Le monde espère une Bonne Nouvelle


Il y a peu, faisant suite aux craintes qu'ils exprimaient, je demandais aux étudiants de La Paillère, lors d'une soirée aumônerie, si leur engagement chrétien ne suscitait pas une curiosité mêlée d'une certaine admiration ? Après réflexion, ils convenaient que les questions que certains de leurs camarades leur posaient étaient teintées d'admiration voire d'envie.
Ce sentiment, je le connais dans ce que je vis sur mon lieu de travail. Je l'ai particulièrement relevé à l'approche de mon ordination. De la joie s'est exprimée quand cela s'est su que bientôt l'évêque m'imposerait les mains pour m'ordonner diacre. J'ai ressenti la même joie à mon travail que celle qui a traversé la paroisse et pourtant la direction informatique qui m'emploie n'est pas un lieu d'expression de la foi.

Quand le ciel rejoint la terre, il y a de la joie. C'est inexplicable aux yeux du monde et c'est naturel quand on sait que tout homme est créé à l'image de Dieu. Quand le Seigneur passe, le corps de tous les êtres humains vibre à l'unisson de sa présence.
C'est pour cela que le 23 novembre, Monseigneur Ricard rassemble toutes les EAP de son diocèse pour partager sur la nouvelle Évangélisation, sur tout ce qui se fait dans ce domaine dans les différents secteurs.

Le monde espère une Bonne Nouvelle. N'ayons pas peur de dire que ce qui interroge les femmes et les hommes que nous rencontrons est en eux. Ne craignons pas de dire que Dieu est un Père qui les cherche. N'ayons pas peur de nous risquer à la périphérie, Le Christ y est déjà, il nous précède en Galilée et il nous demande d'être les témoins de sa présence dans toutes nos rencontres. Dans nos rencontres les plus inattendues, dans nos rencontres les plus éloignées du centre.
Il ne s'agit pas de développer une catéchèse, ni d'expliquer la foi, le temps viendra. Il s'agit juste d'être là et de se réjouir de la présence du Seigneur.

Et comme le développe le cardinal Ricard, mettons un pied dans l'entrebâillement de la porte. Laissons la porte de l'Église ouverte pour qu'on y entre et pour que nous sortions pour l'aventure de l'annonce de la Bonne Nouvelle.

Dominique, diacre.

Luc 21 / homélie

A cause de mon Nom
A cause de mon nom, à cause du nom de Jésus Christ. Quel est le mystère de ce Nom ? Que nous révèle ce Nom ?
Depuis quand portons-nous ce Nom ? Ce Nom nous a été donné par le Seigneur lui-même le jour de notre baptême, le jour où nous avons revêtu le Christ. Le jour où le Seigneur a fait de nous tous, un prêtre, un prophète et un roi. Le jour où Dieu s'est penché sur nous et nous a fait frère de son Christ. Le jour de cette adoption où il a murmuré à notre chair : "tu es mon fils bien-aimé."
De ce jour, le Nom de Christ est inscrit au plus profond de nous. Cette inscription a trouvé sa place à l'endroit qui lui était destinée dès la création. Et pour les baptisés rien n'est plus comme avant. Ils ne sont plus fils du monde mais fils de la lumière.
Quand portons-nous son Nom ? Le portons-nous à chaque instant ? Certes oui, nous ne pouvons effacer cette inscription gravée dans notre chair. Mais nous savons bien que nous agissons parfois en ignorant notre baptême, en le niant.
Nous salissons ce Nom quand nous en faisons un étendard pour imposer nos propres convictions politiques, sociétales. Nous salissons ce Nom quand chez nous dominent nos idées, notre volonté, en ignorant ce qui se vit au nom du Christ dans le regard de ceux que nous rencontrons. Et surtout chez ceux qui ne partagent pas nos opinions.
C'est ce dont Jésus nous prévient quand il dit: " Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : 'C'est moi "
Il s'agit là bien d'agir à cause de son nom et non sous son nom. Ils n'agissent pas au nom de Jésus ceux qui insultent Christiane Taubira ! Et pourtant, les mouvements, comme le printemps Français, disent agir selon leur foi, au nom du Christ. Ils n'agissent pas au nom de Jésus, ils s'emparent du Nom de Jésus, ils brandissent le nom du Christ comme un étendard. C'est comme s'ils prétendaient que le Christ leur appartenait. Comme s'ils avaient convaincu le Seigneur de la justesse de leurs opinions. Mais le Christ n'appartient à aucun camp. Il inscrit en nous le signe de sa présence pour nous rassembler et non pas pour nous diviser.
Ce que les hommes construisent en leurs noms ne durera pas, il ne restera pas pierres sur pierres, tout sera détruit. Et même les constructions que les hommes réalisent au nom du Christ disparaîtrons, il ne restera que le l'essentiel, le Nom du Seigneur qui est de toute éternité.
Au risque de vous choquer, un jour, cette église que nous aimons tant, disparaîtra. De cette église dans laquelle Le Christ nous invite tous les dimanches, il ne restera que nos prières qui imprègnent le lieu. Il ne subsistera mystérieusement que le nom de Jésus.
Ce que nous vivons là est plus important et plus durable que ce qui nous abrite.
D'autres espaces permettent au Nom du Seigneur de s'exprimer. Dans notre relation avec notre frère le plus petit, le Nom du Seigneur grandit. Le Secours catholique fait partie de ces lieux.

Les membres de l'équipe du Secours Catholique de Gradignan me font l'honneur de m'accueillir parmi eux, me donnant la possibilité d'accomplir mon ministère de diacre auprès de ceux vers qui je suis envoyé.
Lors de la première réunion à laquelle j'assistais, j'ai été frappé par l'histoire de cette jeune personne qui n'a pas de quoi financer son billet de train pour aller signer son contrat de travail. Le peu qu'elle avait, elle l'a dépensé pour se loger sur Paris. Elle l'a dépensé pour acheter les vêtements nécessaires à son activité. Les services sociaux lui refusent l'aide dont elle a besoin car la règle veut qu'on aide une personne dans sa démarche de retour à l'emploi, uniquement si un contrat de travail est signé.
Alors, comment les travailleurs sociaux résolvent-ils le dilemme ? Ils trouvent la solution en envoyant, cette personne trouver de l'aide auprès du Secours Catholique. Car en ce lieu, où est inscrit le Nom de Dieu, il n'y a plus les mêmes constructions, il n'y a pas la même organisation. Ce lieu est structuré pour accueillir, écouter, entrer en relation, en dialogue.
Les services sociaux sont une bonne chose et nous pouvons être fiers du travail qu'ils font chaque jour. Et les règles sont nécessaires pour que les aides soient équitables et pour éviter les dérives. Mais au-delà de ces règles, il y a un nécessaire besoin que la dimension de la relation humaine trouve sa place, et que s'exprime le Nom du Seigneur.
Chers frères et sœur, dans un instant, nous allons nous rassembler autour de l'autel pour célébrer l'Eucharistie au Nom du Seigneur. Mettons-nous bien dans cette dynamique que c'est bien le Seigneur qui nous rassemble en son Nom. Que c'est bien lui qui vient nous rejoindre pour nous inviter à communier à son Corps et à son Sang. Que c'est lui le Christ qui fait vivre en nous son nom, signe de sa présence parmi nous jusqu'à la fin des temps.
Acclamez le Seigneur, car il vient
pour gouverner la terre,
pour gouverner le monde avec justice,
et les peuples avec droiture !
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.
33°dimanche du Temps Ordinaire. Année C
Ml 3, 19-20a ; Ps 97 ; 2 Th 3, 7-12 ; Lc 21, 5 - 19