Du solide et du liquide / Saint Sacrement / Une homélie


    
Fête Dieu, fête du Saint Sacrement, fête du Corps et du Sang du Christ… Cette appellation, plus récente m’invite aujourd’hui à regarder de plus près ce qui nous est proposé et que nous essayons de vivre ici en communiant sous les deux ’espèces’. Car l’Eucharistie, sommet des sacrements, vient nourrir notre foi. Cette foi a besoin des deux : du Corps et du sang du Christ ! Le jour de son dernier repas, Jésus n’a pas que brisé du pain pour le donner à ses disciples ! Il a aussi fait passer une coupe entre eux afin de faire mémoire de lui et de vivre du Sang du Christ.

Les textes d’aujourd’hui ont évoqué chaque fois deux choses : le pain et le vin avec l’offrande du roi Melchisédech à Abram, également avec le texte de St Paul, le plus ancien récit de la Cène et les pains et les poissons de ce récit de la multiplication chez Saint Luc. Un élément solide commun : le pain et un élément différent, que je dirai ‘liquide’ : le vin et les poissons. Autant le pain se conserve et le tabernacle en garde la présence et les 12 paniers conservent les morceaux qui restent, autant le vin n’est pas gardé ni les poissons ! 

Une nourriture solide, le pain, évoque pour moi la fidélité, la droiture, la loi, la force, le courage, l’organisation, la discipline, le savoir, le quantifiable, l’institution … autant l’autre nourriture, le vin, les poissons évoquent pour moi, la fluidité, l’inventivité, l’inconnu, la souplesse, l’imagination, l’art, la tendresse, la miséricorde, le lâcher prise, la fraternité, la joie… et comme dans le psaume d’aujourd’hui la rosée et la naissance, la source qui rafraîchit et permet de redresser la tête, de reprendre espoir.
Dans la vie comme dans la foi, dans l’église comme dans nos relations : il y a  les deux aspects que j’ai évoqué : du solide et du liquide, du quantifiable et de l’aléatoire, du connu et de l’inconnu. Le pain et le vin, le corps et le Sang du Christ, évoquent tout cela. Ils viennent nourrir notre vie de chaque jour, nos corps mais aussi notre âme, notre foi, notre vie en Église.
Permettez-moi de terminer avec ces quelques strophes de la séquence de Pentecôte qui évoquent l’Esprit-Saint dans sa dimension liquide, qu’elle soit notre prière pour chacun et chacune : 
« Viens Esprit Saint, en nos cœurs, Lave ce qui est souillé, Baigne ce qui est aride, Guéris ce qui est blessé, Assouplis ce qui est raide, Donne la joie éternelle. »    Amen                                     

Vincent Garros 

Information sur la situation financière de la paroisse

Réalisé 2024 : 

Le compte d’exploitation de 2024 fait ressortir un bénéfice de 11 888 euros avec des dépenses de 118 252 euros et des revenus de 130 140 euros.
Ce bénéfice s'explique principalement :
- Coté revenus, par un nombre d'obsèques important, des quêtes qui restent à un bon niveau (contrairement aux dons qui sont en baisse), la réintroduction dans nos comptes des honoraires de messe (décidée pour cette année par le diocèse) et le bon rapport financier de notre réserve.
- Coté dépenses, par des travaux budgétés mais non réalisés comme ceux concernant les portes de la Salle St-Jacques qui ont été reportés à 2025. Les autres travaux importants prévus comme la boucle ampli pour malentendants ont été finalisés. 


Budget 2025 : 

Le budget 2025 a été validé en réunion après analyse des dépenses 2024. Ce budget est en léger déficit avec des dépenses de 131 900 euros et des recettes de 128 400 euros.

Points particuliers :
- Les dépenses de gaz devraient se stabiliser suite au nouveau prix unitaire pour 2025 qui est en légère baisse alors que les taxes elles, seront en hausse. 

- Le poste 'Équipement Église' prend en compte le projet concernant les aménagements de la salle St Jacques avec ses nouvelles portes, le changement des ampoules pour les projecteurs spéciaux et le nouveau micro d'autel à l'église.

- Le poste 'traitement prêtres' est prévu en hausse avec l'arrivée du père Jean-Louis DESPEAUX.

- Les revenus estimés sont légèrement inférieurs à 2024 avec une baisse anticipée des taux d'intérêts pour notre réserve diocésaine et pas d'honoraires de messe reversés à la paroisse.




Trinité / Jn 16 12-15 / Une homélie


(...) Au nom du père, et du fils, et du saint-esprit.
Tout est là.
Tout est inscrit, là.
Notre foi toute entière, notre espérance, notre vie.
Nous nous tenons là, entre ces quelques mots incompréhensibles : Au nom du père, et du fils, et du saint esprit.
(...)
Le père, le fils, et le saint esprit.
Le mystère de la Trinité. Cette histoire de Trinité à laquelle personne ne comprend rien, sur laquelle tout le monde se casse les dents : trois en un, distincts mais unis, unis mais pas confondus… sans écarts mais à distance, identiques mais différents, contemporains mais procédant les uns des autres…
Un Père qui crée sans engendrer, un fils engendré non pas créé, un Fils contemporain du Père, un esprit ― un souffle ― qui passe de l’un à l’autre tout en étant de l’un et de l’autre, un père qui est « paternité » avant d’être père, un fils qui est « filiation » avant d’être fils…
Pour parler d’eux, de lui, aucun verbe n’est approprié, aucune conjugaison n’est juste, puisqu’il échappe au temps et à l’espace…
 
Alors oui : Au nom du père, et du fils, et du saint esprit. Amen
Et en disant ça, on a tout dit. Plus besoin de verbe, plus besoin de conjugaison, il suffit de le nommer, de dire qu’ils ont un nom, un unique nom… un nom que nul ne peut nommer, car ce nom est un lieu. Au nom de… Dans le nom du père, et du fils, et du saint esprit.
(...)

Vous vous préparez au baptême ?
        Entrez là et vous êtes arrivés.
Vous vous préparez à recevoir l’eucharistie ?
        Discernez ça et vous serez nourris.
Vous vous préparez à la confirmation ?
        Laissez-vous saisir par ça et vous serez témoins.
Vous vous préparez au mariage ?
        Entendez ça et vous deviendrez une seule chair.
Vous êtes pécheurs ?
        Accueillez ça et vous serez capables d’accueillir le pardon.
Vous êtes malades ?
        Soyez baignés de ça et vous serez soulagés.
Vous vous préparez à mourir ?
        Accrochez-vous à ça et vous passerez.
Et si l’on vous ordonne évêque, prêtre ou diacre, c’est là et seulement là que vous êtes ordonnés.
(...)
╬ Amen
Sylvain diacre 

Souffle imprévisible

    « Soudain, un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent… » (Ac 2, 2). Voilà que ceux et celles qui étaient réunis sont dérangés par le bruit soudain d’un souffle inattendu. L’Esprit Saint envahit l’espace et les corps des Galiléens, amis de Jésus, rassemblés dans la prière, peut-être dans la chambre haute, ce lieu où Jésus avait partagé son dernier repas… 

    L’Esprit de Dieu, présence aimante et dynamique de Dieu est souvent associé au déplacement de l’air, au vent, au souffle… Dès le commencement, en Gn 2, 7 Dieu, par son souffle donne la vie. Puis, en Ex 14,21, Dieu par un fort vent d’Est, ouvre les eaux de la mer pour libérer son peuple. Ezéchiel dans une vision (Ez 37,9) entend Dieu lui demander que l’Esprit souffle sur des morts afin de leur redonner vie. Le prophète Élie, (1 R 19, 12) entend la présence de Dieu dans le bruit d’une brise légère. Enfin, Jésus (Jn 20, 22) souffle sur les disciples afin de les envoyer en mission. 

Ce jour de Pentecôte fête le début de la prédication de ces Galiléens aux pèlerins de toutes les nations (Ac 2, 5) venus à Jérusalem fêter l’alliance de Dieu avec son peuple au Sinaï. Le souffle de Dieu transmis par Jésus porte la parole : les merveilles de Dieu sont entendues dans les oreilles de ceux et celles qui désormais deviennent croyants. L’alliance avec Dieu n’est plus seulement un lien créé par la généalogie mais par une conversion du cœur. Dieu, par son souffle, donne la vie et fait renaitre, il change les cœurs de pierre et fait revivre, il libère et travaille à la paix. 

Dans ces jours qui sont les nôtres, quand le monde pensait l’Église à bout de souffle, nous faisons L’expérience qu’un souffle imprévisible vient réveiller nos communautés. Réjouissons-nous de ces nombreux jeunes et adultes qui aujourd’hui reçoivent le baptême ou la confirmation. Leur présence est signe de l’œuvre de Dieu dans leur cœur, qu’ils n’hésitent pas à se laisser porter par l’Esprit Saint qui, comme le vent, souffle où il veut (Jn 3, 8). Sachons les accueillir, les accompagner, et nous laisser emporter par leur enthousiasme voire déranger par leurs questions ou de nouvelles manières de vivre leur foi en Christ dans l’esprit des Béatitudes.

Vincent GARROS