La Toussaint

La Toussaint
 
En premier la fête de la Toussaint, en second le jour des morts. Une même fête sur deux jours.
En premier une foule immense, de toutes nations, tribus, peuples et langues. Une procession dont personne ne peut évaluer le nombre.
La tête de cette procession se tient devant Dieu. Ils chantent debout, son amour, sa lumière et sa puissance. C’est le Cantique des cantiques, celui des noces du Fils bien aimé, la musique qui soulève la chair des hommes, comme le regard d’un époux transfigure l’épouse.
Quelque part, en arrière de la même procession, chacun de nous, parmi tous les habitants  de la planète d’aujourd’hui ; tenus ensemble, souvent à notre insu, sans savoir comment ni pourquoi ; dans le même bateau,  poussé par le même vent. Et plus loin encore, en arrière de nous, les générations qui nous suivent.
 
D’où vient cette procession ? L’un des anciens a répondu : « ils viennent de la grande épreuve » (Apocalypse 7,9-17). De quelle épreuve ? Saint Paul le formule clairement aux Romains : « la création toute entière gémit dans les douleurs de l’enfantement » (Rom 8,22). Quel enfantement ? Celui que Jésus-Christ nous révèle par sa vie, sa mort et sa résurrection. La veille de sa passion, il le formule ainsi à ses disciples : « je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde ; désormais je quitte le monde et je vais vers le Père » (Jean 16,28). Entre Dieu et nous, une affaire de fils… Le déploiement d’une filiation aux dimensions de la création toute entière.
 
 Les liens avec nos défunts sont noués dans le souvenir de ce que nous avons vécu, réussi ou raté avec eux. Mais au creux de ces souvenirs, il y a en nous des paroles vives, des gestes et des rencontres qui ne nous ont pas quittés, parce qu’ils ont encore du travail à faire chez nous. C’est le Seigneur qui maintient ces liens pour qu’ils trouvent leur accomplissement un jour dans la maison de notre Père. Car le Seigneur nous a aimés, nous aime et nous aimera. Là se tient la force qui soutient la procession des fils d’homme vers leur port d’attache.
L’Esprit saint, qui procède du Père et du Fils comme nous le disons, conduit cette procession. Nous appelons ce mystère la « communion des saints ». Non pas seulement la liste des héros de la foi, mais le rassemblement de tous les fils d’homme visités, puis habités, par l’amour de Dieu, en train de leur donner la vie.
 
Rendre compte de cette aventure, que nous célébrons ces jours-ci, est une part de notre travail dans le monde. Un exemple parmi d’autres, dans notre paroisse, quelques personnes visitent et accompagnent les familles en deuil. Nous nous réunissons chaque mois pour partager les souffrances et les surprises heureuses que nous rencontrons dans ces familles et pour lire ensemble les textes bibliques que l’Eglise propose pour la célébration des obsèques. Au cas où le Seigneur profiterait de cette invitation discrète pour vous décider à participer à cet accueil des familles en deuil, vous pouvez prendre contact au presbytère ou à l’accueil.