Dieu continue de venir en nous aujourd'hui. Ecoutons sa parole. Ne fermons pas notre coeur !

L’assemblée chrétienne de Gradignan, et les paroisses voisines, sont invitées cette année à vivre le temps de l’Avent en compagnie de Marie, Joseph et Elisabeth, trois des acteurs majeurs des récits évangéliques de la naissance de Jésus.
Et comme il s’agit de la venue du Seigneur dans notre chair, nous poursuivrons ce temps de l’attente jusqu’à la célébration des premières communions….
 
Le récit de l’annonciation et de la visitation souligne deux aspects parmi d’autres de ce qui est    arrivé à ces deux femmes.
Le premier, c’est la dimension politique qui habite les paroles de l’ange et de Marie: « Jésus occupera le trône de David et son règne n’aura pas de fin », dit l’ange Gabriel. «  Le Seigneur est intervenu de toute la force de son bras ; il a dispersé les hommes orgueilleux ; jeté les puissants à bas de leurs trônes ; il a élevé les humbles ; il comble les affamés et renvoie les riches les mains vides. « C’est la promesse faite à nos pères », précise Marie lors de sa visite à Elisabeth. C’est l’organisation même de la société, la nature des liens qui commandent la vie des hommes, qui va être touchée par la naissance de ces enfants.
Le second aspect, c’est que l’expérience de ces deux femmes est physique. Spirituelle sans doute, mais physique d’abord. C’est la visite et la salutation de l’ange qui bouleverse Marie. Cà ne lui vient pas de l’intérieur d’elle-même, çà s’impose du dehors. Il en est de même avec Elisabeth : c’est la visite de Marie qui fait trembler son enfant en elle. C’est normal qu’une femme enceinte sente son enfant bouger dans son ventre. Mais qu’elle reconnaisse en Marie la mère du Seigneur et l’émergence d’un rapport physique entre ces deux enfants, cela lui est donné, et elle ne confond pas le tressaillement de son enfant à cause de Jésus et les mouvements de ses membres qui signale sa vie, la sienne et pas celle d’un autre.
 
        Au début de chaque journée, les moines, les sœurs, les prêtres et de nombreux autres chrétiens commencent leur prière par le psaume 95.  Cette prière commence par le chant de louange que suscite en nous la beauté de la création, et la puissance avec laquelle Dieu nous a fait sortir d’Egypte et de toutes les situations d’esclavage, que la sortie d’Egypte représente. Et puis soudain, le psaume s’arrête et nous fait face : « aujourd’hui, allez-vous écouter sa Parole ? Ne fermez pas votre cœur comme au désert, où vos pères m’ont tenté et provoqué. Et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
Car nous pouvons avoir les mots pour nous raconter la création et l’élection de Dieu, nous pouvons faire les rites aussi, et ne rien entendre de ce que Dieu dit et fait aujourd’hui… à travers ce qui vient à nous par la chair de ceux qui ont faim et soif, celles des adolescents déstabilisés par le déferlement du culte de la jouissance et des images de héros violents sans foi ni loi, à travers la chair meurtrie des chômeurs, des étrangers, des malades et des prisonniers.
Jésus-Christ vient révéler les critères de l’amour que le Père a pour nous et son propos de nous rassembler en son fils : en lui, la Parole de Dieu se fait chair ! Nous le vivons à Noël, nous le vivons lorsque nous recevons le corps et le sang du Christ. Ne fermons pas notre cœur, aujourd’hui.