Aujourd’hui
peut-être plus que d’habitude, il va falloir jouer fin, et tendre
l’oreille pour ne pas se tromper.
Rien
n’est plus douloureux qu’une famille dont les membres se
déchirent.
Rien
de plus triste que des enfants qui se dressent contre leurs parents,
rien de plus désespérant que des parents qui luttent contre leurs
enfants.
Jésus
n’est pas venu déchirer les familles. Le mot « famille »
n’est même pas dans le texte.
Il
parle d’une division père/fils, mère/fille,
belle-mère/belle-fille au singulier… ce n’est donc pas les
pères contre les fils, les mères contre les
filles, les belles-mères contre les belles-filles…. Ce
n’est pas non plus les mères et les fils, les filles et les pères,
les gendres et les belles-mères, les grands-mères et je ne sais qui
….
Interdiction
absolue de créer des binômes à notre sauce et de projeter nos
propres conflits sur la Parole de l’Evangile !
Jésus
vient pour diviser au sens de morceler, comme on casse un morceau de
sucre… Jésus
vient pour dissocier en chacun de nous ce qui est père et ce qui est
fils… fille et mère… Désormais,
chaque « identité » est clairement à sa place. Et
s’il n’y a plus de confusion en moi, il n’y a plus de
conflits en moi. Jésus
ne gère pas les scènes de ménages, il met de l’ordre dans ce que
je suis.
Comme
dans tout travail de création, il coupe, fait du tri, libère des
liens confus. Chaque homme et chaque femme trouve son contour, sa
limite, chacun sait ce qu’il est et ce qu’il n’est pas…
ailleurs, on appelle ça « discernement ».
Et
pour ça, il a un seul moyen : allumer un feu.
Un
théologien* écrit :
« Il
suffira d’une étincelle, d’un rien, d’un geste,
il
suffira d’une étincelle et d’un mot d’amour pour allumer le
feu »
Un
mot d’amour et le feu s’allume… L’amour
qui parle et le monde s’embrase. « L’amour
qui parle » c’est l’exacte définition de ce qu’est le
Christ… la Parole d’un Dieu tout-amour, le Verbe de Dieu.
Alors
comment s’étonner que le Christ attende avec impatience de voir la
terre brûler de ce feu. Le
feu de la Parole elle-même, le feu de la Vérité.
Notre
terre meure de la négation de la Parole. Quand
les mots n’ont plus de sens. Quand
on peut désigner des enfants qui meurent de faim comme des
terroristes. Quand
on peut envahir un pays en disant que c’est pour le libérer. Quand
on empoisonne la planète en disant qu’on préserve ses habitants. Quand
on tisse des liens de mort et qu’on appelle ça « famille ». Quand
on dit « Paix » pour dire « mensonge ».
On
a beaucoup entendu parler de paix ces jours-ci… Des
chefs de nations se réunissent, tentent de bricoler une petite
tambouille géopolitique et se proclament « faiseurs de paix »…
« Je
ne suis pas venu donner la paix mais, au contraire, la division »
Jésus
ne se compromettra pas avec une paix qui n’est pas passée par le
feu de l’amour, par le feu de la vérité, par le feu de la Parole.
La
Paix véritable, la seule paix qu’il peut donner, puisqu’il est
le « prince de la Paix », puisque ce seront ses premiers
mots de ressuscité au matin de Pâques, la seule paix sera le fruit
de cette division.
Une
division qui n’est pas la zizanie, le conflit, le déchirement ou
le schisme.
Une
division qui est le bienheureux travail de la Parole qui distingue
les ténèbres de la lumière, qui distingue la vérité et le
mensonge, qui distingue les enfants des terroristes, les victimes des
bourreaux, les tripatouilleurs et les artisans de Paix.
N’ayons
pas peur, ni de ce feu, ni de cette division. Nous
vivons déjà dedans ! Accueillons
avec joie l’ardent désir d’un Jésus pyromane, impatient de
faire passer en nous et entre nous le feu de la Parole qui donne la
vie.
╬ Amen
Sylvain
diacre
* « Allumer
le feu » Johnny
Hallyday 1998... pas tout à fait théologien 😁!!
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