Au cœur de la tempête de la deuxième Guerre mondiale, une inquiétude missionnaire travaille la conscience des évêques : la société occidentale se sécularise, les paroisses peinent dans le rendez-vous avec le monde ouvrier et le monde scientifique, les prêtres se font rares dans le rural. Ainsi naît en 1941, à l’initiative du cardinal SUHARD, le Séminaire de la Mission de France pour for-mer et envoyer des prêtres là où on ne les attend pas. Déjà les périphéries du pape François !
À l’époque de l’Action catholique, des Frères Missionnaires des campagnes, de Madeleine DELBREL, de Frère Roger de Taizé, des Fils de la Charité, … les prêtres de la Mission de France s’en vont vivre le ministère sur le terrain de l’autre. Exposés au rythme du monde et du travail, ils vont apprendre à prier et à dire Dieu, aux pas des autres. Ils entendront surgir la fécondité de l’Évangile sur d’autres terres et dans d’autres langages. En 1954, le pape Pie XII reconnaîtra le bien-fondé de cette intuition missionnaire et créera une Prélature au service de ceux dont l’Église est loin notamment par le travail professionnel.
Depuis 2002, des diacres et des laïcs, hommes et femmes, sont associés à cet élan. Ils s’engagent « avec la Mission de France dans des équipes de la Communauté Mission de France ». Ces équipes de mission sont au service des diocèses pour aller vers les « périphéries existentielles » : monde populaire ou rural, monde des migrants ou de la recherche. Leur présence en Algérie, au Maroc, ou en Asie élargit sa conscience pour un regard plus catholique. Tous ont un triple objectif : « travailler à la justesse de l’attitude chrétienne, vivre l’Église aux lieux de la rencontre et du dialogue, interpréter la foi chrétienne pour aujourd’hui. »
À ce jour, la Prélature compte 116 prêtres et 17 diacres et la Communauté Mission de France regroupe 90 équipes dans 55 diocèses.
Par sa culture participative, elle ouvre des voies nouvelles, y compris institutionnelles, comme le montre la récente nomination d’une déléguée générale au côté du vicaire général. Elle est une Église-laboratoire dans une société plus « liquide » marquée par les transformations écologiques et numériques. En ce sens, elle obéit au réel, elle obéit au Christ « Chemin, Vérité et Vie ».
Mgr Hervé GIRAUD
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