«Pour la gloire de Dieu et le salut du monde!» tel est le cri de foi de l’assemblée chrétienne, en réponse à l’exhortation du célébrant : «Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise». «Toute l’Eglise», «prier ensemble» : personne ne doit s’exclure de cette prière du Christ, qui requiert tous ses membres, tout son corps pour se tourner vers le Père.
La messe est donc l’action du peuple tout entier. « Action du Christ et du peuple de Dieu organisé hiérarchiquement» (Constitution de Vatican II sur la liturgie)
Lorsque le 11 octobre 1962 s’ouvrait le deuxième concile de Vatican, convoqué par le Pape Jean XXIII, la messe était célébrée comme une affaire privée, au fond du chœur sur un autel lointain. Les plus âgés parmi nous s’en souviennent.
Aujourd’hui après la présentation des dons, tout est prêt sur l’autel placé face à l’assemblée, et dans certaines églises modernes, au milieu de cette assemblée.
Et voici que cette assemblée se dresse comme un seul homme, comme le Ressuscité. Dans son attitude et sa réponse elle manifeste qu’elle a bien compris ce pour quoi elle était là ; glorifier le Père dans l’Esprit. Il y va non seulement de la vie de l’Eglise mais du salut du monde.
Par la réforme de la liturgie les Pères du Concile ont réaffirmé cette dimension universelle. Cette réforme a de multiples aspects. A Gradignan nous fêtons le 5éme anniversaire de la consécration du nouvel autel. La restructuration du chœur a permis de rapprocher encore la table eucharistique de l’assemblée réunie.
L’autel (du latin altus, «élevé») est le seul objet du mobilier liturgique à avoir été consacré par l’évêque. Ce fut Mgr Jacques Blaquart, à l’époque évêque auxiliaire.
L’autel est entaillé de cinq croix, une pour chaque plaie du Christ. Chaque croix et la table tout entière ont reçu l’onction du St Chrême, symbole du Christ, que le Père a oint de l’Esprit Saint. L’évêque a fait fumer de l’encens sur les croix pour symboliser le sacrifice du Christ.
Les reliques qui ont été scellées dans la table manifestent l’unité du sacrifice du Christ et de celui des membres, donc de nous tous, membres de son corps.
On le constate, tous ces gestes font référence au Christ, car l’autel est là pour nous centrer sur le Christ.
Lorsque les célébrants, évêque, prêtre et diacre vénèrent l’autel par un baiser au début de chaque eucharistie c’est pour enraciner la célébration dans le Christ, dans son mystère pascal, sa passion, sa mort et sa résurrection.
Dans nos églises, l’autel, où se commémore l’unique sacrifice de la nouvelle Alliance est le centre de convergence de tout l’édifice, il nous centre sur le Christ ;
C’est de l’autel, donc du Christ, que nous serons nourris du corps et du sang.
C’est de l’autel, par le Christ, que nous serons «envoyés» selon l’esprit du concile.
En effet «annoncer l’Evangile et le mystère du salut» suppose que nous sortions pour aller au nom du Christ à la rencontre des personnes et des cultures, dont nous sommes aussi, pour les écouter, les scruter, leur montrer le Christ déjà mystérieusement présent en leur cœur et dire la nouveauté qu’il est aujourd’hui pour chaque vie humaine.
Le concile Vatican II, qui est une grâce pour l’Eglise et le monde, nous a donné une boussole pour nous orienter sur le chemin de ce siècle et dans l’humanité telle qu’elle est aujourd’hui. C’est Jésus Christ qui donne le cap et nous oriente vers le Père.
Robert Zimmermann – Diacre
Comme dit le concile : «La liturgie est considérée comme l’exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ…exercice dans lequel le culte public intégral est exercé par le corps mystique de Jésus-Christ, c'est-à-dire par le chef et par ses membres. »
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