Dimanche de la Parole de Dieu : La lecture comme naissance

Le dimanche de la Parole de Dieu nous invite à repenser à notre manière de lire, notre lien à l’Ecriture-Parole, et, au bout du compte, notre lien au Christ-Verbe.
Deux extraits de textes, le premier de Benoit XVI nous rappelle que la Parole de Dieu est le fondement de notre vie spirituelle personnelle et communautaire (comme de notre vie sacramentelle et de charité fraternelle)
Le deuxième décrit l’importance capitale d’une pratique de lecture en groupe, expérience qui nous travaille bien au-delà du seul moment de la lecture et qui peut s’apparenter à une «naissance».
 
   «S’il est vrai que la liturgie est le lieu privilégié pour la proclamation, l’écoute et la célébration de la Parole de Dieu, il est tout aussi vrai que cette rencontre doit être préparée dans le cœur des fidèles et surtout être approfondie et assimilée par eux.
   En effet, la vie chrétienne est caractérisée essentiellement par la rencontre avec Jésus Christ qui nous appelle à le suivre.
   C’est pourquoi, le Synode des Évêques a réaffirmé plusieurs fois, l’importance de la pastorale dans les communautés chrétiennes comme cadre dans lequel parcourir un itinéraire personnel et communautaire par rapport à la Parole de Dieu, de sorte que celle-ci soit vraiment au fondement de la vie spirituelle.(...) Saint Jérôme, grand « amoureux » de la Parole de Dieu se demandait : « Comment pourrait-on vivre sans la science des Écritures, à travers lesquelles on apprend à connaître le Christ lui-même, qui est la vie des croyants ?»
Benoit XVI Verbum Domini 72
 
   "Après avoir rencontré le texte dans son altérité et pas comme je le conçois, les membres du corps lecteur sont invités à se dire au sortir de ce parcours : se dire comme interprètes du texte et interprétés par le texte. C’est une phase où le corps se laisse lire, comme chacun de ses membres. Le corps intériorise, se laisse visiter, investir par le texte lu, et par « sa manière d’être lu » (P Ricœur).
    Cette phase n’est évidemment pas limitée au temps de la séance biblique, elle peut même se déployer plus tard, à l’occasion d’une autre lecture, d’une autre rencontre, d’un autre événement qui réactive ce lien que le lecteur a établi avec ce texte lu en groupe. C’est une phase qui est de l’ordre du chemin, du cheminement, c’est une dynamique.
 
   C’est le moment où quelque chose de l’ordre de la crise peut aussi s’opérer. Une crise au sens où les valeurs, les convictions, les conceptions, compréhensions de l’individu peuvent se trouver bousculées, mises en cause, contestées, ou éclairées différemment. Il se peut aussi que là où l’individu avait des réponses, il se retrouve avec des questions.
 
   Cela peut s’apparenter à une naissance : on ressort autre, changé, plus ou moins radicalement.(…) c’est dans ce travail que se noue aussi la question de l’autorité de l’Ecriture, en autorisant le sujet à augmenter, à croître, à être auteur à son tour, à être un sujet en croissance."
Lire en groupe et naître. Rémy Guerinel

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