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Les annonces de la semaine

Prières et Sacrements
Prions pour nos frères
Les défunts : Jeannine MATON, Laurence POUPON ROCHE, Denise ALLANT, Philippe LEGRAND.

Les baptisés : Louis MALARD


👉 MESSE DE RENTRÉE PAROISSIALE
Dimanche 5 octobre à 10h. 
Remise des lettres de mission.
11h ‘Escape Game’.
11h30 Apéritif offert avec les élus de la nouvelle EAP
 
Messe ‘Villa Gabriel’ : jeudi 2 octobre
Messe ‘Douceur de France' : vendredi 3 octobre
 
Prier l'Evangile avec Marie : le Groupe d’Anne GELAS se réunit jeudi 2 octobre à 14h30
 
Lecture de la Bible
Atelier ‘Conter la Bible’ : jeudi 2 octobre à 14h salle St Jean
 
Pastorale des Jeunes 
Réunion de présentation du parcours catéchuménat des enfants et adolescents : jeudi 16 octobre à 20h30 salle st Jean.
 
Vie fraternelle
Vente des calendriers des Guides et Scouts de France, groupe de Gradignan : samedi 4 et dimanche 5 octobre à la sortie des messes.
 
Vie diocésaine
Ensemble pour la création avec le Pape Léon du 1er au 3 octobre prochain le Pape Léon XIV rassemblera des acteurs engagés dans la défense de la Terre et les voies de respect et d’usage intelligent et pérenne de notre terre.  
14 associations et mouvements chrétiens de notre diocèse, engagés dans la pastorale Laudato Si nous proposent de découvrir ou approfondir notre compréhension de l’originalité de l’approche chrétienne que dessine l'invitation de Dieu dans le livre de la Genèse à "garder et cultiver" le jardin :
Célébration : 3 octobre 18h30, Église Notre-Dame-des-Anges
Messe, conférence, ateliers, expos, spectacle : 4 octobre 9h30-17h, église St Jean-Marie Vianney-Pessac
Prière œcuménique, 5 octobre 10h30 Église Protestante Unie - Talence
 
99eme Rencontre annuelle des Semaines Sociales de France, 15 et 16 novembre, à Bordeaux, campus Victoire. Tous les renseignements : ssf-fr.org
 
Relations avec le Judaïsme : programme de l’année
Jeudi 13 novembre : « La diplomatie vaticane à l'égard de l'État d’Israël »
Dimanche 7 décembre : Colloque ‘Nostra Ætate’ (Vatican II)
Jeudi 15 janvier « Introduction à la semaine de prière pour l'unité des chrétiens »
Jeudi 29 Janvier : Théâtre : « La dernière Lettre de Vassili Grossman »
Jeudi 12 mars : « Les significations du shabbat. » - Participation possible ensuite à un shabbat communautaire.
Jeudi 28 mai : « Reconnaître la spécificité du génie de la femme »
Lundi 18 juin : « Lecture de la Bible à deux voix » Didier GUEDJ et Robert CABANE
Voir plus d’informations à la maison St Louis Beaulieu de Bordeaux.

L’actualités des fraternités de quartier

 En cette rentrée 2025/2026 c’est dans la joie que nous poursuivrons nos rencontres de fraternité dans le quartier St Géry. 
Depuis un an et demi nous nous retrouvons tous les mois environ pour partager ce que nous vivons, nous écouter et approfondir la Parole de Dieu.
La joie de la rencontre tout simplement. Nous sommes une dizaine d’adultes qui avancent en âge. La santé des uns et des autres nous entraînent à nous aider dans les différents services.
L’isolement est rompu, nous habitons la même rue, nous ne nous connaissions pas et aujourd’hui nous savons nous appeler, nous visiter, nous réunir tantôt chez les uns ou les autres.
Un temps fort : les obsèques du Pape François célébrés le 26 avril 2025 nous les avons partagés ensemble chez l’un d’entre-nous. Au lieu d’être chacun devant notre téléviseur, nous étions ensemble. Faire Église, François nous l’a tellement soufflé au cours de son pontificat.
Dans la Lettre encyclique de François ‘Fratelli Tutti’ : « Je ne rencontre pas l’autre si je ne possède pas un substrat dans lequel je suis ancré et enraciné, car c’est de là que je peux accueillir le don de l’autre et lui offrir quelque chose d’authentique ».
En ce mois d’octobre qui vient après quelques échanges de courrier ou autres pendant les vacances, nous allons reprendre nos rencontres dans la joie et l’espérance et accueillir les personnes qui souhaitent nous rejoindre.
 Chantal TOURON
 
La fraternité de Malartic a fait sa rentrée en septembre. Nous ne nous étions pas vus de l’été. Nous reprenons rendez-vous, généralement pour le mois suivant, chez l’un d’entre-nous. Cette année, pour varier la préparation des rencontres, nous allons tester l’utilisation des fiches d’un parcours proposé par l’Institut Pey Berland, pour les fraternités, sur l’évangile de St Luc. Nous devons régulièrement revoir la liste des coordonnées des participants de la fraternité, car il y a des arrivées, parfois occasionnelles, et des départs. La joie de se retrouver est toujours présente, que ce soit pour se donner des nouvelles, pour lire l’évangile, chanter, et casser la graine !
Mathilde CONAN

Cheminer en Eglise avec le Christ

    Une nouvelle année pastorale se met en place avec la rentrée scolaire. S’organisent différents groupes : l’éveil à la foi, la catéchèse, les aumôneries de collèges et lycées, mais aussi le groupe des étudiants et jeunes professionnels et les groupes de lecture biblique. Ces différents groupes s’appuient sur deux piliers essentiels : les Écritures et la vie commune. Se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu et grandir ensemble en Église, en petites communautés d’âge ou de proximité, comme les fraternités de quartier. Elles peuvent parfois se retrouver dans la grande assemblée du samedi ou du dimanche.

    Dans ces petits groupes se préparent souvent les sacrements du baptême, de l’eucharistie (première communion), la confirmation avec parfois l’étape en 5° de la profession de foi. Une fois ces sacrements reçus, la vie avec le Christ ne s’arrête pas là ; commence alors ce que l’Église appelle le ‘néophitat’, temps spécifique de formation et d’accompagnement de ceux, jeunes ou plus âgés, qui ont reçu un sacrement de l’initiation. Il est important de continuer à approfondir avec les Écritures et avec d’autres ce que ce sacrement transforme. Car les sacrements du baptême, de l’Eucharistie ou de la confirmation ne sont pas seulement des étapes ou l’occasion de faire une fête en famille, ce sont des moments où nous célébrons l’action de l’Esprit de Dieu dans nos vies. La Parole de Dieu, la vie chrétienne avec d’autres donnent la parole et invitent à agir. C’est le temps de la ‘mystagogie’. Bien étrange mot pour désigner l’accompagnement de l’Église à grandir dans la foi et à devenir acteur, disciple et témoin du Christ. Pour accompagner les adultes, la paroisse propose plus particulièrement cette année ‘Premiers pas dans la Bible’ et pour ceux et celles qui sont plus avancés, le parcours ’Croire et Comprendre’.

    Si les groupes évoqués plus haut œuvrent pour la formation chrétienne et la vie ensemble auprès des enfants et des jeunes, d’autres équipes existent, dans notre paroisse ou ailleurs, pour continuer à cheminer avec le Christ en Église, à vivre de la Parole de Dieu en acte, certaines s’orientent plus vers la prière et la liturgie. J’aspire à ce que de nouvelles équipes se mettent en place. Pour ceux qui le souhaitent, il y a aussi les groupes qui s’engagent dans le ‘service du frère’ par le biais notamment d’associations dirigées vers les plus pauvres ou les migrants.

    À chacun et chacune, une belle et sainte année avec Jésus-Christ, enfants d’un même Père, vivant d’un même Esprit de justice et de Paix.
Vincent GARROS

L'espérance - Pèlerinage diocésain à Verdelais

Sur le chemin du retour, Clémence nous a fait un petit compte-rendu de ce qu’elle a vécu le dimanche 7 septembre.


Arrivés à Ste Croix du Mont, nous avons été stupéfaits de la beauté du paysage. Nous avons prié la Vierge Marie en traversant les vignes, guidés par notre Archevêque, nous sommes arrivés au sanctuaire de Notre-Dame de Verdelais le jour de sa fête.

Nous avons écouté plusieurs témoignages dont un de la part d’un couple qui s’est construit sur une enfance difficile. Ils ont dû surmonter des difficultés pour bâtir de la joie et être dans l’espérance.
Puis il y a eu un temps de discussions. Pour Cédric et Christian c’était avec des séminaristes du diocèses de Toulon (dont 5 girondins) et leur recteur. Après le déjeuner, nous avons fait un chemin de croix vers le calvaire.
 
La messe était un moment de communion avec les prêtres et une communauté de religieuses, ‘Marie Mère de l’Église’, qui vient de s’installer en Gironde. Nous avons aussi prié avec les deux nouveaux saints. (St Carlo ACUTIS et St Giorgio FRASSATI)

En quittant Verdelais, l’Archevêque nous salue et nous bénit. Notre pèlerinage s’achève avec de nombreux souvenirs.

Clémence

Croix Glorieuse / Jn3 13-17 / Une homélie

Fête de la croix glorieuse
La croix, instrument scandaleux de mort, d’humiliation, de torture, de dérision, de souffrance et de haine.
        Glorieuse…

Glorieuse pourquoi ?
Parce qu’on aimerait la mort, l’humiliation et la torture ?
Parce qu’on admirerait la dérision la souffrance et la haine ?
Parce qu’on donnerait la prime à la douleur ? la récompense au supplice ?

Ou glorieuse parce que ce serait la mort du héros…
Jésus, super-héros, donnant sa vie sans broncher, endurant l’épreuve, modèle d’obéissance à un Père sadique, bouc-émissaire innocent sacrifié pour payer pour les autres ?

Rien de tout ça

Dans cette église, il y a deux représentations de la croix.
La première, vous l’avez sous les yeux. Elle est le point de fuite, le point focal, elle attire tout à elle, depuis la rue, au-delà de l’assemblée, par-delà l’autel et le tabernacle…
Elle tente de donner à voir ce que le matin de pâque fait de la croix : un trou, un passage, une ouverture de lumière dans le mur de pierre, une porte d’où jaillit un corps étrange… pas seulement mal sculpté (celui qui l’a faite n’est pas sculpteur), mais volontairement bizarre, volontairement flou, tordu… un corps qui vient que l’on ne connaît pas.
Pauvre image.
Impuissante à montrer, inapte à faire comprendre, incapable de dire

La deuxième, c’est moi qui l’ai sous les yeux au moment ou je vous parle. Je l’ai sous les yeux parce qu’il est bon que celui qui parle d’ici se souvienne au nom de quoi il parle.
Une croix qui porte un corps figé dans son cri de souffrance. Il ne manque pas un muscle, il ne manque pas un cheveux, c’est un corps d’homme sans l’ombre d’un doute. Et il y a les clous, et il y a les blessures… pas seulement bien sculpté (celui qui l’a faite n’est pas un génie), mais volontairement ressemblant, un corps qui meurt et que l’on connaît bien.
Pauvre image.
Impuissante à montrer, inapte à faire comprendre, incapable de dire

Pourquoi nous faut-il deux croix ?
La croix douloureuse et la croix joyeuse ?
La croix de ténèbre et la croix de lumière ?
La croix de la mort et la croix de la vie ?

Il nous faut deux croix parce que nous n’arrivons pas à comprendre que c’est la même…. Parce que nos esprits sont incapables de saisir, nos yeux sont aveugles et nos nuques sont raides.

Nous ne prions pas assez devant la croix. Nous ne la contemplons pas assez. Elle nous fait peur parce que nous n’y voyons que douleur et mort. On lui préfère d’autres images, d’autres figures… plus douces, plus féminines…
    Aveugles à la croix, aveugles à la gloire.

Il n’y a qu’une croix et elle est glorieuse.
Parce que c’est le trône du fils de l’Homme. Et que l’Homme, Dieu l’a voulu un peu moindre qu’un Dieu, couronné de gloire et d’honneur.

En passant sur la Croix, le Christ relève l’Homme tout entier. Tout l’Homme. Il entraîne l’humanité toute entière. Il ne porte pas seulement sa souffrance pour en faire sa victoire. Il porte toutes nos souffrances pour en faire l’unique victoire.
Rien de ce qui fait un homme ou une femme n’est étranger à la croix. Tout de nous s’y dépose. Tout de nous s’y écrit.

La vieille mère qui dépérit dans son ehpad
Le fils chômeur pataugeant dans son divorce
L’adolescent dépressif rivé à son téléphone et qui n’imagine pas de lendemains
L’époux esclave de ses addictions
La veuve qui se sent partir en solitude
Le jeune homme tétanisé par l’angoisse de la maladie
L’épouse qui s’aperçoit qu’elle n’aime plus
Le prêtre qui n’y croit plus
L’enfant qui grandit sous les bombes
    Tous
Tous rassemblés dans la croix
Tous embrassés dans la gloire
    Pas une larme qui ne tombe sur le bois de la croix.
    Pas une prière-restée-sans-réponse qui ne s’y grave.
    Pas un gémissement qui n’y pénètre au cœur.

Le fils de l’homme prend tout, Il se charge de tout, Il glorifie tout.

Il n’y a qu’une croix, et elle est glorieuse.
Pas pour glorifier la souffrance et la peine, mais pour mettre à mort la mort.
Pas parce que la douleur nous obtient la récompense, mais parce que Dieu lui-même souffre de nos souffrances.
    Parce qu’il n’est tout-puissant que de l’amour.
Pour qu’au nom du Fils « tout genou fléchisse, au ciel, sur terre... 
            et aux enfers ».

╬ Amen
Sylvain diacre

Si quelqu’un vient à moi / Luc 14 25-33 / Une homélie


Ce dimanche, ils sont nombreux à suivre Jésus. Et nous pouvons penser que cela lui pose un problème.

Jésus va alors prononcer des paroles que nous jugeons parfois parmi les plus dures de celles qu’il a dites. Il semble s’attaquer aux liens qui nous sont les plus chers, les liens familiaux. « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. »

Avant de penser que Jésus veut organiser une grande réunion de famille au cours de laquelle, nous allons tous nous fâcher définitivement avec notre belle-mère, regardons de plus près ce que nous propose l’Evangile. Car enfin, Evangile cela veut dire bonne nouvelle et non organisation de la zizanie.

Jésus veut simplement nous dire que lorsque nous choisissons de le suivre, cela demande un engagement complet et entier. Ce n’est pas juste un abonnement pour une activité de loisir le dimanche que nous pouvons envisager de résilier. Cet engagement peut effectivement amener des frictions dans la famille.

L’amour de Dieu ouvre nos yeux sur un lien plus fort qui nous unit aux autres et même à notre famille. Il s’agit de reconnaître chez l’autre la présence de Dieu. C’est une présence que nous découvrons chez notre père, notre mère, notre femme, notre mari, nos enfants, nos frères, nos sœurs et en nous-même. Et même chez notre belle-mère, en voilà une bonne nouvelle.

Savoir discerner la présence de Dieu dans le cœur de ceux que nous rencontrons ne va pas de soi. Cela demande un apprentissage.

C’est pour cette raison que le baptême des adultes demande une longue préparation. Le parcours de plus d’une année permet aux catéchumènes d’apprendre à vivre en Eglise. Cela leur permet de découvrir peu-à-peu la communauté chrétienne de Gradignan. Il faut s’apprivoiser. Il faut apprendre à s’ouvrir à l’autre. Il faut parfois s’entrainer à dompter notre peur de la rencontre.

Etre baptisé, ce n’est pas comme prendre une inscription à un club de sport qu’on peut résilier si cela prend trop de temps, est trop dur ou ne convient pas à nos convictions. Le baptême nous ouvre à une conversion de la vie.

La lettre de Paul à Philémon explique bien les changements qui s’opèrent dans le baptême. Paul écrit à Philémon pour qu’il accueille Onésime comme un frère et non plus comme l’esclave qu’il fut.

Paul a baptisé Onésime. Il lui semble exercer sur lui comme une sorte de paternité. Mais Paul voit en Onésime un frère dans le Christ. Cette reconnaissance est une loi qui dépasse largement toutes les conventions sociales. Onésime est libre dans le Christ. C’est visiblement un déchirement pour Paul de se séparer de lui. Pour Paul, suivre le Christ passe devant nos liens d’affection. Ce qui importe c’est la croissance de l’amour du Christ. Et cette croissance va porter du fruit. Cette lettre ainsi que d'autres écrits nous rapportent que l'apôtre Paul fit de Onésime l'évêque d'Ephèse. 

Moralité : Pour être disciple, il faut se préparer, il faut choisir vraiment de mettre Dieu en premier.

Père, toi qui nous as donné ton fils, garde-nous près de toi !
Christ, toi qui nous aimes jusqu’à la croix, donne-nous la constance de te louer.
Esprit-Saint, toi qui nous visites, ouvre-nous aux autres.

Amen !

Dominique Bourgoin, diacre.

La porte étroite / Lc 13, 22-30 / Une homélie


    
Aujourd'hui, nous entendons Jésus répondre avec une sorte de parabole. Pour faire simple : c'est l'histoire d'une maison. Elle a une porte. Elle est étroite. Un jour, le maître de la maison fermera cette porte et ceux à qui s'adresse Jésus ne pourront plus entrer. D'autres viendront et pourront y entrer !

    Comme avec les évangile, ce n'est jamais si simple qu'il n'y parait. La parabole nous parle d'abord de cette porte qui est étroite. Ce qui est le plus important c'est de faire effort pour y entrer.

    Cette porte sera fermée par le maître qui se sera levé. Alors que Jésus approche de Jérusalem, la ville où il va être crucifié, enseveli puis levé - ressuscité, cela m'interroge sur l'imminence de cette fermeture. Les gens de la parabole disent 'nous avons mangé et bu avec toi, qui a enseigné sur les place de nos villes !' Les auditeurs de cette parole de Jésus sont avertis, eux qui ont mangé et bu avec Jésus.

    D'un côté de la porte, un lieu appelé ensuite 'Royaume de Dieu' où il y a déjà Abraham, Isaac et Jacob, les pères du peuple juif, les prophètes aussi. Dans cette maison, il y aura un festin. Le festin du Royaume de Dieu ! ceux à qui s'adressent Jésus peuvent y entrer mais ce n'est pas facile : la porte est étroite.

    Jésus encourage ses auditeurs comme à nous aujourd'hui à faire tous les efforts pour entrer par cette porte étroite. Elle est petite et oblige donc à ne pas s'encombrer. Elle est peut être basse et peut-être
oblige à se baisser !

    Simplicité, pauvreté, humilité... ne pas faire d'injustice, ne pas faire le mal donc, faire le bien... aimer comme Jésus... voilà probablement les conditions pour entrer dans ce lieu, cette maison du Père qui a accueilli déjà Abraham, Isaac et Jacob, mais aussi les prophètes.

    Nous pourrons entendre plus tard dans l'évangile selon saint Jean : 'Je suis la porte, si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé'... (Jn 10,9) J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos et celles-là aussi, il faut que je les mène... (Jn 10,16)

    Au festin sont accueillis des hommes, des femmes, des enfants d'Israël mais aussi de tous les peuples du monde, des quatre coins de la planète !

    Jésus marche vers Jérusalem, vers la croix et nous dit l'urgence de passer par la porte étroite pour entrer dans la maison de Dieu ! Entendrons-nous cette invitation ?

Vincent GARROS

La prière du vendredi

Chaque vendredi, un temps de prière se déroule dans l'église, entre 19h et 19h30
C'est une prière communautaire construite sur le modèle des vêpres,
autour de la lecture des psaumes.
Un temps pour remettre notre semaine dans les mains du Seigneur,
Un temps pour déposer au pied de la croix nos préoccupations et nos joies

A l'issue de ce temps de prière, ceux qui le souhaitent peuvent le prolonger par un temps de lecture libre, simple et spontanée, du psaume du dimanche suivant, jusqu'à 20h.
Une bonne manière de nous préparer à la prière des liturgies du week-end.

Ce temps de prière du vendredi est ouvert à tous
 

Jésus pyromane / Lc 12 49-53 / Une homélie

Aujourd’hui peut-être plus que d’habitude, il va falloir jouer fin, et tendre l’oreille pour ne pas se tromper.

Rien n’est plus douloureux qu’une famille dont les membres se déchirent.
Rien de plus triste que des enfants qui se dressent contre leurs parents, rien de plus désespérant que des parents qui luttent contre leurs enfants.

Jésus n’est pas venu déchirer les familles. Le mot « famille » n’est même pas dans le texte.
Il parle d’une division père/fils, mère/fille, belle-mère/belle-fille au singulier… ce n’est donc pas les pères contre les fils, les mères contre les filles, les belles-mères contre les belles-filles…. Ce n’est pas non plus les mères et les fils, les filles et les pères, les gendres et les belles-mères, les grands-mères et je ne sais qui ….
Interdiction absolue de créer des binômes à notre sauce et de projeter nos propres conflits sur la Parole de l’Evangile !

Jésus vient pour diviser au sens de morceler, comme on casse un morceau de sucre… Jésus vient pour dissocier en chacun de nous ce qui est père et ce qui est fils… fille et mère… Désormais, chaque « identité » est clairement à sa place. Et s’il n’y a plus de confusion en moi, il n’y a plus de conflits en moi. Jésus ne gère pas les scènes de ménages, il met de l’ordre dans ce que je suis.
Comme dans tout travail de création, il coupe, fait du tri, libère des liens confus. Chaque homme et chaque femme trouve son contour, sa limite, chacun sait ce qu’il est et ce qu’il n’est pas… ailleurs, on appelle ça « discernement ».

Et pour ça, il a un seul moyen : allumer un feu.
Un théologien* écrit :
« Il suffira d’une étincelle, d’un rien, d’un geste,
il suffira d’une étincelle et d’un mot d’amour pour allumer le feu »

Un mot d’amour et le feu s’allume… L’amour qui parle et le monde s’embrase. « L’amour qui parle » c’est l’exacte définition de ce qu’est le Christ… la Parole d’un Dieu tout-amour, le Verbe de Dieu.
Alors comment s’étonner que le Christ attende avec impatience de voir la terre brûler de ce feu. Le feu de la Parole elle-même, le feu de la Vérité.

Notre terre meure de la négation de la Parole. Quand les mots n’ont plus de sens. Quand on peut désigner des enfants qui meurent de faim comme des terroristes. Quand on peut envahir un pays en disant que c’est pour le libérer. Quand on empoisonne la planète en disant qu’on préserve ses habitants. Quand on tisse des liens de mort et qu’on appelle ça « famille ». Quand on dit « Paix » pour dire « mensonge ».

On a beaucoup entendu parler de paix ces jours-ci… Des chefs de nations se réunissent, tentent de bricoler une petite tambouille géopolitique et se proclament « faiseurs de paix »…

« Je ne suis pas venu donner la paix mais, au contraire, la division »
Jésus ne se compromettra pas avec une paix qui n’est pas passée par le feu de l’amour, par le feu de la vérité, par le feu de la Parole.
La Paix véritable, la seule paix qu’il peut donner, puisqu’il est le « prince de la Paix », puisque ce seront ses premiers mots de ressuscité au matin de Pâques, la seule paix sera le fruit de cette division.
Une division qui n’est pas la zizanie, le conflit, le déchirement ou le schisme.
Une division qui est le bienheureux travail de la Parole qui distingue les ténèbres de la lumière, qui distingue la vérité et le mensonge, qui distingue les enfants des terroristes, les victimes des bourreaux, les tripatouilleurs et les artisans de Paix.

N’ayons pas peur, ni de ce feu, ni de cette division. Nous vivons déjà dedans ! Accueillons avec joie l’ardent désir d’un Jésus pyromane, impatient de faire passer en nous et entre nous le feu de la Parole qui donne la vie.

╬ Amen
Sylvain diacre
« Allumer le feu » Johnny Hallyday 1998... pas tout à fait théologien 😁!!

Assomption / Luc 1 39-56 / Une homélie

        Cette fête du 15 août est peut-être avec Noël, la fête la plus populaire : Marie est à l’honneur, elle la femme d’Israël fut la mère de Jésus, le Sauveur. Lui, le premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis, comme nous le disait Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens (1Co15,20). L’église catholique fête ce jour comme celui de sa montée au Ciel, signifiant ainsi sa place unique dans l’humanité.

        Cependant, aucun texte des Écritures ne nous raconte la mort de Marie, la « dormition » comme la nomme les chrétiens d’Orient. Ce qui nous été donné à entendre c’est une vision de saint Jean dans l’Apocalypse, la victoire sur la mort de Jésus, le Christ, dans la lettre de Paul et le récit de la Visitation par l’évangéliste Saint Luc.

        Dans ce récit de la rencontre d’Élisabeth avec Marie, toutes deux enceintes, c’est la joie qui domine avec notamment ce Cantique si connu que toute l’Église chante avec enthousiasme ‘Magnificat !’ Comme le faisait remarquer un de mes collègues, il vaut mieux le chanter en latin car dans sa propre langue, cela pourrait devenir tendancieux, voire révolutionnaire. Écoutez plutôt : ‘Dieu disperse les superbes, il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles et renvoie les riches les mains vides’ (Lc 1, 51-53) Tant que c’est un cantique et que cette louange est une vision eschatologique, ce n’est pas dérangeant mais voilà, Jean Baptiste et Jésus ont prêché au bord du Jourdain et dans tout Israël et l’Esprit saint s’est emparé des apôtres à Pentecôte (Ac 2). Des hommes et des femmes se sont levés en proclamant les louanges de Dieu dans des langues étranges ou étrangères, brisant les frontières même de leur propre religion, ils ont mis en commun leur biens à la disposition des plus démunis (Ac 5, 32). Si l’évangile se met en actes, alors ceux qui sont riches, ceux qui portent des couronnes ou siègent sur des trônes ne vont pas être contents !

        Ce fut l’expérience des premiers chrétiens et Saint Jean nous le raconte à travers sa vision : Une femme, l’Église couronnée de douze, comme le nombre des Apôtres, enfante à peine (Apo 12, 1-2) qu’elle est menacée par un dragon multicéphale : les pouvoirs en place : politique, économique et religieux font un même monstre (Apo 12, 3-4) pour éliminer ce qu’elle engendre : un fils … Un fils, donc un héritier qui revendiquera sa part d’héritage (Mc 12, 1-9).

        Mais Dieu sauvera et gardera au désert cette église persécutée dès les origines. Aujourd’hui encore, des hommes et des femmes se lèvent au nom de l’Evangile pour plus de justice et que place soit faite aux plus petits : ces frères du Christ, ces frères à qui on donne du pain et des vêtements, ces frères et sœurs que nous accueillons, que nous visitons, (Mt 25,34-36) à qui nous redonnons la dignité qui leur est due.

medium

        Que cette fête de l’Assomption soit pour chacun et chacune cette vraie fête, occasion de louange et d’un engagement actif et courageux selon l’exemple de Marie.

Amen

Vincent Garros 

Heureux les veilleurs en tenue de service ! / Luc 12 32-48 / Une homélie


        Jésus raconte aujourd’hui une petite parabole. C’est l’histoire d’un maître de maison parti à un mariage et qui revient chez lui tard dans la nuit. Des serviteurs qui l’attendent en tenue de service avec des lampes allumées. Jésus annonce que ces serviteurs qui ouvriront la porte seront heureux car le maître mettra alors la tenue de service et servira à table les serviteurs !

Jésus annonce aux disciples qu’ils doivent être comme les serviteurs de la parabole : en tenue de service avec leur lampe allumées. Nous apprenons alors que leur maître s’appelle ‘le Fils de l’homme’.

On trouve ce nom de ‘Fils de l’homme’ ou ‘Fils d’Homme’ chez les prophètes Ezéchiel ou Daniel ainsi que dans des psaumes. Les évangiles l’utilisent aussi quelque fois pour parler de Jésus lui-même.

Un maître, comme un Fils d’Homme est parti à des noces et revient. Un maître qui devient serviteur au service de ceux qui l’ont attendu même tard dans la nuit … Bien sûr, cette parabole nous parle de Jésus lui-même.
L’avantage d’une parabole c’est qu’on peut l’interpréter de différentes façon. Et toutes sont justes !
Jésus a quitté le Père pour venir faire alliance avec l’humanité puis a rejoint le Père. (Un maitre est parti en voyage pour des noces et revient).
On peut aussi entendre cette parabole autrement : Jésus a quitté la terre pour célébrer une alliance éternelle puis il reviendra retrouver ses disciples. S’il les retrouve comme des veilleurs avec la lampe de leur foi allumée, alors il les servira à la table éternelle. Heureux seront-ils !

Lui, Jésus, le maître s’est fait serviteur comme le jeudi saint en lavant les pieds de ses disciples. Heureux les disciples en tenue de service comme Jésus. Au service de leur frères, leur lampe brillera. Comme le disait le prophète Isaïe que nous avons chanté à notre manière : si tu dénoues les liens de servitude… si tu partages le pain que Dieu te donne… si tu détruis ce qui opprime l’homme… La nuit de ton chemin sera lumière de midi.
Heureux les veilleurs en tenue de service.         Amen

Vincent Garros

Soyez riches en vue de Dieu ! / Luc 12 13-21 / Une homélie


Souvent Jésus a parlé de l’argent comme quelque chose qui détourne de la vérité dans nos relations avec Dieu ou avec les autres.

Il a dit par exemple : « Vous ne pouvez servir deux maîtres : Dieu et l’Argent » et concernant l’impôt : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! ». En mettant Dieu et l’argent en balance, c’est affirmer que l’Argent peut devenir une idole, une divinité qui nous sépare de Dieu.

L’argent est utile, bien sûr, mais ce que Jésus critique ce sont les personnes qui cherchent à avoir énormément d’argent, de celles qui recherchent à en avoir toujours plus. Il met en garde ceux qui accumulent, qui thésaurisent… Par peur de manquer ? par jouissance du plus, toujours plus, c‘est une sorte de maladie que la parabole nous montre comme mortelle … Péché mortel, comme on disait autrefois ! Nous voyons comment aujourd’hui dans le monde des personnes, des sociétés, cumulent des richesses dont les montants sont supérieurs quelque fois aux richesses, aux revenus de pays ! C’est non seulement indécent mais notre foi en Christ devrait nous faire rejoindre ceux qui travaillent à une plus grande justice sociale.

Jésus affirme que s’il y a un trésor à faire c’est un trésor dans le Ciel ! ‘Devenir riche pour Dieu’ comme il le dit aujourd’hui. Si dans le Ciel, il est un Dieu qui est Père, sur terre, tous les humains sont des frères et des sœurs.

Reconnaître Dieu comme un Père nous fait donc obligation vis-à-vis des autres humains de les considérer comme autant de frères. Alors s’impose le partage des biens. C’est la grande découverte de Pentecôte, qui au-delà des langues se concrétise par mettre à profit ses biens à ceux qui n’en ont pas assez. L’eucharistie, que nous célébrons vient l’affirmer. Un Père qui est nôtre, un même unité qui se révèle dans le Corps et le Sang du Christ Communion, un partage des biens symbolisé dans la quête pour la vie de la communauté et l’aide aux plus démunis.

C’est probablement un peu cela devenir riche dans le Ciel, riche en vue de Dieu !
Vincent Garros

Seigneur, apprends-nous à prier / Luc 11 1-13 / une homélie

"Seigneur, apprends-nous à prier" Jésus devait avoir une attitude particulièrement remarquable pour que naisse cette question sur les lèvres d'un de ses disciples. Cette question traduit une envie, une envie de relation avec Dieu.

Nous sommes habitués à la réponse car ce texte est très connu. Pourtant, on peut déceler un petit décalage dans la réponse de Jésus. Est-ce bien la réponse attendue par le disciple ? Le disciple ne voulait-il pas, par exemple, savoir qu'elle est la meilleure attitude prendre pour prier ?

La réponse attendue de Jésus aurait été : debout, assise, à genou, allongée.

Mais justement, pour Jésus, peu importe comment se tenir. On peut prier dans toutes les attitudes. Et de fait même si on se dit qu'une bonne attitude, une attitude qui nous correspond est une bonne chose, sachons qu'il y en a qui prie en voiture, en faisant des longueurs à la piscine, debout tassé dans le tram, sur le chemin de Compostelle ou que sais-je.

L'important n'est pas l'attitude, l'important étant de prier.

Comme si ce qu'on prie va de soi. Comme si ce qu'on prie vient du plus profond de nous-même.

La prière du Notre Père que Jésus nous enseigne est d’exprimer une vérité qui est inscrite en nous.

Pour vous illustrer ce que je peine à vous expliquer, je vais vous raconter une anecdote.

Il y a une bonne dizaine d’années, j'ai fait la connaissance de Léonard qui s'est présenté à moi à la fin de la messe à Gradignan pour me dire qu'il revenait à la messe aujourd'hui et qu'il y avait très longtemps qu'il n'y avait pas assisté.

Pendant l’échange, il me dit quelque chose de très révélateur sur ce qu'on médite aujourd’hui. Il me dit : "je connais la prière du Notre Père". Il était tout surpris de cela, il le vivait comme un miracle. Pourquoi cela, parce qu'il en a appris des choses étant enfant, des poésies, des théorèmes, des textes, des dates, des lieux et il en a oublié la plupart à moins de faire un effort de mémoire.

Mais pour le Notre Père, pas d'effort, les mots sont revenus sur ses lèvres NATURELLEMENT. Comme une évidence parce que c'est dans l'ordre des choses, parce que c'est comme cela : on n'apprend pas le Notre Père, il se révèle à nous. Il est inscrit dans notre chair plus que dans notre mémoire. Cher Léonard, point de miracle, tu as juste découvert ce que nous, nous oublions, comment cette prière est liée à notre intimité.

Et au point où nous en sommes, interrogeons-nous un petit peu sur le contenu de ce que Jésus nous invite à dire.

"Quand vous priez, dites : Père " Jésus est celui qui désigne le Père, ce qui fait de lui un Fils. Et quand il nous invite à dire "Père" il nous invite à nous reconnaître nous-même fils de Dieu et son frère. C'est pour cela que cette prière est si évidente et si forte en émotion, l'image de Dieu en nous surgit. La distance infinie entre notre pauvreté et la grandeur immense de Dieu est subitement abolie. Dieu se fait proche.

En si peu de mots, se concentrent toutes les prières. Prier Notre Père révèle en nous notre besoin de louer, notre besoin de nourriture, notre besoin de pardon et notre besoin de salut.

Cette prière est pour le présent. « Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. » Il n’y a pas de référence à un passé culpabilisant mais une demande de pardon pour maintenant. Il n’y a pas de demande pour l’avenir mais toute la prière se concentre sur l’instant. Le passé est dans la miséricorde du Père, l’avenir est à la grâce de Dieu.

Et notre prière est relayée par Jésus lui-même car c'est par lui avec lui et en lui que nous nous orientons vers le Père. C'est lui qui le désigne, il est celui qui s'efface pour révéler la face du Père. Il est celui qui nous invite à nous abandonner dans les bras du Père qui est amour.

Chers pèlerins, je vous invite à noter dans votre roadbook un temps pour prier le Père, de préférence le matin. Je vous invite également à prendre quelques petits feuillets sur lesquels est inscrit la prière du Notre Père que vous pourrez distribuer à ceux qui le demande.

Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.

Amen !

Dominique Bourgoin, diacre.

Marthe absente / Luc 10 38-42 / Une homélie

Ce passage si connu de l’Evangile provoque toujours la même réaction : L’immense armée des maîtresses de maison se lève pour prendre la défense de Marthe !
Quelle injustice de reprocher à cette bonne ménagère de s’agiter pour assurer une réception digne de son hôte ! Il y en a une qui se donne du mal, et voilà qu’après avoir bien mangé, l’invité lui donne en exemple sa sœur inutile ! Si tout le monde faisait comme Marie, assise à ne rien faire, Jésus aurait mangé des chips dans une maison pas très propre… C’est bien un texte de bonhomme qui ne se rend pas compte du boulot que ça représente d’accueillir comme il faut un invité important !!

Pourtant, il va bien falloir entendre Jésus : « Marthe Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses, quand il n’est besoin que d’une seule, Marie a choisi la bonne part, elle ne lui sera pas enlevée »

Il y avait donc des parts à choisir… Marie a choisi la bonne, Marthe est passée à côté…

L’évangile n’est pas un manuel de savoir vivre. Il ne nous apprend pas à réussir son apéritif-dînatoire avec un invité prestigieux. Il tente de nous dire autre chose.
        Quelle distance entre le Christ et moi ?
        Quel écart entre le Verbe de Dieu, et moi ?
        Combien d’espace disponible entre la Parole et mes oreilles ?

Le problème de Marthe, c’est qu’elle est « accaparée par les multiples occupations du service »… « accaparée », « tiraillée », tirée ailleurs, saisie, retirée complètement à la présence… confisquée à la rencontre. Le service a tout pris.
Il a pris son temps, mais aussi sa joie (puisque c’est plein d’amertume qu’elle reproche à celui quelle était sensée servir l’inaction de sa sœur). Le service lui a pris sa présence… Jésus était là et elle était absente. Jésus était dans sa maison et elle était dehors. C’est l’histoire d’une rencontre ratée.

Marie, elle, était là. Elle a choisi d’écouter la Parole. De se mettre à ses pieds… pas de s’humilier en s’abaissant devant la star de passage… mais de se poser dans la Parole, de s’établir dans la voix du Seigneur qui passe. C’est la bonne part à n’en pas douter. Une part qui ne peut être retirée parce que rien ni personne ne peut revenir sur la Parole donnée, sur la Parole entendue…

Avez-vous remarqué une étrangeté dans le récit d’Abraham ?
Abraham se tient sur le seuil de sa tente et, levant les yeux, « il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente »
Pourquoi courir ?
Quelle distance y a-t-il à parcourir puisque les visiteurs sont « près de lui » ? Il lève les yeux, trois hommes se tiennent près de lui, et il se met à courir pour les rejoindre !

La distance entre Dieu qui nous visite et nous, est donc une distance étrange, une distance qui n’est pas rationnelle, pas objective… elle ne se mesure pas en mètres ou en centimètres. On peut avoir besoin de courir pour rejoindre Dieu qui se tient tout près de nous. On peut se tenir à mille lieues de lui quand il est assis chez nous. On peut aussi s’asseoir à ses pieds pour ne rien perdre de sa présence.

Le service est une excuse parfaite pour ignorer sa présence.
Le service « agité » « inquiet » pour reprendre les mots de Jésus à Marthe, est un excellent moyen de passer à côté de la Parole, de rater la visite, d’éviter la rencontre.
On peut passer son temps à courir partout en proclamant que l’on est au service du Christ ou de son Eglise, vivre en réunions, s’inonder de mails, reprocher aux autres, en passant, de ne pas en faire assez… simplement pour ne rien entendre de sa Parole. Ne jamais s’asseoir pour ouvrir le livre avec des frères, pour tenter d’entendre sa voix… ne jamais lire l’Ecriture avec d’autres, ne jamais se rendre disponible à ce qu’il a à me dire…

Marthe est triste et malheureuse… pas parce-qu’elle s’est agitée pour rien, mais parce qu’elle s’est agitée pour personne… même pas pour elle-même.
Jésus en venant chez elle ne demandait pas à bien manger, il ne demandait pas que la maison soit propre.
Jésus quand il vient chez nous (comme il va le faire à nouveau dans un instant), n’attend pas que nous lui offrions un festin, il n’attend pas que la maison soit propre… il n’en n’a que faire !
Ce qu’il attend, c’est de nous trouver assis à ses pieds, les oreilles grandes ouvertes.
        C’est la bonne part, c’est l’unique chose nécessaire.
╬ Amen
Sylvain diacre