Le
mendiant s’appelle Bartimée
L’homme
riche ne fait pas de bruit
Le
mendiant crie
L’homme
riche tombe aux pieds de Jésus
Le
mendiant se lève à son appel
L’homme
riche appelle Jésus « Bon maître » mais c’est
seulement pour la forme
Le
mendiant appelle Jésus « Rabbouni » « petit
maître » et c’est toute tendresse.
L’homme
riche veut faire quelque chose pour son propre salut
Le
mendiant accepte que Jésus fasse quelque chose pour lui
L’homme
riche applique tout de la Loi
Le
mendiant est sauvé par sa foi
L’homme
riche entend « Va »
Le
mendiant aussi entend « Va »
L’homme
riche s’éloigne tout triste « car il avait de grands biens »
Le
mendiant marche désormais derrière Jésus
Qui
serons-nous ?
L’homme
riche ou le mendiant ?
Le
plein ou le creux ?
Celui
qui croit voir ou celui qui veux voir à nouveau ?
Celui
qui se tait ou celui qui crie ?
(...)
Bartimée
c’est nous, ça peut être nous.
Assis,
au bord du monde, au bord du capharnaüm… avec plus l’envie d’en
être. Creusés par l’état de nos vies, de nos désillusions,
vidés peu à peu par l’érosion du temps. Nos yeux ne voient plus
comme ils ont vu. Ils ne voient plus comme nos yeux d’enfants :
ils sont brouillés par trop de larmes, fermés par les filtres trop
nombreux que le monde a posé dessus, fermés sous les paupières que
nous avons préféré baisser.
Bartimée
ça peut être nous.
Alors,
au passage du Fils, il se pourrait que la foi se révèle pour ce
qu’elle est : un cri. La foi n’est pas un doux cantique, une
belle prière, un beau silence, elle est un cri.
Nos
doux cantiques doivent être des cris qui dérangent le monde
Nos
belles prières, des cris qui empêchent le monde de dormir
Nos
beaux silences, des cris qui couvrent le bruit du monde
Pour
peu qu’une voix nous dise « courage », alors il se peut
que nous fassions le saut. Il se peut que nous soyons sauvés et que
nos yeux s’ouvrent à nouveau.
Comme
ils se sont ouverts au jour de notre naissance
Comme
ils se sont ouverts à nouveau le jour de notre baptême
Comme
ils s’ouvriront à nouveau le jour de notre mort.
Serons-nous
des riches qui disent « Que dois-je faire ? »
Ou
des mendiants qui entendent « Que veux-tu que je fasse pour
toi ? »
╬ Amen
Sylvain
diacre
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