier « Ecologie » et le chantier « Bio-éthique ». Le chantier Solidarité permet aux acteurs historiques (A nous Tous, Entraide Bordeaux-Sud, Equipes Saint Vincent, Secours Catholique) de travailler ensemble, de se parler.
Tous ceux qui œuvrent à leur mesure autour d’eux y trouvent aussi un appui dans la paroisse.
Fin avril, un repas intitulé « Le goût de l’autre » a permis à certains d’entre nous de partager un repas aux saveurs et aux couleurs variées (Cf les photos sur le blog de la paroisse). C’était une manière de s’ouvrir aux autres : ceux qui sont accueillis par les divers associations, ceux qui sont en lien avec nous dans les quartiers et dans d’autres organisations.

Sur la paroisse encore, le chantier « Education et Famille » est encore naissant. Il avance au rythme du synode romain sur la famille mais aussi au rythme des échanges avec les parents des enfants du catéchisme et des jeunes de l’aumônerie des collèges et, en prévision, avec l’atelier mariage.
Il faut rappeler ici l’importance de la parole partagée et de la liturgie, là où le Seigneur donne sa vie et partage son esprit. C’est là que se passe fondamentalement l’œuvre du Seigneur qui nous touche et nous donne cette force : elle permet de vivre ce tremplin pour la mission. Et enfin, la parole partagée se présente sous une expression nouvelle dans les échanges vécus par les chrétiens au sein des mouvements d’action catholique comme l’A.C.I. Ce partage nourrit et éclaire la présence des laïcs dans le monde, comme le demande le pape François.

Au terme de ces années, en nous rassemblant le lundi 9 juin 2014, nous avons célébré joyeusement le Christ qui renouvelle en nos cœurs et dans nos communautés l’appel à porter la Bonne Nouvelle à tous nos contemporains. Une charte de l’évangélisation, fruit de toute cette recherche, a été proclamée et ouvre le temps qui vient à la  Mission.

Notre pape François, dans sa première exhortation, appelle toute l’Eglise à sortir pour proclamer la joie de l’Evangile. 

Ecoutezn regardez, il vient / Pentecôte / l'homélie

Nous venons d’entendre deux récits, différents, de la venue de l’Esprit. C’est qu’il y a deux versants, inséparables, de cet événement et il est bon pour nous d’essayer de les tenir ensemble.

Le récit des Actes des apôtres commence par un grand bruit dans la maison, puis ce sont des langues de feu sur chacun, et enfin, dehors, cela devient une voix qui attire une foule.

Dans la maison, il y avait des peurs et une attente, une crise profonde. Les conversations tournaient là-dessus. Le grand bruit stoppe net ce qu’ils pouvaient se dire. Il remplit la maison.

Les langues de feu, nous ne savons pas ce que c’est. C’est bien du langage mais comme du feu. Les disciples d’Emmaüs nous indiquent la voie : leur cœur était brulant quand Jésus leur parlait. Cette parole de feu se pose sur chacun de ceux qui sont dans la maison, sur leurs propres craintes, leurs propres attentes, leurs propres désirs. Cela vient d’ailleurs, cela envahit leur chair. Ils brulent ; ils parlent autrement.

Dehors la foule entend aussi. Mais ce n’est plus un bruit ; dans le texte grec des évangiles, il est écrit que c’est une voix. Pas un discours, pas un message, mais la présence de quelqu’un qui leur parle. Une voix. Et cette voix les atteint à un endroit précis, dans leur langue maternelle.

Pas un d’entre nous ici n’ignore ce dont il s’agit. C’est là où se maintient, oublié, déformé mais ineffaçable, la voix de notre mère, puis celle notre père et de nos frères et sœurs. Ces voix ont apaisé nos premiers cris, répondu à nos premières demandes ; de nourriture, mais aussi de présence ; elles nous ont sortis de nos premières angoisses, quand nous nous sommes trouvés perdus et affolés à cause de tout ce qui se passait d’insolite et d’inattendu dans notre corps et autour de nous. Au-dessus de ses voix, sur les eaux de notre naissance, le souffle de Dieu planait, comme un aigle qui couve ses petits, les protège, les nourrit, les éveille. C’est le style de Dieu : il manifeste sa présence à travers des médiations ; sa Parole passe à travers des femmes, des hommes, des événements ; par eux, ils s’approchent de nous ; ils deviennent les « prochains » que Dieu nous donne. Ils sont sa Voix.

Le jour de la Pentecôte, c’est cette voix, sortie de la maison où les apôtres et leurs compagnons se sont mis à parler autrement, que la foule a entendue. Elle s’est levée au plus profond de leur chair ; elle est sortie de l’oubli où elle était enfouie. Elle a réveillé la présence de Dieu, la mémoire de ses merveilles. Elle a fait une percée à travers tout ce que nous avons construit depuis ; elle s’est mise à réveiller le flot puissant de l’action du Père, du Fils et de l’Esprit. Elle a fait déborder la source dont parlent tous les récits de la Bible, tous les témoignages des croyants, tous les indices épars dans notre propre vie.

A ce moment, les apôtres ne sont pas encore sortis de la maison ; ils ne sont pas encore allés vers la foule ; ils n’ont pas encore fait de déclarations. C’est en eux que l’Esprit a fait lever cette voix ; c’est de leur chair qu’elle sort. Ainsi vient la Parole de Dieu parmi les hommes : elle s’incarne d’abord, elle rayonne ensuite.

Ecoutons maintenant le récit de l’évangile de Jean. C’était après la mort de Jésus. Il vient dans la cachette où s’étaient réfugié les apôtres, et leur dit : « la paix soit avec vous ». Puis il leur montre ses mains et son côté.

La paix, ils en ont grand besoin, à cause de leur peur du dehors. Or ce que Jésus leur montre est son corps meurtri, ce que son corps a subi, souffert, pâtit de la main des hommes. Et c’est ce corps qui leur donne la paix. Parce que ce corps du Fils de Dieu rayonne une énergie unique, celle qui s’est manifestée tout au long de son parcours parmi nous : Jésus a été livré aux mains des hommes et rien n’a entamé le souffle d’amour qui l’unit à son Père.

Dans le monde tout est possible : vivre libre, croire en une croissance infinie, mais aussi mourir sans amour. Dans le royaume de Dieu, les hommes dépendent totalement des liens d’amour avec Dieu et entre eux. Leur unique liberté est de dire oui ou non à l’entrée dans ce royaume. Leur véritable esclavage est la terreur que la mort fait peser sur eux ; l’angoisse de ce qui passe, d’être oublié, perdu.

Jésus-Christ a pris sur lui le poids de cette souffrance humaine et par la puissance du torrent d’amour qui coule entre lui et son Père, et qui irrigue l’amour qu’il porte à tous les hommes, il enlève ce poids. Il a donné sa vie pour ceux qu’il aime. Il est mort sans jamais cessé d’aimer. Et il s’est levé d’entre les morts selon la puissance de cette vie divine.

C’est ce souffle saint qu’il donne maintenant à ses disciples, pour qu’ils en deviennent les témoins. Non pas les adeptes d’un nouveau programme qui nous permettraient de construire un monde plus juste et plus humain, de le construire ensemble mais sans Lui. Mais des témoins qui ont reçu ce souffle saint et qui se mettent à vivre et à parler autrement : ils voient et ils entendent l’œuvre de Dieu ; ils voient et entendent ce qui tremblent et se cherchent chez les autres, leur demande, leur souffrance, leur soif.

Nous parlons souvent d’effort à faire, de devoir, c’est juste. Mais le Christ nous invite d’abord à avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Lorsque, chez nous, le temps passé en présence du Christ s’est évaporé, lorsqu’il n’y a plus de place pour visiter ceux que Jésus appelle les petits, les pécheurs, c’est que nous sommes devenus aveugles et sourds à la vie que Dieu nous a donné, à ce bien inestimable qui est l’héritage de ses fils. Lorsque, à l’inverse, s’installe chez nous, sans trop savoir comment, le goût de la rencontre du Seigneur et des autres, c’est que l’Esprit fait du bon travail en nous. La souffrance et la peur sont toujours là, mais elles ont perdu le pouvoir de nous paralyser. La joie passe toujours de temps en temps, mais ce n’est plus seulement un contentement, c’est une présence, une force, capable de ralentir notre course à la jouissance. Le travail quotidien est toujours là, mais la louange prend le pas sur la critique, la tristesse. L’Esprit saint est en train de faire de nous des témoins. C’est notre entourage qui s’en rend compte.

Ecoutez, regardez, il vient.
Jean-Pierre Duplantier

Vigiles de Pentecôte / l'homélie

Nous voici comme le petit poucet : retrouvant une à une quelques pierres qui parlent sur notre chemin de retour vers la maison de notre Père qui est aux cieux. Nous voici vigilants à ce qui vient.

Dès le commencement, l’Esprit plane sur les eaux de la naissance des fils de Dieu. Le souffle de Dieu plane sur les eaux, comme un aigle qui couve ses petits. Sa présence, ses gestes et son souffle pénètre la chair des fils d’homme. Ils vivront à jamais de cet amour premier.

Lorsque les petits grandissent, il leur vient l’envie et le plaisir de voler de leurs propres ailes. Et c’est beau. Puis, dès qu’ils mettent des mots sur les choses, entre eux ils se parlent des choses, ils jouent avec les choses, ils briquètent des briques avec la terre qu’ils ont sous la main, et construisent des cabanes, des ponts sur les rivières, puis des villes. Ils découvrent qu’ils ont la technique dans le sang. Cela aussi, c’est beau.

Mais un jour ils décident de bâtir une tour dont le sommet soit dans le ciel. Ils ne parlent alors que d’une seule chose : se faire un nom sur toute la terre. Rien ne les empêchera désormais de faire tout ce qu’ils décident. C’est à ce moment-là qu’ils découvrent que d’autres mots habitaient leurs langues à leur insu. Ces mots ne parlaient plus seulement des choses, mais de ce qui se passaient entre eux, dans leur tête, dans leur cœur : des mots pour la joie, mais aussi des mots pour la jalousie ; des mots pour le travail, et des mots pour la violence. Au bout de ces mots, ont poussé des histoires d’amour mais aussi des querelles. La peur, puis la haine, le meurtre et la vengeance ont proliférés sur leur terre.

C’est là que la voix du début et la lumière d’en-haut sont revenues. Ce n’était pas un langage où les mots décident de presque tout, mais une langue comme du feu. La langue qui vous fait le cœur brulant, à cause d’une présence, où perce l’amour du début. Cette voix n’a jamais cessé de visiter les fils d’homme.

Un jour, au temps de l’exode, « Le Seigneur dit à Moïse : je vais venir vers toi dans l’épaisseur de la nuée, pour que le peuple qui m’entendra te parler, aie confiance en toi… La montagne du Sinaï devint toute fumante, car le Seigneur y était descendu dans le feu. » Le peuple répondit d’une seule voix : tout ce qu’a dit le Seigneur, nous le ferons. »

Depuis, chaque année, le peuple se souvenait et il chantait : « le Très haut s’est choisi une part parmi les nations. Il a entouré son peuple ; il la éduqué. Comme l’aigle protège sa nichée, il étendait ses ailes sur eux. » (Deut.32)

Malheureusement cela n’a jamais suffi à Israël. Il lui fallait aussi être comme les autres peuples : avoir un chef, avec une armée, une économie plus forte que les autres, une idéologie en avance sur les autres, et surtout la promesse de vivre mieux, d’avoir toujours plus de confort, de loisir, de biens à posséder, de sécurité contre les prédateurs, les maladies et les changements climatiques. La croissance est devenu leur dieu : la force de leur corps, la croissance de leur commerce, la croissance de leur organisation sociale. Pour faire un homme à l’image de Dieu, mon Dieu que c’est long ! Pour que des liens solides se tissent avec Dieu, avec sa présence, sa Parole, ses actes, le chemin est chaotique. Il y a de belles rencontres et de terribles ruptures, et toujours la mort en travers de la naissance des fils de Dieu.

C’est précisément là, sur le terrain de la mort, notre ultime adversaire, que la promesse de Dieu a révélé toute sa force : « la main du Seigneur se posa sur moi, raconte Ezéchiel. Son esprit m’emporta. J’étais au milieu d’une vallée pleine d’ossements. Alors le Seigneur me commanda de prononcer sur eux ce que Dieu avait à leur dire : « je vais faire entrer en vous l’Esprit et vous vivrez… Quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, vous verrez que je suis le Seigneur. »

Ce jour-là : « je répandrai mon esprit sur toute créature, vos fils et vos filles deviendront prophètes, vos anciens auront des songes, et vos jeunes gens des visions. Même sur vos serviteurs et les étrangers qui habitent chez vous, je répandrai mon esprit. »

Tel est l’immense récit de ce que Dieu fait de nous tous depuis le commencement : des fils qui portent sa ressemblance. Or aujourd’hui, sachez-le, ce récit franchit un seuil. Du nouveau est survenu chez nous. Jésus, le fils bien aimé, a pris sur lui toute cette aventure : il a aimé la terre, aimé les hommes, il a souffert de la main des hommes, il a affronté la mort comme nous, mais rien n’a entamé le souffle de l’amour entre son Père et lui, et sa chair a vaincu la mort. Il est celui qui vient au bout de l’immense récit de l’aventure humaine.

« La création toute entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement. Elle n’est pas la seule. Nous aussi, qui possèdons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l’adoption, la délivrance pour notre corps. » Mais Jésus se tient debout au milieu de nous. Il s’est levé d’entre les morts. Et il dit à haute voix, au plus intime de ce qui a été semé chez nous dès l’origine, quelque soit l’état de notre chemin, au creux de notre attente, de notre désir : «  si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et que boive celui qui croit en moi. Comme l’a dit l’Ecriture : de son sein couleront des fleuves d’eau vive. »

Ensemble confessons notre foi.
Jean-Pierre Duplantier

Textes de la vigile de Pentecôte :
- Gn 1, 1-3;2.4-7 : Le souffle planait sur les eaux
- Gn 11, 1-9 : La tour de Babel
- Ps 32
- Ex 19, 3-20 : La révélation au Sinaï
- Cantique de Daniel
- Ez 37, 1-14 : Les ossements desséchés
- Ps 106 
- Jl 3, 1-5 : L'effusion de l'Esprit
- Ps 103  
- Rm 8, 22-27
- Jn 7, 37-39