La paroisse en pèlerinage

Rome-Assise, fin mars
Nous étions 17 paroissiens conduits par le père Laurent Dubosc à Rome et Assise. Les visites guidées et les messes quotidiennes dans les basiliques majeures et ces hauts lieux de la chrétienté ont commencé par la Via Appia sur laquelle nous avons cheminé pour arriver aux catacombes de St Sébastien. Ce chemin méditatif et la visite de St Clément nous ont placés dans les pas des premiers chrétiens, au plus près de tombeaux de Pierre et Paul ces piliers sur lesquels s’appuya la contre réforme et que l’art baroque souligne.
Parmi les temps forts du séjour romain nous citerons l’Audience, avec le bonheur de voir le pape François à quelques mètres de nous, la messe à St Augustin (paroisse de notre cardinal) avec le témoignage de Vincent (séminariste du diocèse à Rome) et le renouvellement de nos promesses baptismales au baptistère de St Jean de Latran.
Cap ensuite sur Assise par la Vallée du Rieti avec messe, visite de Greccio et de ses crèches, du couvent et de l’ermitage primitif où François commémora la nativité, devant la 1ère crèche vivante. Méditation matinale aux Carceri. Visite du couvent de St Damien où le Seigneur parla à François. Visite et messe à Assise évocation de St François et Ste Claire. Ce pèlerinage riche et fervent s’est achevé par la messe près de la « Portioncule », 3ème église réparée par François.
Trois semaines plus tard, les images, à la télévision, de la canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II, nous ont fait revivre ces moments de prières et de joie. A l’invitation du pape François allons et ouvrons-nous aux autres.


 
Lourdes il y a déjà quinze jours.

Peu de gradignanais à Lourdes, nous en avons profité pour voir sans hâte, ce que l’on voulait. A voir l’agencement nouveau du choeur de la basilique du Rosaire. Certains paroissiens ont été actifs (lecture, service d’autel, aide aux hospitaliers…) et comme d’habitude, méditations partagées pendant le chemin de Croix. Deux célébrations communes diocésaines présidées par l’évêque : une prière le samedi à la basilique St Pie X et une messe le dimanche à l’église St Bernadette. Nous avons confié devant la Vierge les intentions de la paroisse, par l’intercession de la petite Bernadette.

Profession de foi, Fête étape vers la confirmation

Cette année encore, nous en sommes les témoins : les jeunes collégiens de Gradignan sont en chemin... Disciples du Christ, ils ont entendu un appel et y répondent.
Les jeunes participent aux Grands Dimanches, écoutent la voix du Seigneur, lisent l’Evangile à la rencontre du Christ. Une fois par mois, ils participent, nombreux, aux prières paroissiales du vendredi soir et se retrouvent, en groupe, dans leur Foyer d’accueil, pour échanger sur leur vie de collégien, avec des adultes qui les accompagnent et les soutiennent, ils partagent leur foi avec eux, afin de grandir dans l’espérance et la charité.

Cette année, 12 d’entre eux sont en route vers la Confirmation et diront leur foi en public dimanche prochain (le 25 mai) lors de la messe dominicale de 10h30.
Depuis quelques mois, ces jeunes s’y préparent en réfléchissant à leur foi. Ils ont travaillé sur le CREDO, la foi telle que l’Eglise la propose (en février) et viennent de se réunir pour 24 heures de RETRAITE au Couvent de La Solitude à Martillac, avec les jeunes de l’ensemble pastoral (Talence, Villenave d’Ornon, Les Graves, Canéjan-Cestas…).
Certains reviennent à peine du pèlerinage diocésain à Lourdes, vécu avec joie le WE dernier.
Ils cherchent encore et toujours à rencontrer le Christ ; en suivant le chemin de Bernadette, à leur façon. Ils croient, et leur foi est pour nous un témoignage de la présence du Christ au milieu de nous, une foi qui se laisse travailler par l’appel à la conversion. Ils l’ont vécu à la lumière de l’interprétation de l’enfant prodigue présenté par le groupe du Cenacolo, groupe fondé pour accueillir les jeunes en difficulté.

Nous avons soif de son Amour, soif de sa Présence. Avec les collégiens, nous sommes aussi en chemin. Une seule foi, un seul chemin malgré des parcours différents…

Sachons reconnaître que l’Esprit de Sainteté, de Lumière et de Vie, souffle sur nous tous, qu’il nous accompagne. Et que nous aussi nous nous sentions invités à répondre à l’Appel. Et pour eux, la profession de foi devient ainsi Fête étape vers la confirmation.

Prendre le goût du "goût de l'autre" !

Le goût de l’autre.
Il y a en eut pour tout le monde, du goût ! Du monde, de 7 mois à 77 ans.
La tenue des scouts qui nous avaient fait l’amitié de partager ce moment complétait quelques djellabas maghrébines. Sur le mur des vêtements de différents pays apportaient leurs notes colorées. Bref, il y avait des couleurs, du sucré, du salé, de l’épicé. Et l’on constatait plusieurs mariages savoureux.
C’est ainsi que le manioc voisinait avec les bananes plantains bouillies ou frites, le safran et le gingembre relevaient le couscous. Le roquefort appréciait la douceur du chou à la crème et des merveilles, le Roumain côtoyait le Français, le Malgache goûtait le poulet camerounais aux arachides fortifié par le manioc, le Polonais appréciait toutes ces saveurs mélangées ponctuées par un délicieux thé à la menthe et chacun dans la bonne humeur partageait un bon moment que d’aucuns trouvaient trop court, terminé par le chant « Laisserons-nous à notre table … » qui laissait de la sorte ouverte la porte à … qui sait, une prochaine fois.
Mes enfants ont apprécié, leurs parents et grands-parents également. L’on a partagé, l’on a parlé, on s’est rencontrés.
Anne






Vigiles de Pentecôte : tremplin pour le tremplin !

Samedi 07 Juin, à 20h, Léognan nous accueille pour fêter ensemble les vigiles de Pentecôte.

Notre église de Gradignan est occupée ce soir-là par un concert, et nous voilà en demande d'asile liturgique !! Le projet de célébrer cette veillée de Pentecôte nous tenait à cœur depuis tellement longtemps que nous avons demandé hospitalité à nos voisins et ils ont accepté que nous vivions ensemble, chez eux, ce grand et beau moment.

Construite sur le modèle de la veillée Pascale, la veillée de Pentecôte nous fait parcourir toutes les lectures qui nous parlent de l'action de L'Esprit Saint dans l'histoire du Salut, on y entend les textes, on y chante les psaumes... et puis comme la nuit de Pâques nous invitait à renouveler les promesses de notre baptême, la nuit de Pentecôte nous fera renouveler celles de notre confirmation. Enfin, nous y célébrons l'Eucharistie, sommet et Source.

C'est une Grâce pour nous tous d'être accueillis à Léognan, voilà qu'une erreur d'agenda va nous donner l'occasion de sortir de nos murs, d'aller chanter et prier avec nos frères...
Il faut honorer cet accueil de notre présence joyeuse !

Cette veillée sera comme un "tremplin" au "tremplin pour la mission" auquel nous invite notre évèque le lundi 09 à Moulérens ! l'occasion de nous imprégner déjà de la Joie de la venue de l'Esprit.

Soyons nombreux à oser le périple jusqu'à Léognan !! (7km et 12 minutes !)

Co-voiturage possible, contacter le presbytère ou Monique Miot

8 mai / L'homélie

Aujourd’hui, nous attachons ensemble ce que nous célébrons aux monuments aux morts, sur la place de notre ville, et ce que nous célébrons dans cette église, la mort et la résurrection de Jésus-Christ.
 
Nous ne voulons pas oublier. Nous voulons nous souvenir, et que nos enfants se souviennent de ceux et celles qui sont morts durant la guerre 39-45, déjà si loin dans nos mémoires, mais aussi des victimes des autres conflits dans lesquels notre pays s’est trouvé engagé depuis, en Indochine, en Algérie, au Kosovo, en Afghanistan et en Afrique. Sous le drapeau de notre pays nous essayons de garder vivant l’honneur de défendre notre peuple et de le servir, l’énergie et le courage des hommes et des femmes qui ont donné leur vie pour les valeurs de notre république.
En même temps, nous ne voulons pas oublier un certain regard sur le monde et la vie : l’espérance et la raison de vivre que nos père nous ont donné en héritage, en nous transmettant la foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour tous les hommes, fils de Dieu et lumière pour toutes les nations.
 
Ce matin, dans cette église de Gradignan, nous venons d’entendre le récit de cet Ethiopien anonyme, haut fonctionnaire de la reine, qui revenait d’un pèlerinage à Jérusalem. Sur son char, dans ce désert où aujourd’hui encore la folie meurtrière détruit des hommes et des femmes, il lisait ce qu’avait écrit le prophète Isaïe. C’était aussi le désert dans son âme. Il avait fallu qu’il renonce à avoir des enfants pour faire sa carrière dans son pays. « Comme une brebis que l’on conduit à l’abattoir, comme un agneau muet devant celui qui le tond, il n’ouvre pas la bouche… Sa vie a été retranchée de la terre. Sa descendance, il n’y aura personne pour la raconter. » Que pouvait donc répondre à çà, Philippe, le disciple de Jésus ? Qu’est-ce que l’Esprit saint a-t-il donc pu lui inspirer à propos de Jésus-Christ, pour qu’il se fasse baptiser et qu’il reprenne sa route dans la joie. Comment ce Jésus-Christ a-t-il pu, après sa mort, lui donner une nouvelle raison de vivre ? Est-il raisonnable de penser et de croire qu’il puisse encore aujourd’hui, pour nous qui sommes ici, réveiller en nous cette puissance de vie qui ne s’éteint pas, quel que soit l’état de notre chemin ?
 
La réponse n’est pas dans le ciel, elle est en nous, inscrite dans notre chair depuis le commencement. Mais elle n’a cessé d’être malmenée, enfouie, refoulée. Nous avons dû dépenser tellement d’énergie pour surmonter les peurs qui ont secoué notre corps et nos relations tout au long de notre découverte périlleuse du monde, des autres, de l’inconnu, de cette vie où il faut sans cesse se battre pour se faire une place au soleil, gagner sur soi-même et sur les autres, s’inventer du nouveau pour se sentir exister, serrer les dents quand les choses tournent mal et parfois se détruire quand tout paraît sans issue.
 
Et pourtant nous connaissons ce que Jésus-Christ a réveillé chez les hommes. La force de sa parole, la puissance de son regard, la tendresse de sa main tendue n’ont cessé de réinstaller la vraie vie, la force d’aimer qui redresse les chemins tordus, aplanit les montagnes, éteint les incendies. N’avons-nous jamais été visités par cette force d’aimer ? N’est-elle jamais passée par notre cœur, par notre chair ? Que nous est-il arrivé pour oublier la puissance de guérison, de transformation, de construction de la force d’aimer ? Elle ne fait que passer. Soit, mais c’est parce que ce don de Dieu marche en avant de nous, nous attire au-delà de nous. 
 
Et le pardon, et la réconciliation. N’avons-nous jamais goûté le bonheur fantastique d’être pardonné, la joie de la paix retrouvée, redonnée. Existe-t-il, dans nos vie, quelque chose de plus fort que la solidité de nos liens entre nous ? 
 
Et l’émerveillement, la lumière inattendue qui se lève dans les yeux d’un enfant, d’un amoureux, d’un explorateur de la vie, ne révèlent-elles pas une énergie incomparablement plus renouvelable que tous les développements durables que nous cherchons à produire ? Existe-t-il un investissement plus rentable pour l’aventure humaine que notre capacité à admirer le courage et les trouvailles qui se lèvent à l’improviste en nous et chez les autres ? A être sensible à ce qui est vivant chez les autres, à ce qui chez eux est en demande, en souffrance, en désir.
 
Jésus-Christ est cette lumière parce qu’il rend visible, palpable cette part de l’homme qui appartient à Dieu, qui porte la marque de sa tendresse et de sa puissance de création. Il est ce Fils d’homme qui sort de l’oubli la petite flamme qui en chacun de nous a été allumée par le Dieu qui nous connait. Il est le chemin vers ce que nous ne voyons pas clairement encore, mais qui attend en nous, désire en nous. Il est la vérité, cette force qui dans notre langue traduit le mot grec tellement attaché à la Bible, alétheia, qui signifie « ce qui sort de l’oubli ». Il est la vie, celle qui est d’avant, de maintenant et demain ; la vie de Dieu, qui est, qui était et qui vient.
Ce que nous vivons ici n’est pas seulement un rite, un morceau de religion isolé et fragile dans notre monde. Les paroles que nous entendons et que nous disons ici, les gestes que nous faisons, appartiennent à ce qui dans le monde se lève des morts, atteste la lumière, réveille en nous l’espérance, l’amour, le pardon, le travail de nous entraider… C’est la part que nous prenons maintenant, ici, à l’éveil, à l’émergence, dans le monde à la vie qui nous vient. Cela résiste en nous, la souffrance est souvent en première ligne, mais je crois en cette force d’attraction, que Jésus-Christ révèle et maintient vivante dans le monde.
 
Je désir tellement que nous mangions ensemble de ce pain vivant qui nous est donné par Dieu, que nous buvions ensemble le sang de cette alliance, et que prenions le temps qu’il faut pour écouter celui qui murmure en nous : « viens ! Tu es attendu. » « Venez, fils de la lumière d’en-haut, que la paix soit avec vous ! »

Jean-Pierre Duplantier