Fils de l'homme / Mc 13 24-32 / Une homélie

(...)
 Un Fils d’homme, tant qu’il est dans le ventre de sa mère, personne ne le connaît. Vous qui avez eu des enfants, vous savez bien cela. L’enfant à naître, l’enfant qui vient, on ne sait rien de lui. On sait qu’il est là, qu’il est vivant, qu’il se tient tout prés… à la porte. Il bouge… on sent qu’il bouge…. Mais c’est un parfait inconnu. Le Fils de l’homme vient, que l’on ne connaît pas.

Celui-là, quand il vient, le ciel se vide. Ce n’est pas une catastrophe, ce n’est pas un cataclysme, ce n’est même pas la fin du monde, c’est le grand ménage dans le ciel. Comme on fait un vide-grenier, on assiste à un vide-ciel.
Le soleil, la lune, les étoiles et les puissances qui se tiennent dans le ciel, tout cela se retire, fait place-nette pour le Fils qui vient. Pour lui, pour sa grande puissance, pour sa gloire et pour ceux que ses anges ont pour mission de rassembler. Pour accueillir tout ça, il est indispensable que le ciel se libère.

Cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive
Quelle génération ? La génération qui entend l’Evangile lui parler.
Toutes les générations qui entendent ces mots ne passeront pas avant que tout cela n’arrive. Notre génération donc n’y échappera pas. Comme aucune génération avant la notre n’y a échappé.

Le Fils de l’homme vient
Il ne cesse de venir
Il vient pour chaque génération
Le Fils d’humanité, le Fils de l’humain
Il vient dans notre "ciel habité"
Il vient dans notre ciel intérieur plein de puissances qui prennent toute la place
Notre ciel intérieur encombré d’images, de croyances, de craintes…
Notre ciel intérieur peuplé par nous de vieux barbus, de Vierges assises sur des nuages, d’anges ailés qui jouent de la trompette, de saints en longues robes blanches….
Notre ciel intérieur où l’on a déjà tant de mal à loger nos morts, ne sachant pas trop où et comment leur trouver une place…
Notre ciel intérieur si désordonné que l’on craint que le père lui-même ne s’y retrouve pas, puisque chaque jour, nous prions pour que sa volonté y soit faite.

C’est là-dedans que le Fils d’humanité vient et c’est parce qu’il vient qu’il fait du vide. Un vide bienheureux, un vide bienvenu, nécessaire
Pour qu’enfin il soit l’unique habitant de ce ciel intérieur,
        que ce soit lui enfin qui donne sa lumière,
        que ce soit lui enfin qui règle la mesure du temps,
        que ce soit en lui enfin que nos morts trouvent leur demeure, que nous trouvions notre demeure.

Aucun de nous n’échappera à la venue du Fils
Ce n’est pas une menace, c’est une promesse.
On ne sait rien de lui. On sait qu’il est là, qu’il est vivant, qu’il se tient tout prés… à la porte.
            Il bouge… on sent qu’il bouge….

╬ Amen
Sylvain diacre

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