Nouvel An 2012

Voici le temps favorable, voici le temps du salut (2Cor 6,1-2)
 
Je propose ce verset de l’écriture pour rassembler les voeux de nouvel an, les bénédictions recommandées par la liturgie, l’échange de la paix pendant la messe et les réflexions que nous pouvons faire à l’aube d’une année nouvelle.
La lumière et la joie de Noël nous aident à accueillir le nouvel an avec foi, espérance.
En nous gardons le souci d’accueillir le projet de Dieu sur notre vie.
Le texte de la liturgie du 1er janvier prévoit de lire la formule de bénédictions prononcée ainsi : « Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, et qu’il se penche vers toi. »
Le dimanche 1er janvier nous faisons mémoire de Marie mère de Dieu et l’Eglise nous invite à prier pour la paix dans le monde. Que le geste de paix échangé entre nous nous apporte la véritable communion dans l’amour du Christ, en vue des jours et des mois à vivre cette année.
Durant les dimanches qui viennent, à l’occasion de la fête de l’épiphanie et du baptême du Seigneur, nous parlerons beaucoup de la manifestation du Seigneur aux hommes comme nous avons beaucoup parlé de sa nativité, de sa venue dans la chair.
Que cette manifestation du Seigneur nous aide à avoir des critères pour lire les signes des temps en vue de reconnaître les pas de Dieu qui vient à notre rencontre, qui vient frapper à notre porte.
Cette venue de Dieu dans nos vies est perceptible à travers le nom d’Emmanuel et de Jésus : Il est Celui qui est appelé Emmanuel, Dieu avec nous ; il est celui qui est appelé Jésus-Christ, Dieu sauve, Christ est Seigneur. C’est à cause de cette présence et de ce don de Dieu que nous pouvons adopter la formule de Paul : voici le temps favorable, voici le temps du salut.
Face à la complexité de l’existence, en lien avec le chemin de croix que chacun doit vivre, accueillons l’année nouvelle comme un temps favorable pour aller à la rencontre du Seigneur dans tous les détails de notre existence, comme un temps où nous le reconnaîtrons comme notre Seigneur et notre Sauveur
Portons les fardeaux les uns des autres, recevons les bénédictions de Dieu, échangeons sa paix entre nous.
 
Bonne et heureuse année 2012 dans la foi et l’espérance
 
                                                                              Jean-Pierre RANGA
                                                                              Curé de Gradignan

Noël

Quelles que soient les difficultés économiques tout autour de nous, Noël est présent dans ses cadeaux, ses bons repas. Notre société a su s’approprier Noël et en faire une fête de famille ; certes c’est bien ainsi, mais qu’est devenue la Bonne Nouvelle ?
Il est vrai : il y a 2.000 ans, la naissance du Christ attendu n’a pas provoqué le déplacement des foules. C’est le recensement ordonné par l’Empereur qui provoqua ce déplacement. Jésus, enfant anonyme, né aux aléas d’un voyage, sans même trouver un lieu décent pour naître, voilà la Bonne Nouvelle ! Qui a pu l’entendre cette nuit là ? Les bergers, simples employés, à l’écart de la ville de Jérusalem, eux l’ont entendu.
Qui peut l’entendre aujourd’hui ? Peut-être celui qui, au milieu de la fête familiale se fait berger pour ouvrir son coeur au-delà d’un cercle chaleureux et qui se laisse saisir par le chant des anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime ».
La Bonne Nouvelle, n’est-ce pas se laisser aimer ? Ainsi, elle peut pénétrer au plus profond des cellules de nos prisons ou de nos habitudes.
Richard Gay
Aumônier de la maison d’arrêt

Dieu continue de venir en nous aujourd'hui. Ecoutons sa parole. Ne fermons pas notre coeur !

L’assemblée chrétienne de Gradignan, et les paroisses voisines, sont invitées cette année à vivre le temps de l’Avent en compagnie de Marie, Joseph et Elisabeth, trois des acteurs majeurs des récits évangéliques de la naissance de Jésus.
Et comme il s’agit de la venue du Seigneur dans notre chair, nous poursuivrons ce temps de l’attente jusqu’à la célébration des premières communions….
 
Le récit de l’annonciation et de la visitation souligne deux aspects parmi d’autres de ce qui est    arrivé à ces deux femmes.
Le premier, c’est la dimension politique qui habite les paroles de l’ange et de Marie: « Jésus occupera le trône de David et son règne n’aura pas de fin », dit l’ange Gabriel. «  Le Seigneur est intervenu de toute la force de son bras ; il a dispersé les hommes orgueilleux ; jeté les puissants à bas de leurs trônes ; il a élevé les humbles ; il comble les affamés et renvoie les riches les mains vides. « C’est la promesse faite à nos pères », précise Marie lors de sa visite à Elisabeth. C’est l’organisation même de la société, la nature des liens qui commandent la vie des hommes, qui va être touchée par la naissance de ces enfants.
Le second aspect, c’est que l’expérience de ces deux femmes est physique. Spirituelle sans doute, mais physique d’abord. C’est la visite et la salutation de l’ange qui bouleverse Marie. Cà ne lui vient pas de l’intérieur d’elle-même, çà s’impose du dehors. Il en est de même avec Elisabeth : c’est la visite de Marie qui fait trembler son enfant en elle. C’est normal qu’une femme enceinte sente son enfant bouger dans son ventre. Mais qu’elle reconnaisse en Marie la mère du Seigneur et l’émergence d’un rapport physique entre ces deux enfants, cela lui est donné, et elle ne confond pas le tressaillement de son enfant à cause de Jésus et les mouvements de ses membres qui signale sa vie, la sienne et pas celle d’un autre.
 
        Au début de chaque journée, les moines, les sœurs, les prêtres et de nombreux autres chrétiens commencent leur prière par le psaume 95.  Cette prière commence par le chant de louange que suscite en nous la beauté de la création, et la puissance avec laquelle Dieu nous a fait sortir d’Egypte et de toutes les situations d’esclavage, que la sortie d’Egypte représente. Et puis soudain, le psaume s’arrête et nous fait face : « aujourd’hui, allez-vous écouter sa Parole ? Ne fermez pas votre cœur comme au désert, où vos pères m’ont tenté et provoqué. Et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
Car nous pouvons avoir les mots pour nous raconter la création et l’élection de Dieu, nous pouvons faire les rites aussi, et ne rien entendre de ce que Dieu dit et fait aujourd’hui… à travers ce qui vient à nous par la chair de ceux qui ont faim et soif, celles des adolescents déstabilisés par le déferlement du culte de la jouissance et des images de héros violents sans foi ni loi, à travers la chair meurtrie des chômeurs, des étrangers, des malades et des prisonniers.
Jésus-Christ vient révéler les critères de l’amour que le Père a pour nous et son propos de nous rassembler en son fils : en lui, la Parole de Dieu se fait chair ! Nous le vivons à Noël, nous le vivons lorsque nous recevons le corps et le sang du Christ. Ne fermons pas notre cœur, aujourd’hui.

Un mot sur la chorale 2011

Dans un texte rédigé par les évêques de France, on peut lire : « La voix de l'Église est la voix du corps du Christ qui, au long des âges et sous toutes les latitudes continue d'adresser au Père la prière filiale. Parce que la voix de l'assemblée chrétienne incarne la voix du Christ, elle est une réalité sainte qu'il faut vénérer comme telle. »
Le Concile quant à lui, tient en haute estime les acteurs du chant. « les lecteurs, les commentateurs et ceux qui appartiennent à la Chorale s'acquittent d'un véritable ministère liturgique » et il faut bien entendre « ministère » comme « service ».
 
Chanter dans le petit groupe de chanteurs lors des célébrations est donc un important et beau service. On n'y vient pas pour faire joli, ni pour se faire plaisir, ni pour remplir les silences, mais pour aider l'assemblée à exercer ses prérogatives baptismales de louange et de supplication. La seule voix qui compte, c'est celle de l'assemblée.
 
La chorale ne doit donc pas être un petit groupe clos, de spécialistes, qui s'écouterait chanter !
Tout ceux qui veulent participer à ce service liturgique sont invités à nous rejoindre. Comme tout service d'Église, c'est un engagement heureux et exigeant. Pas la peine d'être un grand musicien, d'avoir une grande voix, ce qui compte, c'est d'être habité par un grand désir de servir la prière de l'Église, de mieux pénétrer l'élan de la liturgie (et de ne pas chanter trop faux !).Les répétitions n'ont de sens que dans la perspective du temps liturgique lui-même : en venant aux répétions, on s'engage naturellement à être présent dans le temps du service.
 
A Gradignan, la chorale se retrouve tous les mercredi de 20h à 22h salle Saint Jean et chacun y est le bienvenu.
 
 
 

La Toussaint

La Toussaint
 
En premier la fête de la Toussaint, en second le jour des morts. Une même fête sur deux jours.
En premier une foule immense, de toutes nations, tribus, peuples et langues. Une procession dont personne ne peut évaluer le nombre.
La tête de cette procession se tient devant Dieu. Ils chantent debout, son amour, sa lumière et sa puissance. C’est le Cantique des cantiques, celui des noces du Fils bien aimé, la musique qui soulève la chair des hommes, comme le regard d’un époux transfigure l’épouse.
Quelque part, en arrière de la même procession, chacun de nous, parmi tous les habitants  de la planète d’aujourd’hui ; tenus ensemble, souvent à notre insu, sans savoir comment ni pourquoi ; dans le même bateau,  poussé par le même vent. Et plus loin encore, en arrière de nous, les générations qui nous suivent.
 
D’où vient cette procession ? L’un des anciens a répondu : « ils viennent de la grande épreuve » (Apocalypse 7,9-17). De quelle épreuve ? Saint Paul le formule clairement aux Romains : « la création toute entière gémit dans les douleurs de l’enfantement » (Rom 8,22). Quel enfantement ? Celui que Jésus-Christ nous révèle par sa vie, sa mort et sa résurrection. La veille de sa passion, il le formule ainsi à ses disciples : « je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde ; désormais je quitte le monde et je vais vers le Père » (Jean 16,28). Entre Dieu et nous, une affaire de fils… Le déploiement d’une filiation aux dimensions de la création toute entière.
 
 Les liens avec nos défunts sont noués dans le souvenir de ce que nous avons vécu, réussi ou raté avec eux. Mais au creux de ces souvenirs, il y a en nous des paroles vives, des gestes et des rencontres qui ne nous ont pas quittés, parce qu’ils ont encore du travail à faire chez nous. C’est le Seigneur qui maintient ces liens pour qu’ils trouvent leur accomplissement un jour dans la maison de notre Père. Car le Seigneur nous a aimés, nous aime et nous aimera. Là se tient la force qui soutient la procession des fils d’homme vers leur port d’attache.
L’Esprit saint, qui procède du Père et du Fils comme nous le disons, conduit cette procession. Nous appelons ce mystère la « communion des saints ». Non pas seulement la liste des héros de la foi, mais le rassemblement de tous les fils d’homme visités, puis habités, par l’amour de Dieu, en train de leur donner la vie.
 
Rendre compte de cette aventure, que nous célébrons ces jours-ci, est une part de notre travail dans le monde. Un exemple parmi d’autres, dans notre paroisse, quelques personnes visitent et accompagnent les familles en deuil. Nous nous réunissons chaque mois pour partager les souffrances et les surprises heureuses que nous rencontrons dans ces familles et pour lire ensemble les textes bibliques que l’Eglise propose pour la célébration des obsèques. Au cas où le Seigneur profiterait de cette invitation discrète pour vous décider à participer à cet accueil des familles en deuil, vous pouvez prendre contact au presbytère ou à l’accueil.