L'équipe Saint Vincent

Ce mouvement d’Eglise existe depuis 1617. Un dimanche d’août, Vincent de Paul lance un appel aux fidèles de sa paroisse à Chatillon les Dombes, pour aller secourir une famille malade, dans la misère.
De nombreuses femmes répondent à son appel. Il est émerveillé par toutes ces bonnes volontés, et très rapidement il éprouve le besoin de les organiser en équipes. Le 8 décembre 1617, l'institution de la première Charité est née.
A Gradignan, l’équipe Saint Vincent composée d'une vingtaine de personnes, œuvre autour de deux pôles en direction de familles démunies :
La distribution de denrées alimentaires fraîches, congelées ou en conserves, le mardi après midi.
La vente à prix très modiques de vêtements récupérés en bon état, ceci autour d’un soutien humain des bénéficiaires vivant des situations de précarité, de conflits familiaux et/ou de misère humaine.
Nombre de ces personnes bénéficiaires sont des croyantes, espérant de leur Dieu une aide pour mieux vivre. Notre engagement caritatif nous emmène sur leur chemin de vie difficile, balisé souvent par de multiples souffrances ; notre foi en Christ nous invite à Le reconnaître en elles, souffrant encore aujourd’hui, et nous interpellant pour participer à la construction d’une société plus juste, mais aussi du Royaume de Dieu.
L’activité « vestiaire » hebdomadaire et deux « braderies » par an, permettent de financer en partie le coût de l’organisation de la distribution alimentaire.

Vous pouvez déposer vos dons (vêtements chaussures, jouets etc…) le lundi de 14h à 17h… Vous pouvez également offrir de votre temps en rejoignant l’équipe de bénévoles, ou  effectuer un don financier…  Nous avons besoin de tout cela ! Comme St Vincent de Paul, soyons émerveillés par toutes les bonnes volontés actuelles.

Contact :
Tel : 05.56.89.26.10. (Lundi et mardi après midi)

Présentation de La VISITATION 2



Faisons route ensemble 
pour que vive l’espérance 
par la correspondance et « La Roulante », 
périodique diffusé dans les lieux de détention. 
(France et outremer)
Créée à Gradignan, en Gironde, fin 2008 pour assurer la continuité de l’œuvre lancée par le Père Jacques Declercq.
OBJECTIFS :
* Assurer le soutien moral des détenus par le lien de la correspondance.
* Réaliser et publier «LA ROULANTE», périodique diffusé dans tous les centres pénitentiaires de France et dont les textes sont exclusivement rédigés par des personnes en détention. (n° 29 complet en PDF dans le menu "Dossiers" à droite)
* Soutenir les familles en situation difficile suite à l’incarcération d’un proche.
* En accord avec le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de la Maison d’Arrêt de Gradignan, assistance aux détenus sans famille ni amis et récemment incarcérés dans cet établissement.
L’Association (loi de 1901) est animée par un Conseil d’Administration de 7 membres.
Elle comprend :
100 correspondants, plus de 400 détenus une centaine d'amis dont : 
- des équipes d’aumôneries catholiques en milieu carcéral,
- des laïcs,
- des prêtres,
- des religieuses.
Membres actifs de l’Association et correspondants sont bénévoles.
LA ROULANTE : QUELQUES EXTRAITS DE COURRIER
Seul entre quatre murs, il y a toujours une lueur qui brille, un coeur qui bat, un espoir. Un sourire qui passe peut faire beaucoup, si l’on croit en la lumière de la vie, au courage, même dans la maladie.  (Patrick/Montmédy)
Je n’avais jamais fait de prison, et par la rencontre avec d’autres, je m’aperçois de la souffrance des gens sans espoir d’un petit courrier, qui se laissent tomber au fond du trou. Je m‘aperçois, en regardant les autres, du plaisir de recevoir une lettre, une petite carte, je vois l’éclat dans les yeux et les têtes qui se relèvent. Maintenant, je ne verrai plus jamais les choses comme avant ... l’Ecriture est un remède sain et lucratif. (Alain, Salon-de-Provence)
Votre œuvre est magnifique, et ce lien pendant de longues années a été un partage avec mes frères tolards. Encore une fois merci à vous tous de permettre aux détenus de parfois vider leurs cœurs par un message, un poème, une phrase qui veut dire tant de choses. (Freddy/Bédenac)
Je suis là, coupé du monde. Je tourne en rond. Je doute, je recherche les ficelles de la vie. Je me remets en question pour avoir une nouvelle ligne d’horizon. (Jean-Yves Caen)
Liberté, je n’ai pas su te garder, je t’avais entre mes mains. La nuit, derrière les barreaux, je te regarde. Liberté, toi que j’aime tant, Pourquoi n’ai je pas su te garder ? (Patrick Mont-de­Marsan)

LA ROULANTE :  PÉRIODIQUE BIMESTRIEL TIRE A 1000 EXEMPLAIRES

un espace de liberté permettant à la personne incarcérée de s’exprimer par des écrits (poèmes, réflexions, prières) ou dessins. La Roulante est aussi un lieu de partage de souffrance, d’espérance et de petits bonheurs exprimés simplement et sans crainte de jugement.
un bulletin diffusé dans toute la France dans le monde carcéral, mais aussi dans la société civile.
* la vie carcérale méconnue et marginalisée trouve par ce journal un moyen de faire connaître sa réalité et espère sensibiliser l’opinion publique sur les difficultés du cheminement de la personne sanctionnée vers une reconstruction positive en vue de la sortie.

n° 60 complet en PDF dans le menu "Dossiers" à droite

POUR CORRESPONDRE AVEC UN DÉTENU :

Pour prendre contact avec un correspondant depuis un lieu de détention, adressez votre demande au siège de l’association :
La Visitation 2

6 rue de Rochefort


33170 GRADIGNAN


lavisitation2@orange.fr


POUR FAIRE UN DON : 
Association à but non lucratif reconnue d’intérêt général, vivant grâce aux cotisations de ses membres actifs, correspondants et amis, et de dons.
Cotisation annuelle 20 euros et dons par chèques ou virements :
La Banque Postale: 1599741 T Bordeaux
(Déduction fiscale possible)
Gratuité pour les personnes en détention

Luc 14 / Homélie

Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ?
Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?
Le rêve de l'homme : percer le mystère de Dieu. A la fois désir de puissance et d'intimité avec le Créateur.
Mais un rêve qui ne se réalise pas, l'homme n'est rien, sa pensée est mesquine et chancelante. Une pensée qui naît et s'épanouit dans un corps mortel promis à la poussière et pourtant ce grand mystère est à portée de main.
Mais qu'elle est donc cette Sagesse ?
L'Évangile d'aujourd'hui est bien mystérieux lui aussi. Dans un premier temps, Jésus nous demande de le préférer à toutes les relations qui font de nous ce que nous sommes, parents, épouses, enfants. Puis, viennent ces histoires de la construction d'une tour et d'un roi qui s'engage dans une guerre de conquête.
Tout d'abord, Jésus semble remettre en cause les liens du sang et les liens d'alliance. Des liens qu'il nous demande de faire passer après lui. C'est comme si à partir du moment où l'on prend sa suite les liens qu'il énumère sont seconds. Le premier lien à entretenir c'est celui qui nous attache à Lui. Il nous annonce un nouveau lien qui s'entretient entre le maître et le disciple, un lien qu'il faut préférer même si ce lien ne nous délivre pas des difficultés de la vie et du passage par la mort. Une certaine sagesse que nous dévoile Jésus, si vous vous me suivez, ne me suivez pas à moitié. Mais sachez que rien ne vous sera épargné.
Ensuite, les deux mini paraboles sont certes plus compréhensibles mais à première vue sans rapport avec ce qui précède. Elles correspondent à des situations actuelles même avec le décalage temporel. Elles parlent de nos projets, établir un budget, évaluer les risques d'une action périlleuse.
Voilà qui relève de la compétence des humains. Cet homme est bien stupide. Il commence sa construction sans avoir planifié un minimum son projet. Compter, évaluer, planifier, il s'agit bien là de compétence dont nous sommes équipées et que le monde nous enseigne. Alors qui, d'entre nous, agirait comme cet homme ? Et quand bien même, que risque cet homme ? Il risque qu'on se moque de lui. Avouez, que ce n'est pas si grave. Là encore, Jésus ne nous enseigne-t-il pas une sagesse ? Ne nous dit-il pas la solution est proche ?
La seconde parabole. Le désir de puissance, le désir de conquête. Ce roi s'engage dans une guerre perdue d'avance. Les forces en présence sont beaucoup trop déséquilibrées. Ce roi n'agirait-il pas comme quelqu'un qui s'engage dans une action dont il fait son combat sans mesurer toute l'étendue de l'impact ? Après tout, son engagement correspond peut-être à un besoin légitime. Il est peut-être justifié par des convictions tout-à-fait honorables. Mais il semble n’évaluer la situation qu’à travers sa propre vision, ses propres intérêts.
Ce qui se passe en Syrie est révélateur. Après avoir appris l'utilisation d'armes chimiques et biologiques, Une partie des grandes puissances étaient prêtes, il y a quelques jours à réunir leurs armées pour punir le gouvernement Syrien tandis que l'autre partie s'y refuse. Chacun adoptant une attitude en fonction de ses intérêts.
Puis cette semaine dans la douceur, un homme nous appelle à nous asseoir pour prier en faveur de la Syrie pour que se taisent les armes, Cet homme c'est François, le pape. Une prière pour que soit pris un chemin vers la paix au-delà des intérêts particuliers.
Ainsi, Jésus, dans les petites paraboles et l’attachement qu’il nous demande, nous invite à plus de sagesse. C'est comme s'il nous demandait de laisser venir la Sagesse. Une Sagesse tout simple. S'asseoir, compter, s'attacher à lui et voir le monde selon la volonté du Père.
Jésus nous engage à vivre à travers son regard. Il nous demande de porter un jugement sur le monde et nos projets avec ses yeux, au tamis de la volonté de son Père. Et cela concerne même nos relations les plus proches, celles que nous entretenons avec nos parents, avec nos enfants et avec nos épouses.
Le Christ nous enseignerait-il une sagesse ?
Non, il ne nous enseigne pas une sagesse. Le Christ nous révèle qu'IL EST LA SAGESSE, il est la Sagesse de Dieu annoncée dans le premier testament. Cette Sagesse n'est pas un savoir acquis par notre propre raisonnement à partir d'une longue expérience. Elle n'est pas le fruit des relations du monde mais l'enfantement d'une autre vie. La Sagesse c'est le Christ quand, nous lui laissons prendre toute la place qui lui revient en nous. La Sagesse c'est le chemin que nous prenons à la suite du Christ quand nous nous dépouillons du trop-plein de nous-mêmes. Alors le royaume vient et les volontés du Seigneur se révèlent :
Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l'ouvrage de nos mains. (
Ps 89)
AMEN !
Dominique Bourgoin.
23° dim du TO – Année C

Sg 9,13-18 // Ps 89 // Phm 9b-10. 12-17 // Lc 14, 25-33

Luc 14 / L'homélie

Aujourd'hui, les invités à une noce sont placés selon l'organisation des tables faites à l'avance par les mariés. Ceci n'empêche pas bien des invités d'essayer de se faire voir du jeune couple et d'accrocher leur attention, ou de râler parce qu'ils n'ont pas une place qui leur convient. Quel est donc cet écart entre le geste de ceux qui nous invitent pour nous faire partager leur joie, et la réaction fréquente des invites de chercher dans la fête leur propre satisfaction. Je sais que chacun de nous ou presque pense qu'il n’est pas comme çà, Quoique ! En tous cas, Jésus a sûrement quelque chose à nous dire dans cette parabole.
 
D’où nous vient donc ce goût du premier rang ? Je vais peut-être vous étonner, mais cela est en nous depuis la création de l'homme par Dieu. En effet, Dieu a façonné l'homme, lui a parlé et l'a mis dans les conditions lui permettant d'enter lui-même en dialogue. C'est cet homme tout équipé qu'on appelle Adam. Sa première réaction est de se projeter lui-même dans la femme que Dieu lui présente : elle est l'os de mes as et la chair de ma chair. Il comprend, en le disant, qu'il est fait, lui-même et sa femme, d'un élément du monde - les os - et d'un autre élément - la chair - qui le rend apte au dialogue. Dans la foulée, il nous est raconté que la femme, qui n’est pas encore Eve, et qui a été tirée de l'homme, c'est-à-dire de tout l'équipement que Dieu a mis dans l'homme, est affrontée a un type de dialogue inattendu. Sa chair lui apparaît disponible à deux partenaires : Dieu d'une part, et le serpent d'autre part, un élément du monde des vivants, un animal. Elle désire parler avec son homme et avec Dieu, mais elle n’est pas indifférente au discours du serpent. La chair est ainsi faite : elle dialogue avec tous ceux qui lui parlent. C'est comme si Dieu avait voulu que nous soyons devant un choix entre Lui et le prince de ce monde, et qu'il nous faille décider à perdre une part de nous-même pour nous attacher à lui. Pas de quitter le monde, mais de perdre un trop grand attachement au monde. Vous connaissez la suite : la femme mange de l’arbre, en donne à son mari. Dieu revient alors dans le jardin et ils ont peur et se cachent. Ils ont donc conscience qu'une faille s'est produite dans leur relation avec Dieu. Il m'a trompé, dit la femme. Ils se sont trompes de cible. C'est cela que nous appelons le péché : pas une faute, mais un attrait excessif pour ce qu'on peut saisir et manger. La faute vient quand nous persistons et signons : les choses du monde c'est quand même plus intéressant que le projet de Dieu sur nous : vers une seule chair, vers le corps du Christ. Qui va nous enlever cet excessif attrait pour les choses qui passent ?
 
Ce que nous offre le Christ c'est de desserrer l'étau de la passion de réussir notre propre vie et de nous redonner la soif de la rencontre, celle de Jésus et celle des autres. Comme le dit Paul, « quand nous étions enfants nous étions soumis aux éléments du monde. Quand Dieu envoie son Fils, il nous est donné de devenir fils adoptifs.» L'entant, en effet, est un être blessé. Il n’est plus seul au monde dans le ventre de sa mère. Il est dehors, à la merci de ceux qui l'entourent. Combien d'entre nous portent en secret l’image d'avoir été mal aimé. Combien d'entre nous supportent mal avec le temps les alliances qu'ils ont contractées avec un autre ou des autres, et se disent en eux-mêmes : « l'autre exagère, il ne pense qu'a lui, ou qu'a elle. Il est grand temps que je me défende et vive ma propre vie. »
Et cela n’est pas vrai seulement individuellement. Il en est de même entre les nations. II y a quinze ans, la France avait des relatons diplomatiques et des contrats avec la Lybie et la Syrie. Mais ils ont exagéré. Le temps est venu de défendre nos valeurs et de les punir pour leur comportement et leur arrogance.

Jésus-Christ vient dans cette blessure des enfants. La blessure d'être mal aimé et de compenser en mettant la main sur tout ce qui passe à leur portée. Cela n’en finit pas de ronger les liens qu'ils tissent avec les autres en grandissant. Jésus, lui, aussi est mal aimé par les siens, de Nazareth à Jérusalem. Il est mal vu, mal entendu, puis maltraité et crucifié. Mais il traverse cette version humaine de la mort. Il obéit à son Père, il pleure sur les siens, il les aime jusqu'au bout. Et il nous donne de nous nourrir de sa force d'aimer, de sa chair et de son sang. II fait de nous des fils, pour lesquels l'oeuvre du Père prend le pas sur notre lutte pour vivre, pour exister par nos propres forces.
 
Les pauvres sont parmi nous l'indice que le monde ne s'intéresse qu'aux nantis et privilégie les relations que nous avons avec ceux qui ne peuvent nous renvoyer l’ascenseur, nous apporter des contreparties. Jésus ne juge pas. Il révèle un autre chemin - celui du travail de son Père ; c'est son Père qui décide des places. Dans la Parabole, celui qui invite dit a celui qui est a. la dernière place viens mon ami, et à celui qui s'est mis à la première, « laisse ta place ». C'est la place que Dieu nous donne dans le monde, qui est le réel de notre vie aujourd'hui, pas celle que nous prenons ou que nous souffrons de ne pas avoir.
 
Pour le moment mangeons et buvons la nourriture qu'il nous offre. C'est de Lui que nous tenons la vie qui ne passe pas.

Jean-Pierre DUPLANTIER