Fils de l'homme / Mc 13 24-32 / Une homélie

Quelqu’un vient
Le Fils de l’homme
Pas le Fils de Dieu.
Le Fils de Dieu, il est déjà venu.
C’était il y a un peu plus de 2000 ans, sur la terre de Galilée.

Quand le Fils de Dieu est venu, le ciel a ajouté une étoile aux étoiles. Le ciel déjà plein a allumé un luminaire supplémentaire pour attirer à Lui les mages d’Orient, pour manifester sa royauté… mais c’est une autre histoire que nous entendrons bientôt.
Quand le Fils de Dieu est venu, le soleil s’est obscurci. Mais seulement pour un court instant, le temps de sa mort sur la croix. Et au matin, le ciel a retrouvé son ordre. Le soleil s’est levé comme chaque matin, la lune et les étoiles ont brillé comme chaque nuit. Et quand le Fils de Dieu a lui-même regagné le ciel, rien n’a changé au ciel.

Maintenant, quelqu’un vient.
Ce n’est pas le retour du Fils de Dieu, c’est la venue du Fils de l’homme.
Celui-là, on ne le connaît pas.
On ne peut pas le connaître avant qu’il soit venu.
Un Fils d’homme, tant qu’il est dans le ventre de sa mère, personne ne le connaît. Vous qui avez eu des enfants, vous savez bien cela. L’enfant à naître, l’enfant qui vient, on ne sait rien de lui. On sait qu’il est là, qu’il est vivant, qu’il se tient tout prés… à la porte. Il bouge… on sent qu’il bouge…. Mais c’est un parfait inconnu. Le Fils de l’homme vient, que l’on ne connaît pas.

Celui-là, quand il vient, le ciel se vide. Ce n’est pas une catastrophe, ce n’est pas un cataclysme, ce n’est même pas la fin du monde, c’est le grand ménage dans le ciel. Comme on fait un vide-grenier, on assiste à un vide-ciel.
Le soleil, la lune, les étoiles et les puissances qui se tiennent dans le ciel, tout cela se retire, fait place-nette pour le Fils qui vient. Pour lui, pour sa grande puissance, pour sa gloire et pour ceux que ses anges ont pour mission de rassembler. Pour accueillir tout ça, il est indispensable que le ciel se libère.

Cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive
Quelle génération ? La génération qui entend l’Evangile lui parler.
Toutes les générations qui entendent ces mots ne passeront pas avant que tout cela n’arrive. Notre génération donc n’y échappera pas. Comme aucune génération avant la notre n’y a échappé.

Le Fils de l’homme vient
Il ne cesse de venir
Il vient pour chaque génération
Le Fils d’humanité, le Fils de l’humain
Il vient dans notre "ciel habité"
Il vient dans notre ciel intérieur plein de puissances qui prennent toute la place
Notre ciel intérieur encombré d’images, de croyances, de craintes…
Notre ciel intérieur peuplé par nous de vieux barbus, de Vierges assises sur des nuages, d’anges ailés qui jouent de la trompette, de saints en longues robes blanches….
Notre ciel intérieur où l’on a déjà tant de mal à loger nos morts, ne sachant pas trop où et comment leur trouver une place…
Notre ciel intérieur si désordonné que l’on craint que le père lui-même ne s’y retrouve pas, puisque chaque jour, nous prions pour que sa volonté y soit faite.

C’est là-dedans que le Fils d’humanité vient et c’est parce qu’il vient qu’il fait du vide. Un vide bienheureux, un vide bienvenu, nécessaire
Pour qu’enfin il soit l’unique habitant de ce ciel intérieur,
        que ce soit lui enfin qui donne sa lumière,
        que ce soit lui enfin qui règle la mesure du temps,
        que ce soit en lui enfin que nos morts trouvent leur demeure, que nous trouvions notre demeure.

Aucun de nous n’échappera à la venue du Fils
Ce n’est pas une menace, c’est une promesse.
On ne sait rien de lui. On sait qu’il est là, qu’il est vivant, qu’il se tient tout prés… à la porte.
            Il bouge… on sent qu’il bouge….

╬ Amen
Sylvain diacre

Des lycéens sur le chemin de St Jacques

Un groupe de 11 pèlerins dont 7 lycéens est parti sur le chemin de St Jacques de Compostelle la première semaine des vacances de la Toussaint. C’était pour les jeunes leur première expérience sur le Chemin et elle fût riche en dé-couvertes et en apprentissages. Le Chemin c’est un rythme qui change des vacances ! Levé tôt, couché tôt, pas trop de temps pour regarder son portable et une messe tous les soirs !

Au départ de St Jean-Pied-de-Port, on a très vite rencontré les nuages et il a fallu du courage pour passer le col de Roncevaux dans la bruine et le froid. Cette première étape pour les montagnards n’a cependant pas entamé le moral de la troupe et les 2 jours suivants, ça a marché comme sur des roulettes jusqu’à Pampelune. L’hébergement en gîtes avec ses grandes tablées et ses grands dortoirs furent l’occasion de rencontres avec d’autres pèlerins de différents pays. Un front orageux nous a fait quitter le Camino Frances pour sauter sur le Camino del Norte depuis San Sebastian en direction de la France. C’était un peu déroutant pour certains qui voulaient coûte que coûte affronter les éléments déchaînés : passer les obstacles du chemin était pour eux le vrai mode de vie du pèlerin qui garde confiance. Mais la sagesse doit aussi nous guider pour arriver à bon port et ralentir le pas, s’abriter ou changer de route font partie des apprentissages du pèlerin face aux difficultés.

Voici quelques impressions des lycéens :

”Ce qui m'a vraiment marqué sur ce chemin c'est la persévérance qu'il a fallu pour accomplir chacune des étapes. C'était vraiment génial de rencontrer jour après jour de nouveaux pèlerins et de pouvoir discuter avec eux. C’était vraiment très inspirant et j’ai envie de poursuivre le chemin.”

“Ce que je retiens de cette semaine : c'est la patience. On doit faire avec la lenteur de la marche et on prend conscience que tout n'est pas mesuré. Quand on marche sur le chemin, on part à une heure donnée mais on se laisse aller juste au rythme des pas avec un seul petit objectif : partager et connaître les autres pèlerins. “

Au départ c'était un véritable défi sportif puis c'est devenu un pèlerinage plus spirituel. Cette marche m'a permis de me rendre compte à quel point être sans son téléphone, sans problème juste à marcher, est quelque chose d’agréable. De plus grâce au Père Basile j’ai pu mieux comprendre la messe.”

Une inspiration du Père Basile :
“Comme l'aveugle dans l'évangile, il s'agit de ne pas laisser passer l'occasion où Dieu passe près de nous : CARPE DEUM : cueille Dieu là où il passe, même furtivement.”
“Pendant ce pèlé, on a vu Dieu passer furtivement dans les beaux paysages, les discussions profondes qu'on a eues, les efforts de la marche, les temps de prière... j'espère que tous, on a pu "cueillir" Dieu au moment où il passait ainsi dans nos vies. Moi je l'ai fait en tout cas
😁.”

Et pour finir, voici ce qui a été notre fil conducteur spirituel durant ce pèlé : le défi consistait à écrire notre CV chrétien pour répondre à une petite annonce du Seigneur : « Recherche des ouvriers pour construire mon Royaume ».
Au fil des étapes nous avons réfléchi en nous aidant de passages d’évangiles. Que mettre dans notre CV ? Les sacrements que nous avons reçus ? les services que nous avons rendus ? Quels dons, quels talents mettre en avant ?
Mais au fait, pourquoi en mettre des tonnes ? « Seigneur, tu le vois bien que je suis prêt pour le job, puisque je suis en marche… »