Les baptisés : Louis MALARD
Les baptisés : Louis MALARD
Jésus va alors prononcer des paroles que nous jugeons parfois parmi les plus dures de celles qu’il a dites. Il semble s’attaquer aux liens qui nous sont les plus chers, les liens familiaux. « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. »
Avant de penser que Jésus veut organiser une grande réunion de famille au cours de laquelle, nous allons tous nous fâcher définitivement avec notre belle-mère, regardons de plus près ce que nous propose l’Evangile. Car enfin, Evangile cela veut dire bonne nouvelle et non organisation de la zizanie.
Jésus veut simplement nous dire que lorsque nous choisissons de le suivre, cela demande un engagement complet et entier. Ce n’est pas juste un abonnement pour une activité de loisir le dimanche que nous pouvons envisager de résilier. Cet engagement peut effectivement amener des frictions dans la famille.
L’amour de Dieu ouvre nos yeux sur un lien plus fort qui nous unit aux autres et même à notre famille. Il s’agit de reconnaître chez l’autre la présence de Dieu. C’est une présence que nous découvrons chez notre père, notre mère, notre femme, notre mari, nos enfants, nos frères, nos sœurs et en nous-même. Et même chez notre belle-mère, en voilà une bonne nouvelle.
Savoir discerner la présence de Dieu dans le cœur de ceux que nous rencontrons ne va pas de soi. Cela demande un apprentissage.
C’est pour cette raison que le baptême des adultes demande une longue préparation. Le parcours de plus d’une année permet aux catéchumènes d’apprendre à vivre en Eglise. Cela leur permet de découvrir peu-à-peu la communauté chrétienne de Gradignan. Il faut s’apprivoiser. Il faut apprendre à s’ouvrir à l’autre. Il faut parfois s’entrainer à dompter notre peur de la rencontre.
Etre baptisé, ce n’est pas comme prendre une inscription à un club de sport qu’on peut résilier si cela prend trop de temps, est trop dur ou ne convient pas à nos convictions. Le baptême nous ouvre à une conversion de la vie.
La lettre de Paul à Philémon explique bien les changements qui s’opèrent dans le baptême. Paul écrit à Philémon pour qu’il accueille Onésime comme un frère et non plus comme l’esclave qu’il fut.
Paul a baptisé Onésime. Il lui semble exercer sur lui comme une sorte de paternité. Mais Paul voit en Onésime un frère dans le Christ. Cette reconnaissance est une loi qui dépasse largement toutes les conventions sociales. Onésime est libre dans le Christ. C’est visiblement un déchirement pour Paul de se séparer de lui. Pour Paul, suivre le Christ passe devant nos liens d’affection. Ce qui importe c’est la croissance de l’amour du Christ. Et cette croissance va porter du fruit. Cette lettre ainsi que d'autres écrits nous rapportent que l'apôtre Paul fit de Onésime l'évêque d'Ephèse.
Moralité : Pour être disciple, il faut se préparer, il faut choisir vraiment de mettre Dieu en premier.
Père,
toi qui nous as donné ton fils, garde-nous près de toi !
Christ,
toi qui nous aimes jusqu’à la croix, donne-nous la constance de te
louer.
Esprit-Saint, toi qui nous visites, ouvre-nous aux
autres.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.
Comme avec les évangile, ce n'est jamais si simple qu'il n'y parait. La parabole nous parle d'abord de cette porte qui est étroite. Ce qui est le plus important c'est de faire effort pour y entrer.
Cette porte sera fermée par le maître qui se sera levé. Alors que Jésus approche de Jérusalem, la ville où il va être crucifié, enseveli puis levé - ressuscité, cela m'interroge sur l'imminence de cette fermeture. Les gens de la parabole disent 'nous avons mangé et bu avec toi, qui a enseigné sur les place de nos villes !' Les auditeurs de cette parole de Jésus sont avertis, eux qui ont mangé et bu avec Jésus.
D'un côté de la porte, un lieu appelé ensuite 'Royaume de Dieu' où il y a déjà Abraham, Isaac et Jacob, les pères du peuple juif, les prophètes aussi. Dans cette maison, il y aura un festin. Le festin du Royaume de Dieu ! ceux à qui s'adressent Jésus peuvent y entrer mais ce n'est pas facile : la porte est étroite.
Jésus encourage ses auditeurs comme à nous aujourd'hui à faire tous les efforts pour entrer par cette porte étroite. Elle est petite et oblige donc à ne pas s'encombrer. Elle est peut être basse et peut-être
oblige à se baisser !
Simplicité, pauvreté, humilité... ne pas faire d'injustice, ne pas faire le mal donc, faire le bien... aimer comme Jésus... voilà probablement les conditions pour entrer dans ce lieu, cette maison du Père qui a accueilli déjà Abraham, Isaac et Jacob, mais aussi les prophètes.
Nous pourrons entendre plus tard dans l'évangile selon saint Jean : 'Je suis la porte, si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé'... (Jn 10,9) J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos et celles-là aussi, il faut que je les mène... (Jn 10,16)
Au festin sont accueillis des hommes, des femmes, des enfants d'Israël mais aussi de tous les peuples du monde, des quatre coins de la planète !
Jésus marche vers Jérusalem, vers la croix et nous dit l'urgence de passer par la porte étroite pour entrer dans la maison de Dieu ! Entendrons-nous cette invitation ?
Vincent GARROS
Cette fête du 15 août est peut-être avec Noël, la fête la plus populaire : Marie est à l’honneur, elle la femme d’Israël fut la mère de Jésus, le Sauveur. Lui, le premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis, comme nous le disait Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens (1Co15,20). L’église catholique fête ce jour comme celui de sa montée au Ciel, signifiant ainsi sa place unique dans l’humanité.
Cependant, aucun texte des Écritures ne nous raconte la mort de Marie, la « dormition » comme la nomme les chrétiens d’Orient. Ce qui nous été donné à entendre c’est une vision de saint Jean dans l’Apocalypse, la victoire sur la mort de Jésus, le Christ, dans la lettre de Paul et le récit de la Visitation par l’évangéliste Saint Luc.
Dans ce récit de la rencontre d’Élisabeth avec Marie, toutes deux enceintes, c’est la joie qui domine avec notamment ce Cantique si connu que toute l’Église chante avec enthousiasme ‘Magnificat !’ Comme le faisait remarquer un de mes collègues, il vaut mieux le chanter en latin car dans sa propre langue, cela pourrait devenir tendancieux, voire révolutionnaire. Écoutez plutôt : ‘Dieu disperse les superbes, il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles et renvoie les riches les mains vides’ (Lc 1, 51-53) Tant que c’est un cantique et que cette louange est une vision eschatologique, ce n’est pas dérangeant mais voilà, Jean Baptiste et Jésus ont prêché au bord du Jourdain et dans tout Israël et l’Esprit saint s’est emparé des apôtres à Pentecôte (Ac 2). Des hommes et des femmes se sont levés en proclamant les louanges de Dieu dans des langues étranges ou étrangères, brisant les frontières même de leur propre religion, ils ont mis en commun leur biens à la disposition des plus démunis (Ac 5, 32). Si l’évangile se met en actes, alors ceux qui sont riches, ceux qui portent des couronnes ou siègent sur des trônes ne vont pas être contents !
Ce fut l’expérience des premiers chrétiens et Saint Jean nous le raconte à travers sa vision : Une femme, l’Église couronnée de douze, comme le nombre des Apôtres, enfante à peine (Apo 12, 1-2) qu’elle est menacée par un dragon multicéphale : les pouvoirs en place : politique, économique et religieux font un même monstre (Apo 12, 3-4) pour éliminer ce qu’elle engendre : un fils … Un fils, donc un héritier qui revendiquera sa part d’héritage (Mc 12, 1-9).
Mais Dieu sauvera et gardera au désert cette église persécutée dès les origines. Aujourd’hui encore, des hommes et des femmes se lèvent au nom de l’Evangile pour plus de justice et que place soit faite aux plus petits : ces frères du Christ, ces frères à qui on donne du pain et des vêtements, ces frères et sœurs que nous accueillons, que nous visitons, (Mt 25,34-36) à qui nous redonnons la dignité qui leur est due.
mediumQue cette fête de l’Assomption soit pour chacun et chacune cette vraie fête, occasion de louange et d’un engagement actif et courageux selon l’exemple de Marie.
Amen
Vincent Garros
"Seigneur, apprends-nous à prier" Jésus devait avoir une attitude particulièrement remarquable pour que naisse cette question sur les lèvres d'un de ses disciples. Cette question traduit une envie, une envie de relation avec Dieu.
Nous sommes habitués à la réponse car ce texte est très connu. Pourtant, on peut déceler un petit décalage dans la réponse de Jésus. Est-ce bien la réponse attendue par le disciple ? Le disciple ne voulait-il pas, par exemple, savoir qu'elle est la meilleure attitude prendre pour prier ?
La réponse attendue de Jésus aurait été : debout, assise, à genou, allongée.
Mais justement, pour Jésus, peu importe comment se tenir. On peut prier dans toutes les attitudes. Et de fait même si on se dit qu'une bonne attitude, une attitude qui nous correspond est une bonne chose, sachons qu'il y en a qui prie en voiture, en faisant des longueurs à la piscine, debout tassé dans le tram, sur le chemin de Compostelle ou que sais-je.
L'important n'est pas l'attitude, l'important étant de prier.
Comme si ce qu'on prie va de soi. Comme si ce qu'on prie vient du plus profond de nous-même.
La prière du Notre Père que Jésus nous enseigne est d’exprimer une vérité qui est inscrite en nous.
Pour vous illustrer ce que je peine à vous expliquer, je vais vous raconter une anecdote.
Il y a une bonne dizaine d’années, j'ai fait la connaissance de Léonard qui s'est présenté à moi à la fin de la messe à Gradignan pour me dire qu'il revenait à la messe aujourd'hui et qu'il y avait très longtemps qu'il n'y avait pas assisté.
Pendant l’échange, il me dit quelque chose de très révélateur sur ce qu'on médite aujourd’hui. Il me dit : "je connais la prière du Notre Père". Il était tout surpris de cela, il le vivait comme un miracle. Pourquoi cela, parce qu'il en a appris des choses étant enfant, des poésies, des théorèmes, des textes, des dates, des lieux et il en a oublié la plupart à moins de faire un effort de mémoire.
Mais pour le Notre Père, pas d'effort, les mots sont revenus sur ses lèvres NATURELLEMENT. Comme une évidence parce que c'est dans l'ordre des choses, parce que c'est comme cela : on n'apprend pas le Notre Père, il se révèle à nous. Il est inscrit dans notre chair plus que dans notre mémoire. Cher Léonard, point de miracle, tu as juste découvert ce que nous, nous oublions, comment cette prière est liée à notre intimité.
Et au point où nous en sommes, interrogeons-nous un petit peu sur le contenu de ce que Jésus nous invite à dire.
"Quand vous priez, dites : Père " Jésus est celui qui désigne le Père, ce qui fait de lui un Fils. Et quand il nous invite à dire "Père" il nous invite à nous reconnaître nous-même fils de Dieu et son frère. C'est pour cela que cette prière est si évidente et si forte en émotion, l'image de Dieu en nous surgit. La distance infinie entre notre pauvreté et la grandeur immense de Dieu est subitement abolie. Dieu se fait proche.
En si peu de mots, se concentrent toutes les prières. Prier Notre Père révèle en nous notre besoin de louer, notre besoin de nourriture, notre besoin de pardon et notre besoin de salut.
Cette prière est pour le présent. « Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. » Il n’y a pas de référence à un passé culpabilisant mais une demande de pardon pour maintenant. Il n’y a pas de demande pour l’avenir mais toute la prière se concentre sur l’instant. Le passé est dans la miséricorde du Père, l’avenir est à la grâce de Dieu.
Et notre prière est relayée par Jésus lui-même car c'est par lui avec lui et en lui que nous nous orientons vers le Père. C'est lui qui le désigne, il est celui qui s'efface pour révéler la face du Père. Il est celui qui nous invite à nous abandonner dans les bras du Père qui est amour.
Chers pèlerins, je vous invite à noter dans votre roadbook un temps pour prier le Père, de préférence le matin. Je vous invite également à prendre quelques petits feuillets sur lesquels est inscrit la prière du Notre Père que vous pourrez distribuer à ceux qui le demande.
Je
rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu
élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où
tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.